Dans le cadre du mois de l’Amnistie et de la lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre illicites, la Police Nationale a  organisé hier une marche symbolique, adressant un message de paix déterminé et solennel à l’ensemble des pays africains. Cet événement s’inscrit dans l’initiative continentale de l’Union Africaine, visant à atteindre un objectif ambitieux : « Faire taire les armes d’ici 2030 et bâtir un futur sécurisé pour les générations à venir ».

Tous les corps de défense et de sécurité du pays se sont donnés rendez-vous hier sur la route de Nagad pour le lancement de la célébration de mois de l’Amnistie en Afrique.

Avant le départ de la marche, la délégation officielle, accompagnée des participants, a planté des arbres le long de la route de Nagad, marquant un geste à la fois symbolique et porteur de sens.

Cette plantation incarne l’engagement de la République de Djibouti en faveur de la paix et du développement durable, affirmant que la paix, comme la nature, doit être continuellement nourrie et protégée pour s’épanouir.

En plantant ces arbres, la délégation a non seulement embelli le parcours, mais aussi ancré le message que les racines de la paix doivent être solidement implantées dans la société djiboutienne et sur l’ensemble du continent.

La marche a rassemblé un large éventail de participants, parmi lesquels figuraient la Police Nationale, les Forces armées Djiboutiennes, la Garde républicaine, les Gardes-côtes, ainsi que des représentants de la société civile et des étudiants.

Tous étaient vêtus de tee-shirts blancs et de casquettes, brandissant des banderoles arborant des messages de paix et d’unité, symboles de leur dévouement envers un avenir libéré de la violence armée. En choisissant une tenue blanche, signe de pureté et d’innocence, les participants ont exprimé leur aspiration à un monde sans conflits armés, uni dans la quête d’une sécurité collective.

Le cortège s’est ensuite dirigé vers le champ de tir de la Police Nationale, ponctué par des slogans et des chants pour la paix. À travers cette marche, les participants ont voulu sensibiliser le public djiboutien et encourager une prise de conscience collective quant à l’importance de bâtir une Afrique pacifique et sécurisée. Arrivée au champ de tir, la délégation a assisté à un acte marquant et solennel : la destruction des armes légères obsolètes collectées dans le cadre de cette campagne.

Cet acte symbolique, témoignant du rejet de la violence et du renforcement de la sécurité publique, reflète la volonté de Djibouti d’éradiquer les menaces liées aux armes illicites.

En détruisant ces armes, Djibouti s’unit aux autres nations africaines dans un engagement commun pour un continent où la paix et la stabilité remplacent les conflits armés et l’insécurité.

Cet événement montre que la lutte contre les armes illicites est bien plus qu’une simple action ponctuelle : elle représente un véritable pacte social et politique pour un avenir meilleur. En s’inscrivant dans l’initiative de l’Union africaine, Djibouti affirme sa position en faveur d’une Afrique prospère et unie, où les enfants grandissent sans peur et où les nations peuvent se développer en harmonie.

Cette première journée s’est poursuivie dans l’amphithéâtre de l’Académie, où la Troupe Gurmad de la Police a joué un sketch rappelant le danger des armes, qui ne créent  sur leur passage que désolation et pleurs. Les jeunes chanteurs de cette troupe ont par la suite interprété une chanson spécialement dédiée à cette thématique.

A titre de rappel, c’est 2017 que l’Union africaine (UA) a proclamé le  “Mois d’amnistie en Afrique pour la remise et la collecte des armes légères et de petit calibre illicites” (ALPC), et pour encourager un large soutien aux efforts visant à mettre fin à la contrebande d’ALPC ainsi qu’à faire avancer l’initiative de l’UA “Faites taire les armes en Afrique” d’ici 2030. L’objectif du Mois de l’Amnistie en Afrique est d’encourager les États membres de l’UA à promouvoir et à encourager les civils à restituer volontairement les armes illicites légères et de petit calibre, conformément aux lois nationales et aux accords internationaux.

N.Kadassiya

Ils ont dit

Colonel Omar Hassan, Directeur de la Sécurité Publique de la Police Nationale et Coordinateur du point focal national

« Il s’agit d’une initiative conjointe des Nations Unies et de l’Union Africaine pour lancer des activités dans le cadre du mois de l’Amnistie. La République de Djibouti a accepté de réaliser ce projet intitulé « Faire taire les armes en Afrique ». Et cette première journée a commencé par une marche symbolique .Il s’agit d’un acte de sensibilisation et nous voulons montrer à la population les effets dévastateurs de l’utilisation illicite des armes légères et de petits calibres. Nous avons effectué la marche et dans la foulée nous avons effectué la destruction d’armes à feu obsolètes. Il s’agit d’un acte de sensibilisation destinée à la population civile. Ce programme se poursuivra également dans les régions de l’intérieur où nous allons effectuer les mêmes actions, tels que la sensibilisation et nous allons également leur présenter les dangers que constitue la prolifération des armes.

Mariam Camara,  représentante du Bureau des Affaires de Désarmement des Nations Unies (ONUDA) et du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC)

« J’ai de très bonnes impressions des activités qui ont été lancées ce matin ,nous avons commencé par une marche et puis nous avons assisté à des sketch et des moments de sensibilisation en présence des plus hautes autorités des corps de défense et de sécurité du pays, et les membres de la société civile afin de les sensibiliser sur les questions des armements. Le mois d’octobre est dédié à la lutte contre la prolifération illicite des armes légères et de petits calibres, sur le continent africain. C’est une initiative qui a été lancé en 2017 en partenariat avec les Nations Unies , l’Union Africaine et RECSA.A ce jour nous comptons déjà 16 pays qui ont bénéficié de l’accompagnement des partenaires que je viens de citer Demain nous assisterons au grand lancement lors d’une cérémonie officielle avec les plus hautes autorités du pays. Nous pensons que ce sont des moments qu’il faut continuer au delà de cette année et pour toujours pour promouvoir la paix et la sécurité qui favoriseront  un développement socio-économique du continent. »

Jean-Pierre Betindji,  Secrétaire Exécutif du Centre Régional sur les Armes Légères et de Petit Calibre (RECSA)

« Ma présence, ici aujourd’hui se justifie dans le cadre du partenariat entre l’Union Africaine et le Centre régional qui a été crée par les états pour mettre en œuvre la politique de lutte contre la prolifération des armes dans le continent. Je me réjouis de l’appropriation nationale de cette volonté politique  exprimée par les chefs d’états  de  l’union africaine de réduire la circulation illicite des armes qui sont souvent les vecteurs de l’instabilité et de la violence armée et qui constitue un obstacle majeur pour le développement de l’Afrique .Nous , RECSA, nous sommes une organisation de mise en œuvre et nous apportons l’expertise technique nécessaire pour renforcer la capacité des états. Et nous sommes pleinement en train de vivre ceci à Djibouti et je me réjouis de l’implication de toutes prenantes à cette cérémonie .Nous avons vu la société civile qui a été représentée, toutes les couches sociales aussi et les différents secteurs de défense et de sécurité étaient également présents pour montrer qu’il ne s’agit pas d’une affaire réservée uniquement à un groupe spécifique, mais globale. Tous les citoyens doivent donc apporter leur contribution à la recherche de la stabilité »