Après avoir pris la relève du Congo, la République de Djibouti vient d’achever avec tous les honneurs, ce 30 novembre 2023, son mois à la tête du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine. Un conseil dont notre pays est un des plus illustres défenseurs et représentants. En effet, nul n’ignore aujourd’hui, le rôle que la République de Djibouti joue, sous la houlette de son Président, Ismaïl Omar Guelleh, dans la recherche de la paix et de la stabilité du Continent africain. Dans ce domaine, nos efforts diplomatiques furent conséquents et efficaces quelle que soit la région. Ainsi, cette présidence djiboutienne a été, encore une fois, dominé par la situation qui prévaut au Soudan ; puisqu’elle fut essentiellement au centre des débats ministériels présidés par le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Mahamoud Ali Youssouf.
Au cours de cette réunion, qui s’est tenue le 15 novembre, dans la prestigieuse salle plénière Julius Nyerere, sise au siège de l’Union Africaine à Addis-Abeba, le chef de diplomatie djiboutienne n’a pas caché les préoccupations du gouvernement djiboutien et de la majorité des dirigeants du Continent. Le Conseil condamna avec véhémence le conflit armé qui sévit le Soudan et renouvela avec une profonde conviction cet appel pressant destiné aux Forces de Soutien Rapide et aux Forces Armées Soudanaises. Un appel qui exige avec autorité la fin immédiate et sans condition de ce conflit inutile qui a déjà provoqué d’incalculables pertes en vies humaines et qui a causé des blessures et des souffrances incommensurables chez des pauvres civils innocents. En particulier chez les femmes et les enfants ! Tout en détériorant une situation humanitaire déjà catastrophique.
Par ailleurs, le Conseil a demandé au Président de la Commission de l’Union Africaine, qui est en étroite coopération avec l’IGAD, d’accélérer la mise en œuvre des feuilles de route de l’UA et de l’IGAD. Et ceci pour un règlement rapide du conflit et pour instaurer une paix durable au Soudan. L’urgence étant de convoquer les deux parties en conflit, dans les meilleurs délais, et de les réunir autour d’une table pour faire taire les armées et imposer un cessez-le-feu global. Car, seul un cessez-le-feu pourra faciliter l’entame d’un dialogue politique favorable à la réconciliation et à la mise en place d’un gouvernement civil de transition. C’est la seule issue possible pour conduire ce pays frère vers le chemin de la paix et lui assurer le rétablissement, sans heurts, de l’ordre constitutionnel. C’est très satisfait du résultat final de cette rencontre, et de la réunion virtuelle qui a suivi, que M. Mahamoud Ali Youssouf, dont le calendrier diplomatique était très chargé, quitta la capitale éthiopienne.
Mais dès l’entame du mois de novembre, c’est sous le leadership de l’Ambassadeur de la République de Djibouti en Ethiopie, Représentant Permanent auprès de l’Union Africaine et de la CEA, Abdi Mahamoud Eybe, que le Conseil de Paix et de Sécurité démarra ses travaux. Assurant ainsi, la relève de M. Daniel Owassa, Ambassadeur de la République du Congo, qui assuma la présidence du CPS pour le mois d’octobre 2023.
Pour suivre la chronologie de cette présidence djiboutienne, les activités du CPS commencèrent par la tenue d’une première réunion qui a eu lieu le 3 novembre. Une réunion qui avait pour thème la jeunesse, la paix et la sécurité en Afrique et dont l’exposé, sur le rapport d’évaluation des risques liés à la sécurité climatique du continent africain, ne passa pas inaperçu.
A cette occasion, le président du CPS, Abdi Mahamoud Eybe, a exhorté l’inclusion des jeunes dans les processus de gouvernance et de paix, de financement etde renforcement des capacités. En effet, il vaut mieux outiller les enfants africains pour qu’ils soient en mesure de faire front à tous les obstacles de la vie et qu’ils aient un meilleur avenir. L’organe décisionnel permanent de l’Union Africaine ne peut oublieren aucun cas, le lien dramatique qui existe entre la migration, le climat et l’insécurité du Continent. Dans sa stratégie d’instauration d’une paix et d’une sécurité durable, le Conseil Paix et Sécurité a depuis longtemps misé sur la jeunesse. Une jeunesse qui mérite d’être félicité pour sa contribution à la paix car, c’est elle qui paie le plus lourd tribut. Les membres du conseil se sont penchéségalement surles priorités actuelles et les défis à relever pour pacifier la région.
Au cours de la 2èmeréunion,qu’il dirigea le mardi 7 novembre, le Président du CPSUA, M. Abdi Mahamoud Eybe, a reçu un exposé sur le rapport d’évaluation des risques liés à la sécurité climatique du continent africain et l’interaction qui existe entre le changement climatique, la paix et la sécurité. Avec en appui, le rapport du président de la Commission de l’Union Africaine qui fait état d’une étude approfondie sur ce phénomène en Afrique. Le lendemain, il suivra de très près les travaux du Comité des Experts du Conseilqui avait pour mission de préparer la réunion ministérielle du 15 novembre, la retraite du CPSUA à Tunis et le 10èmeSéminaire de haut niveau(Processus d’Oran).
