Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a procédé jeudi dernier à Arta, chef-lieu de la région de même nom, à l’inventaire général des missions qu’il affecte aux membres de son nouveau gouvernement. Cette mise au point du Chef de l’Etat est intervenue au couronnement d’un séminaire de 48 heures que les membres du gouvernement eurent dans la ville d’Arta sous l’autorité du premier ministre Abdoulkader Kamil Mohamed.
Dans une allocution faite à la tribune de cet évènement, le Président Guelleh a enjoint les membres de l’exécutif à œuvrer en faveur de la réalisation d’un développement diffus sur l’ensemble du territoire national.
Il décrit cet objectif comme un « principe de justice » auquel il s’impose. Et qui est loin d’être irréalisable au regard des dispositions et potentiels de nos régions de l’intérieur.
« Notre volonté est d’agir à l’échelle du territoire de manière à décloisonner les opportunités entre la capitale et les régions pour arriver au Djibouti que nous voulons ; un Djibouti inclusif, à la croissance équilibrée et dont chaque région serait un élément moteur du développement », a-t-il déclaré en substance. …
(( Le territoire, c’est aussi les femmes et les hommes qui l’habitent. Ils doivent
y trouver à se loger, à se déplacer, se divertir…Pour que nos villes soient des
espaces de vie, elles doivent permettre à tout un chacun d’y vivre, d’y travailler dans la dignité et la sécurité pour sa personne et ses biens. ))
Ismaïl Omar Guelleh
Il mit ensuite à profit cette allocution pour dresser une liste non exhaustive de modalités d’action et d’éthique propices à la réalisation des croissances inclusives. Et prévint d’emblée combien le recours à un « modèle agile de développement » a un effet hautement positif sur la notion de développement équilibré, répandu sur l’ensemble du territoire d’une nation.
A travers le concept de modèle agile, il faut entendre la capacité d’user d’intelligence et de créativité pour contourner les obstacles, selon le président de la République. En témoigne sa recommandation d’appréhender le développement de nos régions par le biais de l’imagination d’une plus grande complémentarité de leurs atouts.
« L’agilité, c’est transformer des communautés de destins en des communautés de projets et de savoir tisser des liens entre elles. C’est savoir manager autrement et sortir du carcan de la bureaucratie et de la théorie vaine », a-t-il indiqué en ce sens.
Le chef de l’Etat a ensuite cité la souscription, au niveau du gouvernement, à une plus grande culture de résultats et à une plus grande capacité d’exécution des tâches et projets comme étant de nature à favoriser l’avènement de résultats propices à l’émergence d’un développement harmonieux qui ne laisse personne sur le bord de la route. « L’agilité, c’est l’optimisation des moyens…c’est aussi changer de méthode pour arriver plus efficacement, plus rapidement aux objectifs que nous nous sommes fixés, conformément à la feuille de route gouvernementale et qui sont repris dans vos attributions respectives », a-t-il insisté.
Dans son élan, le Président Guelleh a surtout rappelé que l’action de son gouvernement doit en permanence s’articuler autour de l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. « Le territoire, c’est aussi les femmes et les hommes qui l’habitent. Ils doivent y trouver à se loger, à se déplacer, se divertir…Pour que nos villes soient des espaces de vie, elles doivent permettre à tout un chacun d’y vivre, d’y travailler dans la dignité et la sécurité pour sa personne et ses biens», a-t-il effectivement mis en lumière.
Au-delà, le président de la République a donné pour instruction le fait que les problématiques devaient, au sein de son équipe gouvernementale, être davantage négociées à travers un prisme transversal, gage de solutions viables et durables.
« Par exemple, on ne peut s’étonner de voir la faiblesse de l’investissement privé si le foncier n’est pas rendu disponible à un coût raisonnable. Idem pour la question du financement. Sans une fiscalité appropriée ou des mécanismes d’incitation, les logements une fois construits, resteront inabordables », a-t-il souligné en guise d’éclairage sur l’aptitude dont dispose la collégialité et la cohésion gouvernementale en matière d’adoption de décisions efficientes, efficaces. Dans cette intervention, il définit également une méthode globale de travail qui doit servir de référent à l’action de notre politique étrangère. « Il est important pour le gouvernement de se tenir au courant des évolutions régionales et internationales qui pourraient impacter nos perspectives nationales », a-t-il affirmé. Ceci dans le but de conférer à notre pays le profil de nation « en paix avec ses voisins » et celui « d’allié fiable dans une région tourmentée ».