Dans le cadre des activités relatives à la semaine nationale de l’action sociale, organisé par le ministère des affaires sociales et des solidarités en collaboration avec le secrétariat d’état chargé de la décentralisation, la ministre Mouna Osman Aden a lancé hier matin dans la salle de conférence du siège de l’UNFD à Djibouti, le programme de résilience des communautés.
Il s’agit ici pour le MASS initiateur du programme de renforcer par ce biais le système des filets de sécurité sociale. L’occasion a été pour ce département ministériel de convier à cette cérémonie, ses partenaires officiels dans ce domaine.
L’ambassadeur de l’Union Européenne, accrédité à Djibouti et auprès de l’IGAD, Aidan O’Hara, l’ambassadeur de France, le chef de la chancellerie française de notre pays, Arnaud Guillois, la représentante du PAM sous nos cieux, Mary Njoroge, et la première secrétaire de l’ambassade d’Allemagne à Djibouti, Simone Steimle se sont imprégnés des différentes réalisations entrepris par le MASS dans le domaine des filets sociaux en visitant d’abord tôt dans la matinée d’hier, un commerçant de distribution des rations alimentaires des bénéficiaires du programme PNSF. La directrice du registre social, Mouna Ahmed Ragueh et ses principaux collaborateurs, Mohamed Awaleh et Abdoulaziz Abdillahi ont tour à tour donné aux hôtes de la journée, des détails concernant les objectifs du registre, son fonctionnement, les données récoltées, le processus de l’enregistrement biométrique….etc. Bref, tout ce qui permettrait aux partenaires de comprendre l’efficacité de ce service.
Les membres des représentations des pays et des organisations partenaires, la vice-présidente de l’UNFD, Hasna Houmed Bilil, des femmes parlementaires, le président de la commune de Boulaos, Mohamed Omar Ismail, les leaders communautaires membres du comité de ciblage des familles vulnérables des différents quartiers de la capitale, des porte-voix d’associations des femmes, des cadres du MASS et des personnalités anonymes ont assisté à la cérémonie officielle où la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden, lançait le programme de résilience des communautés qui s’est déroulée dans la salle de conférence de l’UNFD. Après une projection d’un court métrage témoignant l’utilité des différents programmes des filets sociaux, la vice-présidente de l’UNFD, a pris la parole la première. Hasna Houmed Bilil, a indiqué que cette nouvelle initiative permettra non seulement de consolider les acquis sociaux mais d’ouvrir également des nouvelles perspectives pour les familles assistées.
«Comme vous le savez, l’UNFD abrite des organes clés pour le développement et l’accompagnement des femmes qui sont entre autres la cellule d’écoute, le guichet social et une école pour l’alphabétisation, une école de cuisine, de couture ….etc.» a-t-elle déclaré. Selon la représentante résidente du Programme Alimentaire Mondiale à Djibouti, Mary Njoroge, qui l’a suivi, 30 millions FD sont injectés chaque mois dans l’économie locale à travers les commerçants participants au programme.
«Le PAM en collaboration avec le MASS, va aussi mettre en œuvre des transferts en faveur de la population urbaine djiboutienne en situation d’insécurité alimentaire dans les zones rurales affectées par la crise du COVID-19. C’est ainsi 2000 ménages des chefs lieux des régions recevront une aide alimentaire d’urgence sous forme de coupon papier afin de subvenir à leurs besoins alimentaires durant 6 mois.» a déclaré la responsable onusienne, cheffe du PAM à Djibouti.
Dans une brève intervention prononcée à cette occasion, l’ambassadeur de France à Djibouti, Arnaud Guillois s’est dit réjoui des réalisations du MASS et des assistants des sociaux dans ce domaine et s’est engagé à soutenir davantage ces différents programmes.
De son côté l’ambassadeur de l’UE, Aidan O’Hara, a rappelé que ce projet fait partie de l’engagement fort et continu de l’Union européenne à Djibouti et de l’engagement de la Team Europe à accompagner les autorités djiboutiennes dans leur soutien aux populations vulnérables, afin de les faire sortir de leur situation de pauvreté.
«Dans ce projet spécifique, l’Union européenne, conjointement avec le partenaire de mise en œuvre, le Programme Alimentaire Mondial, soutient le Ministère des Affaires Sociales et de la Solidarité afin de renforcer le système de sécurité sociale nationale. En renforçant le système de sécurité sociale, on contribue à plusieurs objectifs de développement durable ; notamment l’éradication de la pauvreté, la réduction des inégalités et l’égalité de genre» a-t-il ajouté.
Pour clôturer cette série de discours, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mouna Osman Aden mis l’accent sur les différentes calamités qui ont fortement impactées la population djiboutienne à savoir le cyclone Sagar, en mars 2019, les inondations du mois de novembre 2019, l’invasion des criquets pèlerins qui s’en est suivie et la pandémie du COVID 19 a partir du mois de mars 2020.
A l’issue de la cérémonie, les officiels ont distribué aux leaders communautaires des différents quartiers de la capitale, membres du comité de ciblage, des attestations de reconnaissance et des cadeaux pour leurs contributions à l’identification des familles vulnérables des communes de Boulaos et de Balbala.