C’est dans l’après-midi du 13, qu’eut lieu la 6èmerencontre annuelle consultative informelle conjointe qui a réuni le Conseil Paix et Sécurité de l’Union Africaine et Commission de Consolidation de la Paix des Nations Unies. Et, c’est avec un immense plaisirque l’Ambassadeur djiboutien co-présida cette réunion avec l’Ambassadeur Van Simonovic, Représentant permanent de la République de Croatie auprès de l’ONU et Président de la Commission de Consolidation de la Paix. C’est le Président du CPSUA, SEM Abdi Mahmoud Eybe, que revînt l’honneur d’ouvrir les débats en présence de hauts responsables et de plusieurs membres des deux organes ; suivi, quelques minutes plus tard, par leReprésentant permanent auprès de l’ONU. S’appuyant sur le nouvel agenda pour la paix et la politique révisée de l’UA en matière de reconstruction et de développement post-conflit, les participants des deux partiesse sont entendus sur l’essentiel et ont exprimé la même volonté pour instaurer une collaboration solide et efficace entre les deux organismes. Adoptant des plans d’action stratégiques détaillés capables d’aboutir vers un partenariat plus efficace entre l’CPSUA et la UNPBC. Notamment par le biais d’engagements concretsde collaboration et de coordination solide, permettant une parfaite mise en œuvre de ce nouvel agenda.
Le jeudi 16 novembre, l’Ambassadeur de la République de Djibouti a présidé la 1186èmeréunion d’information du CPSUA sur la situation au Soudan du Sud. Au cours de cette réunion, le Conseil a,entre autres,lancé un appel à la communauté internationale pour fournir un soutien appuyé au gouvernement de ce pays et de contribueraux indispensables efforts, nécessairespour relever les défis humanitaires existants. Des défis, considérablement aggravés par la guerre qui fait rage au Soudan.
C’est toujours sous la présidence de la République de Djibouti, quele CPSUA avait convoqué le 17 novembre, sa 1187èmeréunion. Une réunion qui s’est tenue en séance publique en vue de la commémoration du 23èmeanniversaire de la Résolution 1325, du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU), sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. Une résolution qui avait reconnu à quel point les conflits armés affectaient les femmes bien différemment que les hommes. Les Nations Unies avaient donc mis l’accent sur la protection des femmes, leur participation significative aux processus de paix et de sécurité ; et, la nécessité d’un rôle accru des femmes dans la prévention et le règlement des conflits. Très tôt, l’Organisation des Nations Unies et l’Union Africaine avaient coopéré sur divers aspects de l’Agenda sur les femmes, la paix et la sécurité et cherchent toujours à renforcer leur partenariat dans ce domaine. Sans oublier que les femmes africaines représentent le poumon névralgique de la société. D’elle, dépend la survie ! C’est la raison pour laquelle, le CPSUA a souligné de façon catégorique, que les accords de paix doivent inclurent des dispositions sur le genre permettantd’assurer la sécurité des femmes dans les situations de conflit et de crise. Mentionnant une attention particulière aux femmes et aux filles qui mènent une vie dramatique dans l’est de la RDC et au Soudan.
Arrivé le 18 novembre 2023, à l’Aéroport International de Tunis-Carthage,à la tête d’une forte délégation composée de membres et d’experts du CPSUA, l’Ambassadeur de la République de Djibouti et Président du Conseil pour le mois de novembre, Abdi Mahamoud Eybe, a démarré à Tunis, la 15èmeRetraite du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine qui a ouvert ses portes le samedi 25 novembre. Durant son discours d’ouverture, il exhorta l’assemblée « d’utiliser les résultats de cette retraite pour consolider l’unité africaine ». Par ailleurs, il affirma que « la coopération avec les nations Unies, l’union européenne et d’autres acteurs internationaux permettra une meilleure coordination des efforts et une réponse plus efficace face aux défis complexes auxquels nous sommes confrontés ». A Tunis, le Président du Conseil de paix et de Sécurité s’est dit « convaincu que le continent africain est capable de défendre ses intérêts stratégiques ainsi que ses priorités en matière de sécurité et qu’il a les moyens de mobiliser les capacités nécessaires pour mettre en œuvre et réussir ses plans de paix et ses programmes de développement économique et social ». Dans son intervention, le Ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Monsieur Nabil Ammar, a souhaité au Conseil des délibérations fructueuses dans la quête de l’amélioration de ses méthodes de travail en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique.Quant au président de la Commission des Affaires Politique, de la Paix et de la Sécurité de l’Union Africaine, M Bankole Adeoye, il a souligné dans son discours d’ouverture, les objectifs stratégiques de la retraite du CPSUA et sur ses méthodes de travail. Il a indiqué que ce noble organisme évolue au milieu d’une myriade de menaces liées à l’insécurité en Afrique. Finissant par ces mots rassurants, il affirma l’entière disponibilité de la Commission qu’il présidepour aider le Conseil à s’acquitter efficacement de toutes ses missions.
Le lendemain, le CPSUA a poursuivi à Tunis, sa 15ème Retraite en examinant entre autres, son programme indicatif annuel, son budget ainsi que le régime des sanctions à l’encontre des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur le continent. Il a souligné la nécessité de donner la priorité aux situations de conflit et de crise en Afrique, afin de réaliser les objectifs de l’Agenda 2063, pour une Afrique pacifique et prospère. C’est dans l’après-midi que la 15ème Retraite du CPSUA pris fin avec succès à Tunis et qu’elle collecta de fructueuses recommandations lui permettant de s’acquitter de ses différentes missions avec plus de rigueur et d’efficacitéencore.
Tout au long de son mandat, l’Ambassadeur djiboutien marquera sa présidence par un souci permanent d’amélioration des méthodes de travail du CPSUA et par la promotion de toute bonne pratique pouvant fructifier les actions de paix et de sécurité de cette importante instance décisionnelle. Agissant avec brio et abnégation, il fît de la présidence djiboutienne une grande réussite et un exemple à suivre. C’est ainsi, qu’il quitta cette présidence tournante avec tous les honneurs et qu’il passa le témoin à l’Ambassadrice de la République de Gambie, Représentante Permanente auprès de l’Union Africaine, Mme Jainaba JAGNE, qui a pris la relève de la présidence du CPS pour le mois de décembre 2023
A.A-MAHE