Dans un dossier spécial de 7 pages, publié au cours de ce mois, le quotidien américain ‘‘USA Today’’, fait le tour d’horizon sur les atouts  stratégiques, commerciaux, économiques, touristiques de télécommunications de notre pays. Du secteur bancaire à ceux du transport et de la logistique en passant par celui de l’énergie, du commerce, des finances et de la sécurité, il passe au peigne fin dans tous les domaines du développement économique et qualifie Djibouti, comme un pays clé pour la paix régionale et le commerce international.

Revue de presse.   

Le quotidien national américain ‘‘USA today’’, qui est l’un des journaux les plus diffusés aux États-Unis, a dans ce dossier spécial sur Djibouti d’abord mis l’accent sur la position géographique privilégiée de notre pays qui, malgré sa petite taille, se distingue par son importance stratégique sur la scène internationale. Située à l’extrémité de la Corne de l’Afrique, sur le point de passage de 15 % du commerce mondial, la république de Djibouti exploite pleinement sa position géographique, s’imposant auprès des superpuissances mondiales et exerçant son influence à travers les mers et son arrière-pays. Cette position lui confère un rôle clé dans la stabilité régionale et les échanges économiques, notamment avec son voisin éthiopien, dont elle est le principal accès maritime.

« Malgré un environnement naturel difficile, avec seulement 0,04 % de terres arables et des précipitations annuelles très faibles, Djibouti a enregistré une croissance impressionnante de 6,7 % en 2023. » Selon la Banque mondiale, cette tendance pourrait se poursuivre avec une prévision de croissance annuelle de 5,1 %. Le président Ismaïl Omar Guelleh souligne l’importance de promouvoir le secteur privé pour maintenir cette dynamique. En développant des zones franches et en éliminant les obstacles réglementaires, Djibouti aspire à attirer des investisseurs nationaux et internationaux.

Le gouvernement djiboutien a massivement investi dans ses infrastructures portuaires et logistiques, s’inscrivant dans le cadre de l’initiative Vision 2035. Cela vise à transformer Djibouti en un hub commercial reliant l’Afrique, l’Asie et l’Europe. La création de zones franches autour du port de Djibouti, telles que la Zone de libre-échange internationale, renforce encore davantage son attractivité économique.

« Les volumes de fret portuaire ont augmenté de 31 % à la fin de l’année se terminant en septembre 2023, soutenus par les reprises post-pandémiques, tant au niveau national qu’en Éthiopie, son voisin géant. Ce pays enclavé, avec ses plus de 120 millions d’habitants, dépend de Djibouti pour la quasi-totalité de ses importations et exportations, générant ainsi un flux constant de revenus pour la petite nation » est souligné dans le premier reportage du dossier.

Des investissements dans de nombreuses infrastructures de développement

Djibouti a mis en œuvre plusieurs projets d’infrastructure d’envergure pour soutenir sa vision économique. « Le projet le plus ambitieux est sans aucun doute la Zone franche internationale de Djibouti, la plus grande d’Afrique, qui s’étend sur 4 800 hectares si toutes les phases se déroulent comme prévu. La première phase de 260 hectares a ouvert en juillet 2018 après un investissement de 370 millions de dollars et accueille déjà 21 entreprises. La zone franche totale pourrait soutenir 350 000 emplois au cours des dix prochaines années » ont écrit les journalistes concepteurs de ce dossier spécial avant d’évoquer le développement du Parc industriel de Damerjog et l’expansion des capacités portuaires, lesquels constituent des exemples concrets de la stratégie du président Ismail Omar Guelleh. Le port polyvalent de Doraleh, qui a ouvert ses portes en 2017, est déjà devenu un modèle d’efficacité pour le déchargement et la livraison de cargaisons. Grâce à sa capacité à accueillir des navires Super-Panamax et à son système de gestion logistique avancé, le port est bien positionné pour répondre aux besoins croissants du commerce régional.

Les zones franches offrent des avantages fiscaux significatifs pour attirer les investisseurs étrangers, y compris des exonérations d’impôts sur les sociétés et des facilités d’enregistrement. L’agriculture est également au cœur des préoccupations, malgré la faible superficie de terres arables. Des initiatives innovantes, comme l’hydroponie, visent à améliorer l’autosuffisance alimentaire du pays. Les projets de développement de nouvelles technologies agricoles devraient contribuer à renforcer l’économie locale.

