L’histoire de la République de Djibouti reste étroitement liée à ce trésor naturel qu’est la mer. C’est un don du Ciel ! Un don qui représente une immense ressource presque inexploitée. Mais l’histoire maritime elle, continue d’être riche en évènement et de combler le pays. Le développement des infrastructures portuaires est fulgurant. Grâce à la volonté et au courage de son Président, SEM Ismaïl Omar Guelleh, la République de Djibouti a inauguré  ces deux dernières décennies, pas moins de cinq ports ; dont quatre sont pour l’instant entièrement au service de ce géant voisin qu’est l’Ethiopie. Avec la restauration toute fraîche, de la paix au Soudan du Sud, le programme d’intégration régional ouvrira à nos ports de nouveaux horizons, avec leurs lots de clientèle et de matières premières pour nos projets futurs. Dans un dossier spécial destiné à couvrir toutes les activités et les projets liés à l’Autorité Portuaire et des Zones Franches de Djibouti (APZFD), le journal « La Nation » publiera tous les jeudis, un reportage concernant cet immense réseau d’entreprises où se côtoient les activités portuaires, le transport maritime et aérien, les zones franches, les projets futuristes de Damerjog et bien d’autres. Le tout, présidé par M. Aboubaker Omar Hadi, citoyen performant et principale cheville ouvrière des projets présidentiels. Ce jeudi, le Doraleh Multipurpose Port (DMP) ouvre le bal. Ainsi, nous allons vous entrainer dans les entrailles de ce port flambant neuf et qui s’illustre déjà, grâce à ses performances, comme étant l’un des principaux poumons économiques du pays. Jugez-en vous-même !   

   

Après une première tentative à Obock, cette histoire prend réellement sa source de la construction, en 1888, du port de Djibouti. Avec le lancement de la ligne de chemin de fer en 1917, reliant le port à la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, ses activités augmentent rapidement et prennent une toute autre dimension. Dès lors, le port s’impose très vite pour devenir la la principale voie d’acheminement des marchandises venant ou à destination de  l’Éthiopie. Spécificité de cette époque : les bateaux ne pouvait pas accoster. Ils restaient donc au large et toutes les opérations de chargements et de déchargements étaient réalisées à travers des chalands qui effectuaient des navettes incessantes. Ce n’est qu’en 1950, que des  travaux importants furent effectués pour permettent aux navires intercontinentaux d’arriver à bon quai. Avec l’accession du pays à l’Indépendance en 1977, le port vraquier de Djibouti va entrer dans une nouvelle ère et bénéficier, en 1985, d’un terminal à conteneurs ultra moderne et très performant.

Mais chaque époque a ses particularités et ses caractéristiques.

Dès 1999, un vent nouveau souffle dans le pays. M. Ismaïl Omar Guelleh est élu président de la République et arrive avec une nouvelle vision et la volonté de réaliser un vaste programme de réformes administratif, de développement économique et social et de modernisation des infrastructures portuaires, maritimes et de service du pays. Car à l’époque, de réels besoins se faisaient sentir, tant en termes de capacités que de performances. Les grandes liaisons maritimes devenant de plus en plus conteneurisées et le volume des besoins d’hydrocarbure de l’Ethiopie augmentant considérablement, la construction à Doraleh, d’un terminal à conteneurs et d’un terminal pétrolier (nous y reviendrons dans nos prochaines éditions) s’est avérée indispensable et ouvre une nouvelle page de l’histoire du pays. En effet, en réussissant à démanteler le cartel qui dominait le secteur maritime, portuaire et hydrocarbure,  le Président provoqua une véritable révolution à l’état pur.

Brillant de mille feux au cœur d’un carrefour qui relie les continents européen, africain et asiatique, la République de Djibouti, depuis son indépendance, a acquît une grande expérience maritime et reste de loin, l’un des pôles majeurs des marchés globalisés. Elle est aussi l’unique pays de la façade orientale du continent à être en mesure d’offrir une plateforme de transport et de logistique multimodale adapté aux exigences d’un marché régional en pleine expansion.

