La ‘‘Vision 2035’’ de Djibouti et l’Initiative ‘‘One Belt, One Road’’ de la Chine ont en commun plusieurs axes directeurs. De ce fait, la coopération sino-djiboutienne a un bel avenir devant elle. C’est du moins ce que l’on peut retenir des débats entre les conférenciers djiboutiens et chinois réunis ces derniers jours dans les locaux de l’IED. Autre leçon majeure : cette structure, placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale(MAECI), est en passe de réussir son pari. Lequel a trait au renforcement de capacités des hauts fonctionnaires des ministères sectoriels afin qu’ils puissent mieux vendre l’image du pays auprès de leurs interlocuteurs du reste du monde.
A l’issue de deux jours d’intenses travaux, les assises de la première conférence des « Think Thank » sur la coopération sino-djiboutienne, organisées par l’institut d’études diplomatiques (IED), se sont achevées lundi dernier. Cette conférence a été l’occasion pour les cadres djiboutiens de différents département ministériels de présenter aux experts de l’académie des sciences sociales les atouts de développement de notre pays mais aussi sa position géostratégique enviable qui fait de lui la porte d’entrée des marchés respectifs de l’IGAD et du COMESA, l’un fort de 250 millions de consommateurs et l’autre de 450 millions de consommateurs.
A noter que la délégation chinoise était conduite par le directeur général de l’institut des études de l’Asie Occidentale et d’Afrique, le professeur Yang Guang.
Débats instructifs. Les deux parties ont passé en revue les multiples convergences de la stratégie de plannification prospective de Djibouti, dite ‘‘Vision 2035’’ et initiée par le Président Ismaïl Omar Guelleh, et l’initiative ‘‘One Belt, One Road’’ de la Chine, émanant du Président Xi Jinping. Les deux programmes de développement ont en commun plusieurs axes directeurs. De ce fait, la coopération sino-djiboutienne a un bel avenir devant elle.
C’est du moins ce que l’on peut retenir des débats entre les conférenciers djiboutiens et chinois réunis ces derniers jours dans les locaux de l’IED.
Autre leçon majeure : cette structure, placée sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale(MAECI), est en passe de réussir son pari. Lequel a trait au renforcement de capacités des hauts fonctionnaires des ministères sectoriels afin qu’ils puissent mieux vendre l’image du pays auprès de leurs interlocuteurs du reste du monde. Si la première journée de la conférence des Think Thank a été ponctuée d’exposés sur les multiples projets réalisés dans les différents domaines de coopération entre Djibouti et la Chine, le deuxième jour a été consacré aux échanges d’idées entre l’IED, l’IEPES du CERD, et l’IRICA d’une part, et d’autre part les membres de la délégation chinoise.
Les débats ont été instructifs et ont mis en lumière une meilleure convergence dans la compréhension de grands défis internationaux et du partenariat entre les deux pays.
Toutes les institutions nationales ont présenté chacune dans son domaine les potentiels économiques de notre pays et l’intérêt de saisir les opportunités d’investissements existantes et découlant des facilités consenties par notre gouvernement en vue de rendre plus attractive la destination Djibouti auprès de potentiels investisseurs étrangers.
La coopération sino-djiboutienne a atteint le seuil de la maturité. Soulignons au passage que la République de Djibouti est un maillon important de la stratégie « One Belt, One Road » au regard du partenariat privilégié la liant avec la République populaire de Chine. Le détail rajoute au côté opportun de la conférence des Think Thank dont l’objectif était de vulgariser le bénéfice mutuel de cette coopération pour les peuples djiboutien et chinois.
En quarante ans, la coopération sino-djiboutienne a atteint le seuil de la maturité qui lui permet de créer une nouvelle dynamique. Laquelle devrait se traduire par l’injection d’investissements chinois conséquents dans l’économie djiboutienne, et la consolidation du climat de confiance nécessaire au renforcement des échanges d’expériences et du partenariat entre les institutions de formation et de recherche des deux pays.
L’institut d’études diplomatiques du MAECI est de ceux-là.
