Le ministre de l’énergie chargé des ressources naturelles, Yonis Ali Guedi et le directeur général de l’ODDEG, Dr. Kayad Moussa Ahmed ont conjointement présidé, le jeudi 30 septembre dernier, les travaux d’un atelier de présentation des potentialités économiques et énergétiques de deux nouvelles ressources, à savoir l’Hélium et l’Hydrogène naturel, coproduits de l’énergie géothermique. Il s’agit ici pour l’ODDEG de mobiliser les fonds nécessaire pour l’exploration et le développement préindustriel de ces nouveaux gaz rares, mis en évidence dans le sous-sol de notre pays.

Des études sur les gaz, menées par l’Office Djiboutien de Développement de l’Energie Géothermique en partenariat avec les chercheurs français issus de l’université de Pau et des pays de l’Adour (UPPA), sur les sites de recherche géothermique, ont mis en évidence, la présence dans nos sous-sols, d’hydrogène naturel et d’Hélium. Coproduits de la géothermie, ces deux nouveaux gaz dit ‘‘rares’’ présentent selon les connaisseurs, d’énorme potentialité énergétique mais également économique.

Dans le cadre de l’exploration et de l’éventuel développement préindustriel de deux nouvelles ressources l’Office Djiboutien de Développement de l’Energie Géothermique (ODDEG), en collaboration avec le ministère de l’énergie chargé des ressources naturelles, a organisé le jeudi 30 septembre dernier, dans une salle à l’hôtel Kempinsky, un atelier où il était question aux responsables de l’agence nationale en charge du développement de la géothermie de présenter et de convaincre les institutions et les partenaires financiers quant aux potentialités de ces deux nouvelles ressources.

L’événement a réuni d’un côté, le ministre de l’énergie chargé des ressources naturelles, Yonis Ali Guedi et le directeur général de l’ODDEG, Dr. Kayad Moussa Ahmed, entourés de plusieurs hauts responsables de leurs départements dont le directeur des ressources naturelles du MERN, Aden Hyd Ismaël,  le directeur administratif et financier et le chef de service ‘‘Hydrogène’’ de l’ODDEG, respectivement Samatar Hassan Ahmed et Dr. Kadar Mohamed Hassan et de l’autre, la directrice générale du Fonds Souverain de Djibouti (FSD), Neima Omar Hassan, l’ambassadeur d’Allemagne à Djibouti, Michael Hausler, le représentant résident adjoint du PNUD, Gaël Ollivier, le directeur des financements extérieurs du MEFI, Ali Mohamed Guadileh, la chargé des projets de l’AFD, Pauline Brossard et le directeur des opérations du bureau local de la Banque Mondiale, Kadar Mouhoumed.

Dans son allocution inaugurale, le ministre de l’énergie, Yonis Ali Guedi, a indiqué que les résultats analytiques de deux missions exploratoires de terrain menées sous nos cieux, en 2019 et 2021 dans le cadre du projet DjiboutHy, par l’ODDEG et ses partenaires, présentent non seulement un potentiel hydrogène naturel assez important mais également des teneurs significatives en hélium.

«Les résultats ainsi obtenus mettent en avant l’opportunité de poursuivre les efforts exploratoires dans la perspective d’un programme d’exploration nationale à perspective industrielle» a-t-il dit aux diplomates des pays amis et aux responsables des différentes institutions financières.

Pour le ministre Yonis Ali Guedi «la mise en valeur de ce gaz permettra à la république de Djibouti d’ancrer une partie de sa stratégie» D’autant plus que selon lui «la production d’hydrogène nécessite peu d’énergie et sa combustion n’émet pas de CO2». Pour conclure, le ministre de l’énergie chargé des ressources naturelles, Yonis Ali Guedi a déclaré que «toutes les contributions sont les bienvenues».

Sur ce, le directeur général de l’ODDEG, Dr. Kayad Moussa Ahmed et ses cadres ont procédé à la présentation des deux nouvelles ressources : l’Hydrogène naturel et l’Hélium mis en évidence au cours des recherches.

De leur côté les chercheurs et spécialistes français des institutions IFPEN, CVA, UPPA et 45-8 Energy, partenaire de l’ODDEG dans le cadre du projet DjiboutHy, qui sont intervenus par visioconférence à cet atelier, ont tour à tour confirmé la présence d’une forte teneur en hydrogène naturelle sur plusieurs sites. De plus de la géothermie, l’hydrogène naturel permettrait à notre pays, selon Dr. Isabelle Moretti, alors professeur à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour également membre de l’Académie des technologies de l’énergie «de gagner plus d’indépendance énergétique».

