
Le CEWERU de Djibouti (Mécanisme National d’Alerte et de réaction rapide aux conflits) est un cadre de discussion et de concertation pour les différentes parties prenantes dont la mission première est de collecter les informations utiles en matière d’alerte précoce et de réaction rapide aux conflits pastoraux qui mettent en danger la coexistence pacifique et harmonieuse entre les communautés pastorales sur toute l’étendue du territoire national.
Dans les années 90, la région de l’IGAD connaissait une trentaine de conflits intercommunautaires, une prolifération d’armes légères, beaucoup de conflits pastoraux transfrontaliers.
Face à ce constat, les Etats membres de l’IGAD ont décidé de venir à bout de ces conflits. Ainsi, dès 1996, l’IGAD a identifié le besoin de mettre en place un mécanisme d’alerte précoce des conflits à l’instar de la plupart des organisations régionales africaines.
C’est ainsi que l’IGAD a institué le 09 janvier 2002 lors de la signature de son protocole le Mécanisme Régional d’Alerte et de réaction rapides aux conflits plus connu sous le sigle anglais CEWARN-IGAD. La République de Djibouti a ratifié ce protocole en 2005.
CEWARN est donc une initiative de coopération de sept pays membre de l’IGAD à savoir Djibouti Ethiopie, Somalie, Ouganda, Soudan, Erythrée. Le Sud Soudan a rejoint le CEWARN dès son indépendance.
Depuis sa création, le CEWARN s’est principalement concentré sur la prévention des conflits pastoraux transfrontaliers et autres problème connexes.
Il faut remonter au mardi 16 avril 2013 pour voir le gouvernement djiboutien approuver la création d’un mécanisme national d’alerte précoce et de réactions aux conflits pastoraux et urbains (CEWERU).
Ce cadre de discussion et de concertation a pour mission de collecter les informations utiles en matière d’alerte précoce et de réaction rapide aux conflits pastoraux qui mettent en danger la coexistence pacifique et harmonieuse entre les communautés.
Le CEWERU aura également vocation à jouer le rôle de médiation et de règlement pacifique des litiges. Ce mécanisme découle du protocole sur la création du mécanisme d’alerte précoce de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD) adopté en 2002 et ratifié par Djibouti en avril 2005.
A Djibouti, le nomadisme et la transhumance sont encore d’actualité, et la prévention des conflits communautaires mobilise incessamment les autorités locales.
A Gobaad, par exemple, située au sud du pays, les vols de bétails, incessants et séculaires, la lenteur du processus de règlement des litiges, et parfois l’absence de dédommagement et de restitution de bétails, l’apparition d’une nouvelle génération de voleurs qui écoulent les bétails aux marchés noirs des zones limitrophes de la frontière éthiopienne, la rareté d’eau et de pâturage, entraînent des heurts intercommunautaires et mettent en péril souvent la coexistence pacifique dans cette région où cohabitent les deux ethnies majoritaires de Djibouti.
Le CEWERU de Djibouti est présidé par Moussa Mohamed Omar qui est par ailleurs le directeur de la communication au ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale. Il assure la coordination, le fonctionnement et la gestion administrative du Mécanisme National d’Alerte Précoce et de Réactions aux conflits, ou CEWERU.
Les comités locaux de paix sont sous la responsabilité du responsable du CEWERU et doivent lui rendre compte de leurs activités.
Ils sont chargés de récolter sur le terrain les informations, utiles en matière d’alerte précoce et de réaction aux conflits; rassembler et vérifier les informations récoltées sur le terrain pour une réaction adéquate aux tensions et aux conflits; transmettre les informations recueillies et vérifiées au responsable du CEWERU; assurer une liaison avec le responsable du CEWERU.
Du 25 au 30 avril, le CEWERU de Djibouti a organisé une série d’ateliers dans les régions de l’intérieur pour la mise en place d’un comité local composé notamment des membres de la société civile comme les ONG des femmes, et présidé par le préfet qui le représentant local du gouvernement. Les populations des régions ont bien accueilli ce mécanisme et participé aux débats et autres rencontres relatives au CEWERU de Djibouti.
Il faut rappeler qu’au niveau national, afin de promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés et améliorer les conditions de vies des nomades, le gouvernement a entrepris la réalisation d’infrastructures sociales notamment école, dispensaire, forage, sur l’ensemble du territoire national et notamment dans la région de Dikhil.
KI