Rachid Bayleh
Le point avec… Mouna Osman Aden
Ministre des affaires sociales et des solidarités
« La réduction des risques et le renforcement de la résilience sont cruciaux pour promouvoir un développement durable »
«En vous souhaitant la bienvenue parmi nous, permettez-moi de vous dire, Madame et Messieurs, combien je me réjouis de poursuivre et d’intensifier nos efforts et notre coopération avec l’Union Européenne, la France et le PAM, partenaires dont la contribution à nos programmes a été souvent rapide et probante. Par ailleurs, je me dois de souligner que si la contribution qu’apportent les projets de développement à la résilience des personnes, des ménages et des communautés face aux risques et catastrophes dépend de leur pertinence par rapport aux besoins exprimés et au contexte local, elle est également fonction de la façon dont les organisations de la société civile prennent en charge les dynamiques sociales. Dans ce contexte, nous avons trouvé en l’UNFD et sa Présidente la Première Dame de Djibouti, un partenaire toujours prêt (…) C’est en considération de l’apport de l’UNFD à la mobilisation du capital social, dont en particulier les femmes, que nous lançons aujourd’hui, et ici, ce programme pour une population résiliente. La réduction des risques et le renforcement de la résilience sont cruciaux pour promouvoir un développement durable.
A cet effet, le Gouvernement s’est toujours efforcé de satisfaire les besoins essentiels en matière de santé, d’éducation, de logement, d’alimentation, d’eau potable et d’énergie.
Mais force est de constater que le déroulement normal de ces efforts a été entravé par une série de catastrophes, dans un intervalle de temps très court. En effet, la population djiboutienne a dû faire face aux conséquences douloureuses du cyclone Sagar en mars 2019, des inondations du mois de novembre 2019, de l’invasion des criquets pèlerins et, bien évidemment, de la pandémie du COVID 19 a partir du mois de mars 2020. Les résultats sont aujourd’hui évidents. Ils auraient pu être très graves si nous n’avions pas pu actionner les mécanismes d’alerte et de riposte mis en place. Cela nous a permis d’intervenir a chaque fois avec célérité en actionnant les leviers du ciblage des populations impactées, le registre social national et le ciblage communautaire, en activant le réseau des travailleurs sociaux pour les interventions de proximité et en mettant à contribution notre programme phare de transferts monétaires, le PNSF.
La coopération interministérielle sur terrain, notamment avec le Secrétariat d’Etat chargé de la Décentralisation, et la coordination avec les autorités régionales et locales ainsi que la mise en commun des moyens nationaux et ceux des partenaires techniques et financiers ont été autant d’élément de force pour circonscrire le plus possible le cercle des impacts négatifs et des fragilités nées de ces crises.
Un socle national de protection sociale formé de quatre garanties a été compris dans la stratégie nationale de protection sociale qui a fait l’objet d’une loi en 2019. Ce Socle préconise la garantie de la sécurité alimentaire, la garantie de revenu pour chaque enfant, l’allocation d’un revenu à chaque personne âgée dans le besoin et l’allocation d’un revenu à chaque personne handicapée incapable de subvenir à ses besoins. Ce Socle répond certes au minimum de droits à mettre en œuvre pour lutter contre la pauvreté. Mais il nous a toujours paru que la sortie de la pauvreté requiert un effort d’accompagnement du fonds sur la nécessaire autonomisation des populations fragiles par l’exercice d’activités génératrices de revenus.
Ainsi, le projet que nous lançons aujourd’hui vise à renforcer les capacités productives des populations fragilisées. Dans notre optique, en effet, la résilience réside certes dans la capacité des individus et des communautés particulièrement exposées aux catastrophes, à anticiper les effets, à réduire leurs impacts et à les surmonter, mais surtout à parvenir à disposer des capacités de riposte autonome à ces catastrophes. Ce projet s’inscrit ainsi dans la vision du développement communautaire encouragé par le Président Ismail Omar Guelleh et qui dépend de plusieurs déterminants
Une politique gouvernementale encadrant juridiquement et de façon opérationnelle les projets de résilience. Parmi les instruments de cette politique économie sociale et solidaire et la micro finance
La gouvernance régionale et locale qui favorise l’expression autonome des besoins des communautés, Nous avions eu à en vérifier la pertinence au cours dans des doléances présentées à M le Président de la République lors de sa tournée dans les régions.
La mobilisation des forces vives de la Nation pour la mobilisation du social. Le rôle de l’UNFD a été déterminant à ce sujet et nous avons pu nous en rendre compte, mon collègue de la décentralisation et moi-même lors de nos derniers déplacements dans les régions dans le cadre de la semaine nationale de l’action sociale.
Je suis certaine que notre rencontre d’aujourd’hui fournira à notre pays un nouveau projet d’inclusion socio-économique qui permettra de développer de nouveaux parcours de formation et de promouvoir de nouvelles opportunités d’employabilité en faveur des personnes qui ont en le plus besoin. Nous y travaillerons tous ensemble et je suis sure que grâce aux bonnes pratiques apprises par tous, nous renforcerons la résilience pour venir à bout des chocs et des crises que les changements climatiques et la pandémie du Coronavirus rendent encore plus difficiles à gérer. Je vous renouvelle tous l’expression de mes remerciements et vous exprime toute ma confiance en votre volonté de faire réussir ce programme de résilience»