L’autorité des ports et des Zones Franches de Djibouti, a développé en son sein, un projet novateur, qui permettra bientôt au pays, d’atteindre une autosuffisance dans le domaine de la production de légumes. Il s’agit d’un parc agricole utilisant la technologie hydroponique, capable de produire jusqu’à 1500 tonnes par mois.
Le Ministre de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche, de l’Élevage et des Ressources Halieutiques, M. Mohamed Ahmed Awaleh, accompagné du Président de l’Autorité des Ports et des Zones Franches, M. Aboubaker Omar Hadi, a visité le dimanche 26 novembre dernier, un Parc Agricole Moderne installé dans l’enceinte de la gigantesque zone franche internationale de Djibouti sise à PK 23. Ce parc est la première “Plantation Verticale” nationale utilisant la technologie hydroponique, qui est, en fait, une culture hors-sol et où les plantes sont donc cultivées dans des conteneurs.
Djibouti, étant un pays désertique souffrant de ressources en eau limitées, importe plus de 85 % de ses besoins en légumes, cette technologie est une aubaine pour les agriculteurs djiboutiens, car leurs productions nécessitent des quantités importantes d’eau.
Développée sous nos cieux par l’entreprise chinoise Tianjin Jiyuan Biotechnologie, cette approche innovante et respectueuse de l’environnement du projet contribuera grandement à l’autosuffisance alimentaire. En effet, elle permettra d’économiser jusqu’à 95% de la consommation d’eau et d’augmenter le rendement de 80 à 120 fois par rapport à l’agriculture traditionnelle. À l’intérieur des conteneurs de 40 piedsà température contrôlée, les techniciens chinois de l’entreprise Tianjin Jiyuan Biotechnologie cultivent une gamme variée de légumes vertsexempte d’OGM tels que le poireau, la coriandre, la laitue, le chou et le radis cerise… Il est à noter que ce projet qui est en phase expérimental nécessite un investissement initial de 1,75 million de dollars américains pour son développement et génèrera de nombreux emplois. Dans des réactions données à la presse, à l’issue des visites et des présentations concernant les tenants et aboutissants de ce projet novateur, le ministre de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’eau et des ressources halieutiques, Mohamed Ahmed Awaleh a mis l’accent sur l’importance la culturehydroponique pour notre pays. Pour sa part, le président de l’autorité des Ports et des Zones franches de Djibouti, Aboubaker Omar Hadi, a indiqué que l’expansion de cette nouvelle technologie agricole sur l’ensemble du territoire nationale,« permettra à Djibouti non seulement d’atteindre l’autosuffisance en légumes, mais également de devenir un exportateur dans ce domaine ».
Rachid Bayleh
Le point avec…
Aboubaker Omar HadiPrésident de l’Autorité des Ports et des Zones Franches de Djibouti
« Cette nouvelle technologie nous permet de cultiver des légumes en toute saison, avec une consommation d’eau considérablement réduite »
« Nous avons entrepris un projet ambitieux ici dans la zone franche : la production de légumes grâce à une technologie innovante appelée hors sol. Actuellement, Djibouti dépend à 85 % des importations pour sa consommation de légumes à travers le monde. Notre projet vise à changer cela en favorisant la production locale. Bien que nous ayons commencé de manière expérimentale dans la zone franche, nous prévoyons bientôt d’étendre cette technologie en dehors de notre institution afin qu’elle puisse être bénéfique pour tous nos concitoyens. Cette nouvelle technologie nous permet de cultiver des légumes en toute saison, avec une consommation d’eau considérablement réduite. En effet, elle nécessite seulement 5 % de la quantité d’eau requise dans nos champs traditionnels, représentant ainsi une avancée significative. Nous souhaitons mettre cette technologie au service de notre pays en favorisant son développement. Ce projet aura un impact socio-économique important, en créant de nombreux emplois et en favorisant notre indépendance en matière de production de légumes. Avec cette technique, nous pouvons produire jusqu’à 1500 tonnes par mois. En poursuivant notre expansion, ce projet permettra à Djibouti non seulement d’atteindre l’autosuffisance en légumes, mais également de devenir un exportateur dans ce domaine »
Il a dit…
Mohamed Ahmed Awaleh Ministre de l’Agriculture, de l’eau de la pêche, de l’élevage et des Ressources Halieutiques,
« Cette technologie de pointe, permettra d’obtenir un rendement de 300 tonnes à l’hectare, comparé à mes 20 à 40 tonnes actuelles »
« J’ai l’honneur et le privilège d’avoir été invité à la tour par l’autorité des Ports des zones franches pour découvrir la culture hydroponique, une pratique moderne basée sur l’utilisation exclusive de l’eau et des solutions nutritives. C’est comme si vous preniez par exemple un sirop, où tous les éléments nutritifs sont présents, permettant ainsi de revitaliser les personnes. Cette culture de dernière génération mérite des félicitations pour le président de l’autorité des Ports et des zones franches, non seulement en tant que pionnier, mais également en tant que précurseur dans la réduction de la dépendance alimentaire concernant les légumes et les fruits en République de Djibouti. Pendant les 40 dernières années, nous avons travaillé sur l’exode rural et le mode de vie nomade. Le nomadisme est révolu. Il est en voie de disparition et deviendra bientôt un souvenir. Nous avons récemment installé les nomades dans les bassins versants des grands Oueds, permettant ainsi à leurs enfants d’aller à l’école, de recevoir des soins médicaux dans les dispensaires et d’avoir un revenu décent. Cependant, un développement solide en matière de légumes et de fruits est impossible sans mutation technologique. C’est précisément ce que l’autorité des Ports et des zones franches a réussi à accomplir, en réalisant une rupture technologique plutôt qu’une simple évolution. Mais qu’est-ce que cette rupture technologique ? C’est l’introduction de la technologie de pointe en République de Djibouti. Cela permettra d’obtenir un rendement de 300 tonnes à l’hectare, comparé à mes 20 à 40 tonnes actuelles. Grâce à cette rupture technologique, l’autorité des Ports et des zones franches a eu la vision d’attirer des investisseurs étrangers privés qui pourraient prendre les devants et collaborer dans l’utilisation de cette technologie de pointe. En tant que ministre de l’Agriculture, je suis ravi de vous annoncer que l’autorité des Ports et des zones franches est en train de développer une agriculture moderne et technologique. »
Propos recueillis par RB