En ce qui concerne le second gaz : l’Hélium, dont plusieurs isotopes sont mis en évidence, au cours des recherches, «c’est un gaz rare qui se valorise aisément sur le marché international car la demande est élevée. Il présente de multiples utilisations scientifiques et industrielles, par exemple l’hélium 4 est utilisé pour remplir les ballons et les dirigeables. Encore plus rare que l’hélium 4, Nous avons également trouvé de l’hélium 3 qui présente un grand intérêt énergétique et militaire» a souligné le directeur général de l’ODDEG, Dr Kayad Moussa Ahmed.

Rachid Bayleh

Ils ont dit

Yonis Ali Guedi 

Ministre de l’énergie, chargé des ressources naturelles

«Je suis particulièrement motivé par ces diverses perspectives et je compte bien sur l’ODDEG pour parvenir à les exploiter»

«Après avoir identifié le potentiel en hydrogène naturel, issue du sous-sol de Djibouti et afin de développer un programme de recherche et de développement préindustriel, l’ODDEG s’est entouré depuis plus d’un an d’organismes expérimentés et reconnus internationalement dans ce domaine, à savoir l’Université des Pays de l’Adour (UPPA), l’IFP Energies Nouvelles ainsi que des partenaires industriels comme CVA Engineering et 45-8, spécialisés dans l’exploration production de l’hydrogène et de l’hélium. Suite aux résultats analytiques de deux missions exploratoires de terrain menées à Djibouti en 2019 et 2021 dans le cadre du projet DjiboutHy, l’ODDEG et ses partenaires arrivent à la conclusion que plusieurs sites djiboutiens présentent un potentiel hydrogène naturel et que certains présentent également des teneurs significatives en hélium.  Les résultats ainsi obtenus mettent en avant l’opportunité de poursuivre les efforts exploratoires dans la perspective d’un programme d’exploration et de développement industriel. Le programme d’exploration nécessite un investissement important de la part de l’ODDEG et de ses partenaires, afin d’assurer des prélèvements de gaz sur les prochains forages géothermiques (gaslogging). En tant que Ministre de l’Energie et des Ressources Naturelles, je suis particulièrement motivé par ces diverses perspectives et je compte bien sur l’ODDEG pour parvenir à les exploiter. Nous devons déployer les meilleurs outils de la science et de la technique avec nos partenaires afin d’en avoir une connaissance fine et de pouvoir ensuite poser une réelle stratégie industrielle d’exploitation de ces deux gaz. L’ODDEG dispose maintenant des personnels et des moyens pour réussir»

Dr. Kayad Moussa Ahmed

Directeur général de l’ODDEG

«A l’heure actuelle l’exploration de ces deux nouvelles ressources que sont l’hydrogène naturel et l’hélium, sur tout le territoire de Djibouti est nécessaire»

«Lors de sa rencontre le 12 février 2021 avec le Président de la République Française, Monsieur Emmanuel Macron, le Président de la République de Djibouti, son excellence Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, a abordé plusieurs sujets, dont le volet énergies renouvelables et plus particulièrement l’exploration et l’exploitation de deux ressources émanant directement du sous-sol djiboutien, que sont l’hydrogène et l’hélium terrestre. Car les premiers travaux réalisés par les chercheurs de l’ODDEG et de l’Université de Pau en 2019 ont permis de détecter une présence d’hydrogène natif. Les sociétés françaises CVA et 45-8, ainsi que l’IFPEN ont rejointes par la suite, nos équipes en avril 2021, pour apporter les compétences industrielles nécessaires au projet. La dernière mission commune réalisée durant cette période a confirmé l’existence d’émanations significatives d’Hydrogène et d’Hélium dont les résultats se révèlent prometteuses pour un éventuel programme d’exploration.

En effet, de l’hydrogène n’émet pas de CO2 lorsqu’on l’utilise comme combustible à la place des hydrocarbures et serait donc une alternative énergétique pour notre pays. L’hélium quant à lui est un gaz rare qui se valorise aisément sur le marché international dont la demande est élevée. Il présente de multiples utilisations scientifiques et industrielles, par exemple l’hélium 4 est utilisé pour remplir les ballons et les dirigeables. Nous avons également trouvé de l’hélium 3; encore plus rare que l’hélium 4, celui-ci présente un grand intérêt énergétique et militaire. A l’heure actuelle l’exploration de ces deux nouvelles ressources que sont l’hydrogène naturel et l’hélium, sur tout le territoire de Djibouti est nécessaire»

Propos recueillis par RB