La Banque mondiale a annoncé vendredi 03 mai dernier un financement additionnel de 6 millions de dollars au titre de son projet d’amélioration de la performance dans le secteur de la santé à Djibouti. Depuis l’approbation de cette opération, en avril 2013, 143.000 femmes et enfants ont bénéficié de services essentiels de soins, de nutrition et de santé publique.

Le projet a financé l’amélioration de l’accès à des services de soins maternels et infantiles de qualité mais également des programmes de lutte contre les maladies transmissibles (sida ou tuberculose).

Ce financement additionnel va permettre de continuer à protéger et soigner tous les habitants de Djibouti, y compris les réfugiés. Ce financement additionnel se décompose en un crédit de 1 million de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), l’organe du Groupe de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, et un don de 5 millions de dollars au titre du Sous-guichet régional d’IDA-18 pour l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil.

Djibouti fait partie des 14 pays éligibles à ce financement. Mécanisme du Groupe de la Banque mondiale d’aide au développement et de financements accordés à des conditions plus favorables, ce sous-guichet régional entend répondre aux demandes des pays qui, comme Djibouti, accueillent des réfugiés. « Le gouvernement de Djibouti s’est engagé à répondre aux besoins sanitaires croissants des réfugiés et des communautés d’accueil. Les capacités des centres de soins sur l’ensemble du territoire sont mises à rude épreuve. Dans certaines communautés, les populations déplacées, réfugiés compris, constituent jusqu’à 40 % des usagers», rappelle Atou Seck, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti.

Ce nouveau financement entend soutenir les efforts des autorités de Djibouti pour atténuer les effets négatifs sur la santé publique de cette longue crise des réfugiés et assurer un accès égal pour les communautés d’accueil et les réfugiés à des services de qualité.

Le ministère de la Santé est chargé de la mise en œuvre du projet. Il s’agit du second financement additionnel pour ce projet, après un don de 7 millions de dollars du Health Results and Innovation Trust Fund. Initialement, le projet de financement axé sur les résultats, approuvé en avril 2013 et prévu pour une durée de cinq ans, a bénéficié d’un crédit de l’IDA de 7 millions de dollars. De par la nature de ce financement, les fonds sont versés directement aux prestataires en fonction du volume et de la qualité des services de santé rendus.

Le but est d’inciter les prestataires à améliorer les services de santé infantile, comme la vaccination, la gestion des maladies de l’enfant ou la prise en charge de la malnutrition. La santé maternelle est aussi privilégiée, à travers les soins anténataux, la planification familiale et les accouchements assistés.

« Au bout de six ans d’expérience, nous avons constaté que ce financement axé sur les résultats avait induit une hausse sensible de l’utilisation des services de santé maternelle et infantile à Djibouti. L’autonomie accrue des dispensaires a amélioré la performance des personnels de santé et concouru à une augmentation globale du volume et de la qualité des services rendus. Avec ce financement additionnel, nous allons pouvoir atteindre les plus vulnérables et ceux qui ont le plus besoin de soins», constate Elizabeth Mziray, chef d’équipe du projet à la Banque mondiale.

L’afflux important de réfugiés, venus des pays voisins de Djibouti, et la crise humanitaire qui se prolonge ont porté un rude coup à un système de santé déjà fragile et limité encore un peu plus les capacités à assurer des services essentiels de santé et de nutrition. La faible couverture des services de santé et l’absence d’installations de base pour offrir des services de nutrition, d’eau et d’assainissement ont accentué le risque d’épidémies.