Acteur géostratégique incontournable, la République de Djibouti a déployé un vaste réseau d’infrastructures de transport et de communication très performant dont le fleuron est le Doraleh Multipurpose Port (DMP), destiné à prendre la succession de son illustre aînée : le port historique de Djibouti. Ce dernier, qui prendra d’ailleurs une autre destinée dans un futur proche, a donc été remplacé par un port ultra moderne et beaucoup plus performant.

Le Doraleh Multipurpose Port a été bâti sur un site d’une superficie exploitable de 192  hectares, une enveloppe totale de 590 millions de dollars US ayant été nécessaire pour sa réalisation. Sa construction qui prendra trois ans et huit mois, avant d’être inauguré le 24 mai 2017 par le Président de la République de Djibouti, SEM Ismaïl Omar Guelleh. C’est un port polyvalent et ultra moderne qui jaillît de terre et dont les premières préoccupations furent de  soulager de l’ancien port de Djibouti d’une terrible congestion qui ne cessait de l’étouffer. En moins d’une année, les délais de déchargement des marchandises ont été réduits passant de quelques semaines à quelques jours.

Avec sa ligne de quai de 1200 mètres et son tirant d’eau variant entre 15,3 et 16 mètres le DMP possède des installations parmi les plus modernes d’Afrique permettant d’accueillir des navires marchands de dernière génération.

Le déchargement de marchandises qui, très récemment, mobilisait des centaines de dockers et qui prenait des semaines, voir des mois, est aujourd’hui réalisé en quelques jours.

La cadence moyenne de déchargement pour le terminal vraquier est en moyenne 90 unités par heure ; pour le terminal à conteneur de  32 conteneurs par heure et pour le terminal céréalier de  5000 à 6000 M/t par jour. Avec une capacité de stockage de 42 hectares destinés à recevoir les conteneurs, les véhicules et toutes autres marchandises vrac. Deux hangars respectivement  d’une superficie de 20 000 m² et de 32 000 m², destinés au stockage de marchandises. Un silo d’une capacité de 85000 Mt destinés au stockage de céréales et un silo d’une capacité de 145000 Mt destinés au stockage de fertilisant.

Le terminal céréalier disposant d’équipements hydrauliques performants et une chaîne automatique d’ensacheuses capables de remplir, d’emballer et de charger sur camion. Cette chaîne est composée de 10 lignes d’ensacheuses fixes pour céréales d’une capacité de 300 tonnes par heure et par ligne soit un total de 30 000 tonnes par heure et par ligne. 6 lignes d’ensacheuses fixes pour fertilisants d’une capacité de 300 tonnes par heure et par ligne soit un total de 18000 tonne par heure et par ligne ainsi que 21 ensacheuses mobiles.

Autre atouts de taille, le nouveau port de Doraleh est directement connecté à la nouvelle ligne de chemin de fer qui relie Djibouti à Addis-Abeba. Ce qui lui donne désormais, la possibilité d’acheminer certaines marchandises par voie ferroviaire.  

Comme vous pouvez le constater, le DMP est un port extrêmement bien équipé et taillé sur mesure pour l’ensemble des multiples trafics qu’il a à traiter quotidiennement. Cette qualité de service qui se distingue de plus en plus, attire les meilleures compagnies maritimes et non des moindres : « Ethiopian Shipping Lines », « Linea Messina », « NYK », « K Line America », « Cosco Shipping », « Hyundaï  Glovis » etc…pour ne citer qu’elles. A l’avenir, une extension du port est prévue. Le DMP pourra s’étendre alors davantage et  atteindre 4 130 mètres de quai et offrir 17 postes d’amarrage.

Ainsi, DMP offre à une clientèle de plus en plus diversifiée et exigeante, la plateforme idéale capable d’assurer des échanges économiques internationaux avec des perspectives hautement avantageuses pour les investisseurs désireux de s’installer dans un pays qui consolide son statut de portail régional incontournable.

A.A. MAHE