Au cours d’une cérémonie organisée le jeudi matin dernier, par l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) en collaboration avec la fondation IOG pour le logement, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mme Ouloufa Ismail Abdo, a lancé, le jeudi 31 mars dernier, dans le marché de la cité Nassib, sise dans la commune de Balbala, quelques 53 activités génératrices de revenus dont 48 parmi elles sont financées par l’unité pilote de la micro-finance islamique de l’ADDS et les 5 autres par le projet FORJE du centre de leadership et de l’entreprenariat (CLE).  Il s’agit ici d’un programme permettant d’autonomiser économiquement les habitants de ce quartier pauvre de la commune de Balbala.

Placée sous le haut patronage de la ministre des affaires sociales et des solidarités, Mme Ouloufa Ismail Abdo, la cérémonie de cet événement d’importance capitale quant à la lutte contre la pauvreté, a réuni dans le Centre de développement Communautaire de la cité Nassib, outre la ministre des affaires sociales et des solidarités, le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, la directrice général du CLE, Oubah Ahmed Malow, le directeur général de l’ANPH, Doualeh Saïd Mahamoud, le responsable de l’unité de la micro-finance islamique de l’ADDS, Mohamed Ahmed Amin, les parlementaires issus de la commune de Balbala, respectivement les honorables Souleiman Daher Bileh et Abdourahman Awaleh Yacin, des hauts cadres du MASS et de l’ADDS ainsi que des représentants des familles issues de ce quartier de la commune de Balbala dont les bénéficiaires dudit projet.

Après l’accueil de la ministre, suivi de la lecture d’un verset du Saint Coran, le responsable de l’unité de la micro-finance islamique de l’ADDS, Mohamed Ahmed Amin, a retracé les activités réalisées par son institution dans les communes de Balbala et de Boulaos. «Nous finançons des projets émanant d’un groupe de personnes. Mais s’il s’agit d’une seule personne, nous lui demandons une garantit» a-t-il précisé avant de déclarer que son institution utilise la mode Mourabaha pour financer les différents projets.  Un mode qui selon lui est sans intérêt mais nécessitant seulement un petit frais de gestion.

Le directeur général de l’Agence Nationale pour les Personnes Handicapées, (ANPH) Doualeh Saïd Mahamoud qui l’a suivi, a quant à lui souligné l’importance de ce projet pour les personnes à besoins spéciaux. Doualeh Saïd a profité de l’occasion pour solliciter à l’ADDS, de réserver un quota de 50% de ce genre de projet pour les personnes handicapées.

Pour sa part, la directrice général du CLE, Oubah Ahmed Malow a rappelé d’abord l’objectif de son institution qui a-t-il dit accompagne les jeunes porteurs de projets avant de donner des explications sur le projet FORJE (Formation des Jeunes à l’Entrepreneuriat) mis en œuvre en partenariat avec l’ADDS.

Lequel a pour mission selon elle d’améliorer l’accessibilité des jeunes et des femmes aux opportunités de création de revenus et d’emplois et ceci à travers l’offre de formations, l’accompagnement, et l’octroi de financements pour la mise en œuvre de leurs activités génératrices de revenus. Les honorables parlementaires de Balbala, qui se sont exprimés, ont tour à tour exhorté les bénéficiaires à profiter de cette occasion et à travailler correctement pour bénéficier dans l’avenir, d’un financement beaucoup plus important.    

Pour clôturer cette série d’intervention, la ministre des affaires sociales et des solidarités, Ouloufa Ismail Abdo a, après remerciement des instances dirigeantes de la ‘‘fondation droit au logement’’, a indiqué que cette cérémonie s’inscrit dans le cadre de la politique sociale tracée par le président de la république.

«La politique sociale commence par le logement décent. Et cette cité Nassib est pour nous une expérience, dans le cadre de la politique intégrée de lutte contre la pauvreté» a souligné la ministre Ouloufa Ismail Abdo.

