Né le 5 Janvier 1938 à Djibouti, le Dr Bourhan Mohamed Aref est l’aîné d’une fratrie de 8 enfants dont 5 garçons et 3 filles, tous issus de la descendance du légendaire Bourhan-Bey (1er Chef du village de Djibouti). Il a passé la quasi-totalité de sa petite enfance dans la circonscription des quartiers 1 et 2 avant de lancer son cursus scolaire primaire à l’Ecole de la République. Très apprécié par ses proches, il doit, une grande partie de sa vie, à sa tante LOULA MOHAMED DILEITA et à son oncle NASSER ALI OTMAN (Paix à leurs âmes). Du plus loin qu’il se souvienne, ses souvenirs à leurs côtés ont toujours été heureux, joyeux, pleins de tendresse et d’émotions. Cette ambiance familiale si réconfortante, si rassurante, a rythmé sa vie depuis sa tendre enfance jusqu’à la maturité. Après le cursus du secondaire, le jeune Bourhan, relativement très doué à l’école, a poursuivi ses études en France où ses débuts ont été très pénibles, particulièrement en Hiver qu’il découvre pour la première fois. Il obtient son baccalauréat dans les années 60 et se lance alors dans les études de Médecine à Bordeaux puis à Paris à la prestigieuse Faculté de Médecine BROUSSAIS-HOTEL-DIEU (Université de Paris 6). Durant son cursus universitaire, il eut l’opportunité de rencontrer Feu HASSAN GOULED APTIDON, président de la future République de Djibouti qui sera proclamée le 27 Juin 1977 : il l’appréciait comme un fils et l’a hébergé pendant un bon moment durant ses études. En 1975, il décroche enfin son diplôme de Doctorat en Médecine, et sa passion pour la médecine militaire le poussait de plus en plus à intégrer la Marine Française. Très attaché à son pays, il décide de rentrer à Djibouti pour servir dignement sa Nation et son peuple : il devient avec le Dr Absieh, l’un des 2 premiers médecins en République de Djibouti et rejoint, de toute évidence, le Ministère de la Santé Publique. En ses débuts de carrière, Il fut nommé Médecin-chef des districts du Nord, période durant laquelle il a construit et organisé les tout premiers centres de Santé de Tadjourah et d’Obock tout en faisant la navette entre les différentes localités des 2 districts. Ce fut une aubaine pour lui, car il trouva, à travers cette affectation, l’opportunité d’apprendre et de maîtriser les cultures et les traditions du pays, de découvrir la terre de ses aïeux, mais surtout, le mode de vie et le milieu modeste de nos peuples nomades vivant en zone rurale. En 1977, il rencontre sa future femme ; Mme AWALI SAÏD IBRAHIM ; jeune institutrice Djiboutienne fraichement promue de l’Ecole Normale qu’il épousa la même année. Sa carrière professionnelle s’est vue prendre des ailes, au lendemain de l’Indépendance Nationale, où il s’était vu confié un poste de Médecin-Chef à l’Hôpital Général PELTIER. Etant donné que l’hôpital manquait cruellement de personnel médical à cette époque, et que la couverture sanitaire n’était pas à la hauteur pour répondre aux besoins de la nation, il fut l’un des premiers, à former de nombreux auxiliaires de santé locaux, qui viendront par la suite, renforcer la couverture sanitaire à l’échelle nationale. En 1979, il eut son premier enfant, à qui il choisit d’attribuer le prénom d’Abdoulraouf : un prénom qu’il a choisi de dédier à son second père (Feu Nacer Ali Otman), pour lequel il avait une profonde estime. En 1985, après 10 ans de carrière au sein du Ministère de la Santé, il juge désormais, qu’il est temps pour lui de basculer dans le secteur privé. Il construit alors son propre immeuble au cœur de la capitale et monte en son sein, la première Clinique Privée en République de Djibouti (la Clinique Ibn-Sina). Dans les années 90, il devint le premier Président du Conseil de l’Ordre National des Professions Médicales et a donc été le père fondateur de la législation et des règlementations relatives à la Déontologie Médicale en République de Djibouti. Très aimé et particulièrement apprécié par ses confrères, il a été réélu à plusieurs reprise et occupa ce poste pendant plusieurs années : un poste de responsabilité particulièrement judicieux et important à ses yeux pour lequel il s’investissait de jour comme de nuit, cumulativement à sa carrière dans le secteur privé. En 2008, la survenue d’une pathologie chronique met un terme à sa brillante carrière : il fut évacué à Toulouse pour bénéficier d’une prise en charge spécialisée. Après 12 années en France, son plus grand souhait était de retrouver sa terre natale, rejoindre les siens et enfin rencontrer ses petits-enfants qu’il affectionne particulièrement. En Janvier 2020, il retrouve Djibouti après tant d’années passées à l’étranger dans le bonheur et la joie la plus immense. Il est rappelé à Dieu le 30 Août 2020 au milieu des siens. Humanisme, sociabilité, générosité, altruisme, gentillesse, sympathie, bravoure, attention et tendresse ne sont qu’une infime partie des grandes qualités qui décrivent sa personne. Les anciens le qualifient souvent d’ «Ange sans ailes » pour décrire sa personnalité. De toute évidence, et dans la plus grande perfection, il assume, même à des kilomètres de ses enfants, le rôle du père parfait! Un père à l’écoute attentive et permanente de ses enfants, qui pour lui, représentent absolument tout ce qu’il y a de plus précieux dans la vie d’un homme. Il était sans aucun doute un Grand ami et un confident pour les pauvres et les plus démunis, pour qui, il donnait une grande priorité au point de priver, s’il le faut, son entourage proche de certains privilèges au profit des personnes nécessiteuses. Dans le cadre de sa fratrie, il a toujours été très proche des siens, qu’il aidait sans jamais calculer ni y mettre un prix. Au sein de sa génération, tout comme son père, il a été responsabilisé très jeune pour porter le flambeau de la famille. Dans la communauté Djiboutienne, il est très connu et très apprécié par tous les citoyens quelque soit leur ethnie. Il était à l’écoute de tout le monde, et faisait preuve de sagesse et de sympathie envers chaque être humain sans faire de distinction ni de favoritisme.