Au terme d’un riche programme de célébration de la semaine nationale des langues maternelles, dont la cérémonie d’ouverture s’est déroulée dimanche 21 février dernier au palais du peuple, sous le haut patronage du président de la république, Ismail Omar Guelleh, Afar Speaking Pen, en collaboration avec le ministère des affaires musulmanes, de la culture et des Biens Warfs, a organisé, en guise de clôture, au Centre de Leadership et de l’Entreprenariat (CLE), dans la matinée de samedi 27 février 2021, une conférence-débat sur le thème de «Langue afar entre tradition et modernité ». Il faut rappeler que dans le cadre de cette célébration de la semaine des langues maternelles, « Afar Pen » a mis en oeuvre, une semaine durant, un riche programme composé des concours portant sur la langue afar, notamment en dictée et en poésie mais aussi une soirée culturelle, dans le siège de l’UDC, sans oublier la participation au forum international de l’Edition scolaire, organisé par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle.

L’événement a réuni des nombreux passionnés et des spécialistes des langues maternelles, notamment des artistes et des écrivains mais aussi des représentants de la société civile ainsi que des étudiants de l’université de Djibouti. Le programme a débuté par les interventions de quatre panelistes, en l’occurrence le Dr Mohamed Hassan Kamil, président de l’UDC (Union de développement communautaire), Mme Fatouma Abito, enseignante de la langue afar à l’université de Samara et également écrivaine, M. Loita, fondateur de Dakaito Ryu et enfin M. Salem Abdallah, enseignant et écrivain, qui, à tour de rôle,  ont présenté les actions qu’ils ont entrepris dans le cadre de la préservation de la langue afar.

Dans son intervention, le Dr Mohamed Hassan a entre autres, présenté les conditions nécessaires pour qu’une langue perdure et s’adapte à la modernité. Il a expliqué les mécanismes que doit développer en particulier la langue afar qui a été initialement développée dans un contexte de mode de vie pastorale, en vue de faire face aux nouveaux impératifs de communication et s’adapter ainsi aux exigences imposées par les nouveaux modes de vie. 

De son côté, Mme Fatouma Abito a expliqué l’importance des langues maternelles dans le domaine de la transmission du patrimoine culturel et de l’éducation en illustrant les rôles des contes dans l’éducation des enfants.

Le fondateur de Dakaito Ryu qui a intervenu à partir de l’étranger, en visioconférence, a mis en exergue le rôle joué par son art martial dans la diffusion de la culture Djiboutienne à travers le monde.

Enfin M. Salem a présenté un extrait de son œuvre «Qafar kee qafarre », portant notamment sur le thème de « Badu » ou les signes distinctifs utilisés traditionnellement pour marquer les animaux domestiques, en particulier les vaches et les dromadaires.

Ce dernier a par ailleurs, préconisé l’introduction du système GPS pour le pistage des animaux égarés ou volés, afin de permettre, a-t-il dit, au mode pastoral, de bénéficier de l’avancée technologique.

HA