«Les personnes installées dans la cité Nasib disposent non seulement d’un logement décent, avec une petite participation bien sûr, mais disposent également d’un accès à l’électricité, à l’eau. Ce qui nécessité une amélioration au niveau des services sociaux de base sera amélioré» a-t-elle indiqué avant de faire part aux hommes et femmes habitant de la cité Nasib assis en face d’elle que «150 familles identifiées dans ce quartier vont bénéficier d’un transfert monétaire dans le cadre du projet PITCH.» 

«Nous allons bientôt entamer la procédure de leur transférer des fonds dont une grande partie ira à des bénéficiaires à besoins spéciaux» a-t-elle ajouté pour préciser.

A l’issue de la cérémonie, la ministre Ouloufa Ismail Abdo accompagnée des autres officiels s’est rendue au marché de ce quartier pour visiter sous les pas du directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, les 53 activités génératrices de revenus dont 48 parmi elles sont financées par l’unité de la microfinance islamique de son institution et les 5 autres par le projet FORJE du centre de leadership et d’entreprenariat (CLE).

Rachid Bayleh

Elle a dit…

Ouloufa Ismail Abdo

Ministre des affaires sociales et des solidarités

« Cette cérémonie est assez exceptionnelle parce que elle met le focus sur ce que nous voulons faire de la politique sociale, nous ne voulons pas que la population soit éternellement assistée »

«La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui est assez exceptionnelle parce que elle met le focus sur ce que nous voulons faire de la politique sociale, nous ne voulons pas que la population soit éternellement assistée. Ce n’est pas de la dignité. Le président de la république veut que chaque personne puisse travailler et puisse gagner sa vie dignement et pour cela des activités génératrices de revenus qui ont été mis en place, commencent à se développer et l’entreprenariat qui commence à se développer, doivent être un témoignage de succès. (….) Aujourd’hui parmi les projets qui sont financés 48 vont bénéficier d’une finance islamique de l’unité de la micro-finance islamique gérée par l’ADDS. Les 5 projets restant sont sous forme de don, et sont réalisés dans le cadre du projet FORJE géré par le CLE. Nous voulons donc que ces bénéficiaires puissent réussir pour qu’on puisse mobiliser encore plus de fonds pour d’autres personnes. Nous souhaitons que la majeure partie des habitants de la cité Nassib sortent de la pauvreté à travers une formation, l’enseignement ou l’éducation des jeunes pour qu’ils puissent s’insérer dans la vie active. La lutte contre la pauvreté est une lutte intégrée. Nous voulons que vous soyez un exemple».

Le point avec…Mohamed Ahmed Amin

Responsable de l’Unité de la micro-finance islamique à l’ADDS

« Nous utilisons le mode Mourabaha pour financer les AGR »

«Comme vous le savez, l’unité de la micro-finance islamique est une institution sous la tutelle de l’Agence Djiboutienne de Développement Social. Notre mission est de développer et de financer des activités génératrices de revenus. Nous utilisons le mode Mourabaha pour financer les AGR. Il s’agit d’un financement sans intérêt mais avec seulement un petit frais de gestion. Nous avons débuté nos travaux spécialement dans la commune de Balbala en 2013 et avons mené des travaux dans les différents quartiers, lesquels ont permis de financer des nombreuses activités génératrices de revenus avec un montant total d’environs 300 millions de nos francs.

Nous octroyons des financements à titre individuel en exigeant une garantie mais généralement nous finançons des activités génératrices de revenus appartenant à un groupe d’individus de trois personnes au moins. 300 familles habitant au quartier Hayabley ont été les premiers à bénéficier d’un financement à hauteur de 15 millions de francs pour travailler, lesquels ont rapidement remboursé.

Ce qui leurs a permis de bénéficier par la suite un financement de 45 millions. Et pour le cas de la cité Nassib, une étude menée durant deux mois par nos équipes a permis d’identifier que le marché était vide et qu’il fallait renforcer les petits commerçants qui se trouvaient sous le soleil et les installer dans ce marché. C’est ainsi que 53 activités génératrices de revenus dont 48 parmi elles sont financées par l’unité pilote de la micro-finance islamique de l’ADDS et les 5 autres par le projet FORJE du centre de leadership et de l’entreprenariat (CLE) sont actuellement installées dans ce marché».

Propos recueillis par RB