Le Ministre du Travail, Chargé de la Réforme de l’Administration, M.Isman Ibrahim Robleh a présidé hier la réunion annuelle du conseil national du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale (CONTESS) au palais du peuple. Cette réunion qui marque la rentrée sociale constitue une plateforme pour les partenaires sociaux, État, employeurs et représentants de travailleurs pour engager une concertation sur les questions relative à la législation du travail. Lors de cette rencontre deux textes étaient soumis à la réflexion. Il s’agit d’un projet de convention collective interprofessionnelle et d’un texte de projet de décret instituant le quota autorisé aux travailleurs étrangers dans les entreprises.

Rappelons que cette réunion avait marqué la rentrée sociale qui constitue une plateforme pour les partenaires sociaux d’Etat employeurs et représentants des travailleurs pour engager une concertation sur les questions relatives à la législation du travail.

L’évènement a vu la participation du ministre du travail, chargé de la réforme de l’administration M. Isman Ibrahim Robleh, le Président de la Chambre du Commerce de Djibouti M. Youssouf Moussa Dawaleh, le secrétaire Général de l’UGTD M. Said Yonis Waberi, la Présidente du CNED Mme. Hikmat Daoud Youssouf, les représentants des organisations des travailleurs, les représentants des organisations des employeurs, les parlementaires, les représentants des conseils régionaux, les représentants de la société civile et un parterre d’invités.

Le secrétaire Général de l’UGTD M. SaidYonisWaberi a pris la parole en indiquant que « L’UGTD agissant en conformité des principes du tripartisme et du dialogue social a étudié les dispositions du projet de convention collective en question. A cet égard, nous avons procédé à un examen global du contenu pour s’assurer si les dispositions énoncées étaient conformes aux cadres juridiques suivantes :

-La convention internationale de L’OIT ratifie par Djibouti, la loi N°133/AN/5éme /06 portant code du travail et L’ensemble de textes législatif et réglementaires relatif à la législation nationale du travail   

« Les propositions formulées à l’issue de cette étude juridique visent à compléter cette convention en vue de l’harmoniser et de l’adapter aux normes et principes fondamentaux du droit du travail. A cet égard, nous tenons à vous affirmer qu’il s’agit  d’un projet qui intervient à un moment ou notre pays renoue avec la croissance  et se projette vers un avenir meilleur et c’est pourquoi il convient de le souligner cette convention collective qui mettra fin à toute vide juridique prévalant dans les différentes branches professionnelles et secteurs d’activités de l’économie nationale doit avoir un visage humain, c’est-à-dire respectueuse des droit moraux et matériels de travailleurs qu’elle régit », a-t-il indiqué.

Prenant la parole à son tour, la Présidente du CNED Mme. Hikmat Daoud Youssouf a déclaré que « le tripartisme qui est l’une des principales formes de dialogue social, est un principe fondateur et une valeur fondamentale de l’OIT et de l’ensemble de ses membres, Gouvernements, fédérations d’employeurs et syndicats. » En poursuivant son discours, elle a rendu hommage au ministre du travail, chargé de la réforme de l’administration M. Isman Ibrahim Robleh qui a su par son volontarisme, son humilité et sa générosité d’âme, rassembler autour d’une même table les responsables du ministère du travail, chargé de la réforme de l’administration. « Il nous a ainsi permis d’engager un dialogue franc, de débattre parfois d’ailleurs de manière houleuse mais toujours dans un esprit constructif, sur un même pied d’égalité en  toute indépendance, en vue de rechercher des solutions aux problèmes d’intérêt commun que nous rencontrons quotidiennement sur nos lieux de travail », a-t-elle souligné.

En poursuivant son discours Mme Hikmat Daoud a rappelé que « le texte que vous aurez à examiner aujourd’hui n’est pas une création ab initio ou un document que nous avons recopié tel quel sur un autre texte existant. Il est le fruit de décennies de négociation collective, de luttes engagées menés par des hommes et des femmes qui ont voulu et désiré ardemment que l’environnement du travail au sein des entreprises de notre chère République, n’ait rien à envier à celui des pays les plus avancés sur ce plan. Parmi ces personnes, se trouve celui qui m’a le plus inspiré et qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui, ou du moins ce que je m’évertue à être chaque jour de labeur, une cheffe d’entreprise éprise de justice et d’égalité avec l’amour du travail bien fait chevillé au corps. Ces valeurs , c’est mon défunt père, Daoud Youssouf qui me les a inculquées dès ma tendre enfance ».