Depuis sa création, l’IED a tissé des liens avec un large réseau international composé d’académies diplomatiques, plusieurs centres de think tank et des universités qui lui ont permis d’organiser ce genre de rencontre d’importance capitale pour le développement de notre pays.
Rachid Bayleh
Ils ont dit…
«La coopération sino-djiboutienne a de beaux jours devant elle»
Moussa Ali Meigague, directeur de l’Institut d’études diplomatiques du MAECI
Je voudrais d’abord remercier le professeur Yang Guang qui a fait le déplacement à Djibouti pour participer à cette conférence avec sa délégation. Pour nous cette conférence est importante pour comprendre notre opinion sur la coopération entre Djibouti et la Chine. D’ailleurs, nos discussions ont tourné autour de ce point. D’abord, le premier jour était consacré à montrer l’image de Djibouti en terme d’investissement, de potentialité économique et de vision (Vision 2035). En ce sens, le professeur a bien remarqué des similitudes et des points de convergence entre la Vision 2035 de Djibouti et le projet ‘‘One Belt, One Road’’ de la Chine. Donc, c’est ça qui a amené le partenariat privilégié que nos 2 présidents ont signé. Il nous a semblé aujourd’hui opportun de rapprocher les institutions djiboutiennes et chinoises pour qu’elles puissent travailler ensemble, partager les connaissances et les savoir-faire afin d’approfondir cette coopération. C’est pourquoi nous avons organisé cet atelier. Je pense que c’est une coopération qui a des beaux jours devant elle. Car elle repose sur le principe gagnant-gagnant.
«Un partenariat porteur d’un développement mutuel et soutenu»
Professeur Yang Guang, directeur général de l’Institut de recherche sur l’Asie occidentale et l’Afrique.
Le programme ‘‘Vision 2035’’ de Djibouti et celui ‘‘la Ceinture et la Route’’ de Chine ont de nombreux points en commun. Par exemple les deux parties soulignent la coopération dans le domaine des infrastructures, le développement de l’énergie verte, le développement industriel pour transformer les structures économiques du pays, etc. Donc, dans le futur, la coopération sino-djiboutienne sera une coopération de développement soutenue. C’est en ce sens que les deux gouvernements ont décidé l’établissement d’un partenariat stratégique afin de promouvoir une coopération de plus grande envergure. Le but de notre participation à cette conférence est d’explorer avec nos collègues djiboutiens les voies et les moyens pour développer les potentialités du pays et réaliser un développement commun entre les deux pays. Ceci permettra à Djibouti de devenir le pays phare de la Mer Rouge et le centre commercial et logistique de l’Afrique. Cette délégation est venue d’une académie de sciences sociales qui est une institution académique nationale avec un effectif total de 4000 chercheurs professionnels. Elle est subdivisée en 40 instituts de recherche et une université. Les recherches sur l’Afrique et sur la coopération Sino-africaine sont menées par l’institut de recherche sur l’Asie occidentale et l’Afrique. Cette dernière structure a été fondée en 1961. C’est le donc le plus vieil institut en Chine de recherche sur l’Afrique et c’est aussi le plus grand. Aujourd’hui, il a à lui seul un effectif total de 60 chercheurs professionnels dont moi-même qui ai l’honneur d’être le directeur général pour une période de 20 ans. En Chine, l’institut de recherche sur l’Asie Occidentale et l’Afrique n’est pas le seul à travailler sur l’Afrique et les relations Sino-africaine mais au contraire la communauté de recherche sur l’Afrique a augmenté très rapidement surtout depuis l’année 2000 quand le FOCAC a été établi, pour mieux répondre aux relations de développement mutuelles. Jusqu’à présent, à peu près 20 universités en Chine ont crée leur centre d’étude africaine et les recherches se sont considérablement élargies dans les domaines de l’histoire, du développement économique, de la politique, des lois, des religions, des relations internationale, etc. Il s’agit pour ces chercheurs de fournir des idées et des solutions pour promouvoir la coopération Sino-africaine, tout comme ce que nous faisons aujourd’hui à Djibouti».
Propos recueillis par Rachid Bayleh