Le ministère délégué chargé de la Décentralisation initie une mission d’échanges d’expériences entre les collectivités territoriales djiboutiennes et camerounaises.
La coopération décentralisée Sud-Sud et les échanges permettent à un pays comme le nôtre de bénéficier de solutions élaborées dans un contexte similaire au sien, qui est donc mieux adapté à sa réalité. La République Djibouti et le Cameroun sont deux États unitaires décentralisés qui, au-delà des particularités réelles, poursuivent un objectif commun, à savoir l’amélioration des conditions de vie visant à promouvoir une croissance économique inclusive en réduisant les inégalités tant au plan social que spatial.
C’est la raison pour laquelle, le ministère délégué chargé de la Décentralisation a initié, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), une visite d’échanges et de partage d’expérience pour les élus locaux de Djibouti au Cameroun du 11 au 15 décembre 2023. Et ceci, dans l’objectif de pouvoir capitaliser les expériences camerounaises en matière de décentralisation et surtout d’offres de service aux citoyens, notamment la gestion et la valorisation des déchets et de financement du développement local.
La mission, conduite conjointement par le secrétaire général du ministère délégué chargé de la Décentralisation (MDCD), Mohamed Issé Faradj, et la représentante résidente du PNUD à Djibouti, Mme Emma N’ Gouan Anohà, était composée des présidents des conseils régionaux et communaux, de la première adjointe du maire, Mme Fatouma Mohamed Kamil, et de deux représentants du ministère de la décentralisation..
Quid de la décentralisation au Cameroun
Comme la République de Djibouti, le Cameroun est un Etat unitaire Décentralisé composé de régions et de communes. Le cadre légal de cette décentralisation est matérialisé. Les communes disposent d’un plan de Développement urbain (PDU). Un apport essentiel en matière de développement local est assuré par le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (FEICOM) dont la principale mission est d’accompagner les collectivités territoriales décentralisées (CTD) dans la mise en œuvre du processus de décentralisationen leur apportant une assistance technique et financière.
Cependant, la mise en œuvre du processus de la décentralisation camerounaise semble se heurter à l’insuffisance des ressources financières des communes. Et ceci, aussi bien en matière du développement local que la gestion des déchets solides urbains où le paiement des prestations est assuré soit exclusivement par l’État, soit conjointement avec la communauté urbaine.
Ce constat souffre tout de même une exception : la commune de Dschang, principal objet de notre étude, capte toute notre attention en raison de sa stratégie de développement basée sur une approche pragmatique suivant les principes de subsidiarité.
La commune de Dshang prend son envol
La mairie de Dshang a initié et mis en œuvre des idées innovantes qui pourraient bien inspirer d’autres collectivités aussi bien pour diversifier leurs sources de financement que pour s’assurer une méthode efficace de gestion des déchets ménagers qui relèvent des services publics.
Ainsi, outre ses ressources propres, les dotations du gouvernement et les allocations du FEICOM, jugé insuffisantes pour financer son plan de développement communal, la Mairie de Dshang a développé sa propre stratégie de mobilisation des ressources financières et mis l’accent sur la coopération décentralisée. En ce sens, elle fait souvent appel aux banques classiques pour le financement de ses projets et s’est lancée dans des vastes chantiers qui lui assureront des revenus à l’exemple du projet de la Cité Municipale avec la création d’une société communale de développement et le soutien du FEICOM. Dschang a aussi mis en place un système de gestion des déchets solides appelé la Val Box qui est une usine de tri modulaire et semi autonome des déchets. Celle-ci contribue à l’amélioration de la production agricole à travers la production du compost, la création d’emploi pour les jeunes et l’amélioration des revenus de la commune et constitue dès lors une initiative innovante intéressante à partager avec d’autres collectivités.
Autre opportunité intéressante, la Commune de Dshang abrite la faculté d’agronomie et des sciences agricoles (FASA), un grand établissement dans le domaine scientifique et professionnel avec laquelle la délégation djiboutienne a eu des échanges fructueux et prometteurs.
Au terme de la mission, les régions de Djibouti et la commune de Dshang se sont accordés sur la nécessité de capitaliser les expériences réussies à travers une coopération partenariale.
Source : MDCD