Le Président de la Chambre du Commerce de Djibouti M. Youssouf Moussa Dawaleh a indiqué que « les activités de ce conseil participent à l’esprit du dialogue entre le secteur public et privé instauré à travers un mécanisme institutionnel, le Haut conseil National du dialogue public-privé dans lequel notre institution, la Chambre de Commerce de Djibouti, représente le chef de file du secteur privé.

Notre réunion de ce jour s’inscrit dans un contexte post-crise sanitaire et économique que traverse le monde et auquel notre pays n’échappe malheureusement pas. C’est pourquoi, il est primordial de privilégier la concertation avec la communauté des affaires pour toutes réglementations touchant à l’environnement dans lequel elle évolue, et ce afin de créer un climat propice à la relance et au développement économique.

En prenant pour exemple la préparation de cette réunion, je tiens à vous remercier, Monsieur le ministre, d’avoir été disponible et de nous avoir permis, à moi et à certains autres operateurs économiques, d’échanger avec vous, sur certaines de nos préoccupations au sujet de ces deux textes. Nous aurons l’occasion aujourd’hui d’exprimer, chacun, notre point de vue sur ces textes qui nous ont été proposés. Je voudrais saisir cette occasion pour féliciter les équipes du ministère qui ont travaillé sur ces textes et nous ont permis de disposer d’une base de travail qui sera affinée et précisée, voire améliorée à travers les points de vue des membres, et ce dans un cadre cordial et un débat démocratique » a-t- il indiqué en substance.

Dans une brève allocution, le ministre du travail, chargé de la réforme de l’administration M. Isman Ibrahim Robleh a indiqué que « Cette rencontre se déroule dans un contexte particulier où la communauté internationale est confrontée au même défi, en période de post-Covid comment relancer l’économie.

Comme vous le savez, sur initiative de son Excellence le Président de la république, M. Ismail Omar Guelleh, le gouvernement a pris des mesures d’urgences socio-économique inédites pour contrer les effets de la pandémie et préserver les revenus des travailleurs en attribuant une indemnité compensatrice aux entreprises qui ont mis leurs salariés au travail partiel. Ce dispositif d’appui et d’accompagnement a été prolongé de deux mois et court encore pour les secteurs d’activités touchés par le Covid- 19 l’hôtellerie et les agences de voyages.

Sans aucun doute, le Ministère du Travail, Chargé de la Réforme de l’Administration se félicite de la tenue de notre réunion d’aujourd’ hui qui offre une belle opportunité à toutes celles et à tous ceux qui sont concernés par le monde du travail d’ouvrir une nouvelle page de notre histoire.

En ce sens qu’elle permet de débattre sur deux projets fondamentaux soumis à votre réflexion : Un projet de Convention collective interprofessionnelle et un projet d’arrêté fixant les pourcentages maxima de travailleurs étrangers pouvant être employés dans les établissements publics ou privés .

Le projet de convention collective interprofessionnelle à caractère national règlera et facilitera les rapports de travail entre les employeurs et les travailleurs, tels qu’ils sont définis dans le Titre III du Code du Travail, dans toutes les entreprises exerçant leurs activités sur toute l’étendue du territoire de la République de Djibouti. Tout syndicat ou groupement professionnel de travailleurs, tout employeur, ou tout groupement d’employeurs, appelés à exercer leur activité à Djibouti seront liés par les dispositions de cette convention. Le code du travail fixait un délai triennal pour négocier des nouvelles conventions suite à la promulgation du code du travail de 2006. Ce délai a été prolongé de deux ans jusqu’ au 2011.Il était donc temps D’agir et de consolider notre législation du travail.» selon les précisions du ministre du Travail et de la réforme de l’administration.

« L’autre texte soumis aux débats concerne la réglementation de la main d’œuvre étrangère. En effet, l’arrêté en vigueur date de 1989, il nécessite indiscutablement une réactualisation compte tenu des mutations qu’a connu le marché du travail ».

Mohamed Chakib