Concernant le classement de Djibouti au 79e rang de l’Indice de Performance Logistique de la Banque mondiale en 2023, le président de l’Autorité des ports et des zones Franches de Djibouti a dans une interview accordée aux journalistes de ce quotidien américain déclaré que « ce classement est totalement absurde et biaisé ». « Ils utilisent des données du Système d’identification automatique (AIS) dans leurs analyses, ce qui fait que les navires venant à Djibouti, en attente d’instructions sur leur prochaine destination, semblent être retardés dans les ports » a-t-il expliqué.

Un havre de paix dans une région instable

Djibouti joue un rôle crucial dans la sécurité régionale grâce à sa position géographique stratégique. Le pays abrite des bases militaires américaines, françaises et chinoises, contribuant à la stabilité de la région. C’est le seul pays au monde à posséder à la fois des bases militaires américaines et chinoises. Djibouti continue de marcher astucieusement sur la diplomatie en chevauchant les priorités concurrentes de puissances étrangères qui s’entendent rarement, tout en restant une nation pacifique et sûre. « Djibouti entretient des relations particulièrement étroites avec les États-Unis et les gouvernements des deux pays se rencontrent deux fois par an pour discuter de la défense, de la sécurité et d’autres domaines d’intérêt commun. En 2014, les présidents Obama et Guelleh ont convenu d’un bail de 20 ans pour le Camp Lemonnier, au coût de 63 millions de dollars par an. Le Président Ismail Omar Guelleh reconnaît que « la coopération réussie entre les pays dans les domaines militaire et sécuritaire a également conduit à une amélioration significative des échanges économiques entre les deux nations ».Cette coopération militaire a également favorisé des échanges économiques bénéfiques. Le président Guelleh a souligné que ces partenariats contribuent au développement économique et social du pays tout en renforçant sa sécurité.

Le Fonds souverain de Djibouti attire les investisseurs mondiaux

Avec une économie parmi les plus dynamiques au monde, marquée par une croissance du PIB que de nombreux pays occidentaux envient, le Fonds souverain de Djibouti (FSD). Créé en 2020, le FSD sous la direction de Slim Feriani, un britannique-tunisien, vise à diversifier et moderniser l’économie du pays tout en soutenant sa croissance.

Il s’inspire du modèle singapourien pour diversifier l’économie djiboutienne et attirer des investissements dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, la technologie et le tourisme. La première édition du Forum de Djibouti en mai 2024 a attiré de nombreux investisseurs.

Le FSD s’appuie sur la remarquable performance économique de Djibouti pour investir dans de nouveaux secteurs ou renforcer ceux qui demeurent sous-exploités. « Si d’autres nations africaines, telles que Maurice, se sont positionnées comme des portes d’entrée économiques, aucun pays de la Corne de l’Afrique, ni même de la région élargie d’Afrique de l’Est, n’a atteint le niveau de succès de Djibouti ». La clé du succès réside dans une diversification à tous les niveaux.

Des ambitions sur le continent africain

Djibouti ne se contente pas d’être un acteur international, elle a également des ambitions sur le continent africain, et Mahmoud Ali Youssouf en est à la tête. Lorsque les chefs d’État de l’Union africaine (UA) se réuniront en février 2025 pour élire le prochain président de la Commission, son nom sera en lice. Le gouvernement djiboutien aspire à devenir un acteur clé dans les initiatives régionales, notamment par le biais de l’Autorité intergouvernementale sur le développement (IGAD), où il a récemment pris la présidence tournante. Djibouti joue ainsi un rôle de médiateur dans les conflits régionaux, illustrant son engagement envers la paix et la stabilité.

Avec des projets comme la création d’une union douanière, un marché unique, une banque centrale et une monnaie commune, Djibouti, grâce à son ouverture et à son économie tournée vers l’avenir, est bien placée pour jouer un rôle clé dans l’union des pays africains.

Un carrefour vital pour les communications mondiales

Presque tout le trafic Internet entre l’Europe et l’Asie passe par Djibouti, faisant du pays un maillon essentiel du réseau mondial, notamment grâce à Djibouti Telecom, une entreprise clé de la connectivité internet.

Fondée en 1999, Djibouti Telecom s’est diversifiée au-delà des lignes téléphoniques fixes pour inclure l’infrastructure mobile et numérique. L’entreprise ambitionne de se privatiser afin d’attirer des capitaux et des expertises externes pour renforcer sa compétitivité dans la région. En parallèle, elle a lancé des innovations telles que la plateforme Djibouti Digital Mobile & Monnaie, utilisée par plus de 100 000 clients et des organisations internationales pour des transactions financières mobiles.

