Sous le haut patronage du Premier ministre, M. Abdoulkader Kamil Mohamed, une cérémonie a été organisée hier matin au Palais du Peuple pour célébrer les 50 ans de l’alphabétisation en langue afar. Initiée par l’association *Dimis & Reedo*, cette commémoration a rendu hommage à la transcription officielle de la langue afar, adoptée en 1974 grâce aux travaux d’Ahmed Abdallah Dimis et d’Abdoulkader Djamaladine Reedo.
L’événement a rassemblé de nombreuses personnalités politiques, scientifiques, universitaires ainsi que des membres de l’Académie de la langue afar. Dans son allocution, le Premier ministre a salué les efforts déployés pour préserver et promouvoir cette langue, tout en appelant à une coopération renforcée entre les institutions pour en garantir la pérennité.
Mme Halima Aden, présidente de l’association, a quant à elle mis en avant l’importance symbolique de cet anniversaire pour l’avenir de la langue afar. Elle a souligné les défis liés à sa préservation à l’ère numérique tout en explorant les perspectives pour les générations à venir.
Mme Halima Aden, présidente de l’association Dimis & Reedo, a déclaré dans son discours : « Cette célébration marque un tournant décisif dans la reconnaissance et la préservation de notre langue maternelle. Depuis 50 ans, nous avons parcouru un chemin extraordinaire grâce à des figures visionnaires telles qu’Ahmed Abdallah Dimis et Abdoulkader Djamaladine Redox. » Elle a poursuivi en affirmant : « Aujourd’hui, alors que le numérique redessine les modes de transmission des savoirs, notre mission est claire : préparer un avenir où la langue afar ne sera pas seulement conservée, mais revitalisée. Nous devons faire en sorte que nos enfants continuent de porter cet héritage avec fierté. » Ellle a conclu son intervention avec un appel à l’action pour préserver ce patrimoine inestimable. Le chef de la délégation a souligné : « Nous sommes honorés de participer à cette célébration historique qui transcende les frontières et unit tous les locuteurs de la langue afar. La transcription officielle de 1974 a constitué une pierre angulaire pour notre communauté, renforçant notre identité culturelle et permettant de transmettre nos savoirs à travers les générations. »
Il a exprimé son souhait que « cet esprit de coopération perdure et que des projets transfrontaliers continuent de renforcer les liens entre nos peuples. »
Lors de son intervention, le Premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed a tenu à féliciter Mme Halima Adam Aliyou, présidente de l’association *Dimis Kee Reedo*, ainsi que toutes les personnes ayant contribué à l’organisation de cette cérémonie. Il a également exprimé sa gratitude envers le Président de la République, Ismaël Omar Guelleh, pour son engagement en faveur de la promotion des langues locales, notamment l’afar et le somali.
Le Premier ministre a rappelé que la transcription de la langue afar avait vu le jour à Mogadiscio en 1974. Il a également salué l’ancien président de la Somalie, feu Siad Barre, pour son soutien à la transcription de trois langues couchitiques : le somali, l’afar et l’oromo.
« Une langue qui n’est pas écrite est vouée à disparaître. Et si une langue disparaît, c’est tout un peuple qui risque de disparaître », a déclaré le Premier ministre lors de son allocution à l’occasion du 50ᵉ anniversaire de la transcription de l’alphabet afar.
Des interventions, des chants traditionnels, des animations culturelles et la remise d’attestations de reconnaissance ont marqué cette journée, qui honore toutes celles et ceux ayant contribué à maintenir vivace la langue et l’alphabet Afar.