Sous la houlette d’une experte française, Mako Moussa et Amina Saïd, résidant à Assamo, ont appris à transformer une quantité de leur stock de fruits en confiture. Mais également, elles ont appris à faire de la tomate concentrée pour leur cuisine.

A leur tour, les deux femmes ont transmis leur savoir-faire à six jeunes filles du village. Actuellement, selon leur capacité de production, les femmes d’Assamo fabriquent sept cent pots de confiture de qualité dans une journée.

Des femmes actives du village agricole d’Assamo, dans la région d’Ali-Sabieh transforment en confiture les fruits issus de la production locale. Elles produisent une multitude de pots de confiture à base d’oranges, de goyaves de mangues et de melons suivant la récolte saisonnière. Pour réussir leur entreprise, ces femmes dynamiques et persévérantes dans leur projet ont formé la Coopérative des transformatrices des fruits et légumes d’Assamo.

En effet, au cours de la saison fraîche, les agriculteurs de cette localité rurale récoltent des grandes quantités de goyaves et d’oranges qu’ils écoulent sur le marché du chef-lieu de la région assajog ou de la capitale. En période estivale, la récolte de melons et de mangues a le vent en poupe.

Au cours de l’année 2000, le manque de moyens de transport acheminant les récoltes vers Aska faisait cruellement défaut. D’autant plus que la piste était difficilement praticable. A cette époque, la route reliant la localité n’était pas bitumée.

De ce fait, une bonne partie des fruits et des légumes périssait sur place. Pour éviter cela, Daher Obsieh Aouled dit « Gashbach », un pionnier parmi les agriculteurs d’Assamo, avait pensé à la transformation des fruits en confiture. Dans cette optique, il avait sollicité le concours d’une spécialiste de la production de confiture à l’un de ses contacts en France. Il obtint satisfaction. Quelques temps plus tard, une formatrice dans ce domaine était arrivée sur place. L’experte française avait transmis ses compétences en la matière aux épouses de deux propriétaires de vastes jardins. Grâce à elle, Mako Moussa et Amina Saïd ont appris à transformer une quantité de leur stock de fruits en confiture. Mais également, elles ont appris à faire de la tomate concentrée pour leur cuisine. A leur tour, les deux femmes ont transmis leur savoir-faire à six jeunes filles du village. Ainsi, Fathia  Idleh Doubad, une jeune fille entreprenante et native du secteur, a su mettre à profit ses apprentissages, elle continue de produire une quantité non négligeable de confitures. Celle-ci colorie aussi des tissus blancs et confectionne des robes multicolores. Avec ses congénères d’Assamo, elle a pu exposer la beauté de ses habits réalisés dans une émission télévisée de la RTD. En mars 2019, elle a été la lauréate du deuxième grand prix du chef de l’Etat destiné aux femmes les plus actives incitant d’autres consœurs à l’autonomisation financière.

« Concernant la confiture, dit-elle, au début nous avions des difficultés provenant non de la qualité mais de la conservation. Par conséquent, notre confiture n’était plus propre à la consommation humaine après deux mois. Pour solutionner cela, nous avons bénéficié de l’aide du ministère de la Femme et de la Famille qui avait dépêché à Assamo un expert burkinabé en la matière. Ce dernier avait perpétué nos savoirs. Et nos confitures mis en pots durent très longtemps maintenant. » « Toujours dans le cadre des projets d’autonomisation des femmes du milieu rural du MFF, nous avons eu une aide matérielle conséquente. Ce qui nous a permis de multiplier le nombre de pots de confiture à produire », a-t-elle déclaré en substance.

Actuellement, selon leur capacité de production, les femmes d’Assamo fabriquent sept cent pots de confiture dans une journée. C’est une production Bio issue des produits agricoles sains non traités par des pesticides.

Depuis que la route reliant le village d’Assamo et le chef-lieu de la région d’Ali-Sabieh est bitumée, de nombreux compatriotes et des touristes viennent sur place.

Cette route a complètement désenclavé notre village, disent les habitants avec satisfaction. Cela nous a donné l’occasion de montrer la qualité de notre production de confiture et facilité l’acheminement de la production agricole vers les marchés nationaux, ont affirmé les femmes assamoises. Mais surtout l’exposition des productions des acteurs de l’entreprenariat nationale au palais du peuple en février 2016 a fait connaître nos productions de confiture, de savons durs, en poudre  d’habits et de bougies.

Aujourd’hui, nos pots  sont  étiquetés et nous souhaitons exporter notre production de confiture à travers le pays, la région et pourquoi pas le monde.  Dans cette perspective, notre production de confiture  a été analysée par le Laboratoire national d’analyse alimentaire (LANAA) qui  nous a fourni une licence de reconnaissance.

Notons que les confitures transformées obtenues à partir des fruits bios contiennent moins d’éléments chimiques et additifs. Sur  l’étiquette de nos pots en vente sont listés les produits issus de l’agriculture naturelle ou biologique et autres ingrédients utilisés lors du processus de fabrication. Le prix unitaire d’un pot est de 700 Frd. Et naturellement tous les  produits bios ont un prix plus élevé que ceux dont la contenance chimique est plus importante.

Dans l’avenir, les membres de la Coopérative des transformatrices des fruits et légumes d’Assamo souhaitent maintenir la qualité de leur confiture tout en augmentant la quantité de production.

Ali Ladieh