Dans un discours prononcé à l’occasion de la journée internationales des droits  des femmes célébrée à l’UNFD, le Président de la République M.Ismail Omar Guelleh a rappelé qu’ à « Djibouti, nous avons d’éminentes figures de la lutte pour la place des femmes dans notre Nation qui ont porté des combats qui dépassaient leurs propres histoires. Elles ont voulu faire vivre cette valeur inscrite au cœur de notre République qu’est l’égalité! ».

Nous vous reproduisons ci-dessous l’intégralité de l’allocution du chef de l’Etat.

Le 8 mars est une journée pour reconnaître et souligner, à l’échelle mondiale, les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles. Il s’agit aussi d’une occasion pour sensibiliser le public au progrès accompli dans la réalisation de l’égalité des genres et au travail qui reste à accomplir à cet égard.

A l’occasion de la Journée internationale  des droits des femmes, il est éminent de rappeler que Djibouti prend toute sa part à cette célébration vieille de plus de 90 ans visant à lutter pour les droits des femmes,

à mettre en lumière, le combat de toutes celles qui ont rendu audible les souffrances et les injustices faites aux femmes et ont fait entendre leur indignation et le refus de voir se perpétuer des discriminations basées sur le genre.

A Djibouti, nous avons d’éminentes figures de la lutte pour la place des femmes dans notre Nation qui ont porté des combats qui dépassaient leurs propres histoires. Elles ont voulu faire vivre cette valeur inscrite au coeur de notre République qu’est l’égalité!

Cette égalité, elles l’ont voulu réelle, concrète, effective pour tous les enfants de notre République, filles et garçons. Elles ont eu raison de porter la question des droits de la femme au plus haut sommet de l’État et ce, au lendemain même de notre indépendance.

Cette démarche clairvoyante était dictée par la nécessité : celle de bâtir, au plus vite, une Nation sur deux jambes, forte d’un équilibre constitué par les hommes et les femmes qui la composent.

Leurs visages restent à jamais pour nous ceux de l’engagement et nous continuons et continuerons à mener ce combat, en leurs noms et aux noms de toutes celles qui, partout ailleurs, demeurent victimes d’inégalités et d’injustices.

Pour qu’il n’y ait plus de retour en arrière possible, pour protéger notre société et les générations futures, mon Gouvernement et Moi-même avons voulu protéger les acquis de nos mères, de nos filles par les principes et la force de la Loi.

Nous avons inscrits leurs droits dans toutes les lois et instruments juridiques de notre pays. Nous avons inscrits pour nos filles, l’égalité en droits, l’égalité en chance pour qu’elles aient les même opportunités de choisir et de devenir. Nous avons fait de l’instruction, le pilier de la conquête féminine des droits sociaux et économiques, car nous sommes convaincus que l’instruction constitue le meilleur moyen par lequel nos filles peuvent revendiquer leurs droits et obtenir des meilleures opportunités économiques.

C’est tout le but des politiques publiques entreprises en faveur de l’éducation des jeunes filles, ces deux dernières décennies. En effet, nous avons procédé à une massification de l’enseignement afin de permettre à toutes les composantes de notre société, l’accès à l’éducation.

Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là, puisqu’aujourd’hui, notre pays peut se féliciter d’avoir édifié des établissements scolaires jusqu’aux zones les plus reculées dans notre territoire et ce, dans le but d’instruire les jeunes filles issues des milieux ruraux au même titre que celles issues de la ville.

Les programmes d’alphabétisation sont venus accompagner cette dynamique inclusive qui vise à instruire non pas seulement nos jeunes filles mais nos femmes qui ont été jadis privées de ce droit fondamental à l’éducation.

Le gouvernement a aussi tenu a promouvoir des programmes dans le domaine de la santé  en sensibilisant les femmes sur leur droit à l’accès à la santé et au bienfait de la planification familiale  sur la mère et l’enfant.

De plus, des efforts ont été apporté concernant l’accès a l’assurance maladie universelle qui donne accès aux soins aux plus défavorisés. L’objectif  premier du gouvernement est de n’exclure aucune femme du droit à la protection sociale.

La place de la femme a été réaffirmée dans le Code de la famille basée  sur le socle des valeurs de solidarité  entre ses membres car la femme est tout d’abord le ciment de la famille et assure en tant que telle le lien entre les générations. De plus, les Djiboutiennes sont actives dans la vie économique.

Elles jouent un rôle important dans des secteurs très variés, tel que le commerce, l’administration, l’entreprise, aussi bien par la démonstration de leur compétence dans tous les niveaux hiérarchiques que par leur efficacité dans les petits emplois, qui constituent un élément du tissu économique de notre société.

Elles occupent des postes importants et stratégiques de la société. Elles entrent en politique, font partie intégrante de nos forces de défense, elles sont décisionnaires. Actrices de leurs propres réussites, elles font l’objet de fierté de leur famille, de leur communauté, et de la Nation toute entière.

A l’aube de notre 45ème anniversaire, nous observons avec fierté le chemin parcouru pour élever le rang des Djiboutiennes dans notre société.

Aujourd’hui, nous pouvons être fiers du chemin parcouru et nous récoltons les fruits des différentes politiques mises en place pour permettre à la femme d’avoir un rôle à la hauteur de sa contribution dans la société Djiboutienne.

Tout n’est jamais fait, mais aujourd’hui la femme djiboutienne se doit de prendre toute sa place et avancer avec confiance vers son destin.

Un retour en arrière sur les acquis durement conquis est inconcevable aujourd’hui : la femme Djiboutienne doit aller de l’avant. Un futur prometteur l’attend.

Ensemble nous continuerons à combattre toutes formes de manichéisme éculé qui consiste à nous dresser les uns contre les autres, qui consiste à enfermer les Djiboutiennes et les djiboutiens dans un rapport de force stérile où chacun impose sa domination à l’autre. Le combat pour l’égalité n’est pas une compétition entre les hommes et les femmes.

Pour chacun, Djibouti est et demeure une création continue où chaque citoyen compte et contribue à son édifice.

La femme Djiboutienne est courageuse, combattive, consciente de ses Droits.  Ainsi en ce jour honorant  les Djiboutiennes, je désire mettre en avant ces braves femmes qui ne cessent d’œuvrer pour l’inclusion socio-économique et le bien-être de leurs familles mais aussi du progrès de leur pays.

En fin de compte, je tiens à vous exprimer vous les Djiboutiennes toute notre reconnaissance car personne ne peut oublier le rôle joué par les femmes lors de l’acquisition de notre indépendance et à chaque fois que notre Nation a été ébranlée depuis. Je tiens à vous remercier pour votre abnégation, votre résilience à toute épreuve et pour tous les services que vous rendez chaque instant à notre Nation toute entière.

Mes chères concitoyennes, je pense à vous !

Vive la Femme Djiboutienne !

Bonne fête à toutes et à tous !