Un des atouts majeurs de Djibouti Telecom réside dans son investissement dans les câbles sous-marins, essentiels pour la connectivité internet mondiale. Des projets tels que le câble 2Africa et Sea-Me-We-6 renforcent la position de Djibouti en tant que carrefour des communications internationales. Ces développements s’inscrivent dans la Vision 2035 du pays, qui vise à faire de Djibouti un centre d’infrastructures numériques pour l’Afrique, contribuant à environ 8 à 10 % de son PIB et attirant de plus en plus d’investissements internationaux.

Énergies renouvelables et transition énergétique

Dans le cadre de sa Vision 2035, Djibouti s’est engagé à devenir un pays entièrement alimenté par des énergies renouvelables d’ici 2035. Le récent lancement du parc éolien de Ghoubet, qui génère déjà 40 % de l’énergie du pays, marque une étape importante vers cet objectif. Le gouvernement cherche également à diversifier ses sources d’énergie en explorant des projets d’énergie géothermique et d’hydrogène vert.

Les projets en cours visent non seulement à répondre aux besoins énergétiques internes, mais aussi à positionner Djibouti comme un leader dans le secteur des énergies renouvelables en Afrique. Cette transition énergétique est essentielle pour attirer les investissements étrangers et assurer une croissance durable.

Une industrie financière en croissance et un secteur bancaire en bonne santé

Le secteur financier de Djibouti a connu un essor important grâce à la stabilité du franc djiboutien qui est arrimé au dollar américain depuis 1949 dont le taux est de 177 francs pour un dollar depuis 1973 et notamment la supervision rigoureuse de la Banque centrale et les réformes réglementaires initiées au milieu des années 2000. Le pays a su diversifier ses services bancaires en combinant les systèmes conventionnel et islamique, et en favorisant l’accès aux services financiers pour un plus grand nombre de Djiboutiens.

Djibouti s’appuie sur la stabilité de sa monnaie, arrimée au dollar depuis des décennies, pour maintenir une économie stable, malgré des défis comme la dépendance aux financements extérieurs.

La Banque centrale joue un rôle clé en garantissant la convertibilité du franc djiboutien et en supervisant les institutions financières, tout en promouvant la transparence et la lutte contre le blanchiment d’argent. Malgré la faible participation directe du gouvernement dans certaines banques, l’entrée de nouveaux acteurs a dynamisé le secteur et favorisé la compétitivité. Cependant, le pays reste confronté à des déséquilibres économiques, notamment avec les exonérations fiscales accordées aux bases militaires étrangères, ce qui soulève des questions sur la contribution des grandes puissances à son développement.

L’avenir du secteur financier djiboutien repose sur la numérisation et la promotion de l’inclusion financière. Les paiements mobiles, la banque en ligne et les solutions de financement innovantes jouent un rôle central dans la Vision 2035 du pays, qui vise à faire de Djibouti un centre financier régional.

Un tourisme à fort potentiel

Avec des paysages spectaculaires allant des plages cristallines aux formations géologiques uniques, Djibouti possède un potentiel touristique immense. Le gouvernement vise à attirer 500 000 touristes d’ici 2035, avec une stratégie axée sur le développement durable. L’Agence Nationale du Tourisme travaille activement à la promotion des richesses naturelles et culturelles du pays.

Les initiatives pour améliorer les infrastructures touristiques, telles que la construction d’un nouvel aéroport capable d’accueillir les dernières générations d’avions, sont essentielles pour soutenir cette croissance. En parallèle, la diversité culturelle et culinaire de Djibouti attire déjà les visiteurs d’affaires et offre une expérience unique aux touristes.

Un Avenir Prometteur au Cœur de l’Afrique

Djibouti se distingue par sa capacité à transformer ses défis en opportunités grâce à une gouvernance proactive et une vision claire pour l’avenir. En tant que carrefour commercial et hub logistique, le pays est bien positionné pour devenir un leader régional tout en naviguant habilement entre les intérêts des grandes puissances mondiales.

Les investissements dans les infrastructures, la promotion du secteur privé et l’engagement envers le développement durable constituent des piliers essentiels pour assurer la prospérité économique de Djibouti. À mesure que le pays continue d’évoluer sur la scène internationale, il représente une destination attrayante pour les investisseurs cherchant à s’impliquer dans un marché dynamique en pleine expansion.

RACHID BAYLEH