Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Stéphane Roudet, a séjourné  du 04 au 17 décembre 2018 à Djibouti pour des discussions dans le cadre des consultations régulières au titre de l’Article IV. A l’issue de la visite de travail, M. Roudet a rendu les conclusions suivantes :

l La stratégie visant à positionner Djibouti en tant que pôle logistique et commercial offre de grandes opportunités de croissance économique et de développement ;

l Pour assurer la viabilité de la dette, il est important de renforcer la rentabilité économique et sociale des projets d’investissements publics et d’améliorer la gouvernance des entreprises publiques, la gestion des finances et de la dette publiques, et de réformer la fiscalité ;Djibouti doit accélérer les réformes pour faciliter la transition vers une croissance tirée par le secteur privé, génératrice d’emplois et réduisant la pauvreté.

En effet, selon la mission du FMI, la stratégie d’investissement dans les infrastructures, qui vise à transformer l’économie djiboutienne et positionner le pays en tant que pôle logistique et commercial pour la sous-région, offre de grandes opportunités de croissance économique et de développement.

Pour autant, le financement de cette stratégie à travers l’accumulation de dette est susceptible de présenter des risques non négligeables pour l’économie nationale.

Pour ce faire, les autorités djiboutiennes ont commencé à mettre en œuvre des réformes pour gérer les risques intrinsèques à leur stratégie de développement et maintenir une croissance forte. Ces réformes devraient être approfondies et accélérées afin d’assurer la viabilité de la dette publique et de permettre la transition vers une croissance plus inclusive et durable, tirée par l’investissement et le développement du secteur privé. La croissance économique devrait se maintenir à environ 6,5% cette année, malgré la diminution sensible des investissements publics dans les infrastructures. Elle devrait rester robuste à 6% en moyenne, dans les cinq prochaines années, tirée principalement par les exportations et l’investissement privé. Les experts du FMI préconisent que, pour améliorer la viabilité de la dette et créer l’espace nécessaire aux dépenses sociales prioritaires, les pouvoirs publics devraient générer davantage de ressources pour l’État en réformant les entreprises publiques, en améliorant l’efficience des dépenses fiscales et en réduisant ces dépenses. Des progrès importants ont été réalisés ces dernières années pour améliorer l’environnement des affaires. Les autorités sont encouragées à poursuivre ces efforts ainsi qu’à favoriser davantage la concurrence dans l’économie. Des réformes ambitieuses dans le secteur des télécommunications et de l’électricité sont indispensables pour réduire les prix et améliorer la qualité des services publics. Il est également important de poursuivre les efforts pour accroître le rendement de l’éducation et la productivité du travail. Ces réformes sont nécessaires pour stimuler l’investissement et la compétitivité du secteur privé. Enfin, les efforts en cours pour renforcer la supervision bancaire et l’inclusion financière sont importants pour consolider la stabilité financière, soutenir la croissance et réduire la pauvreté. Renforcer la gouvernance est également nécessaire pour encourager la stabilité macro-financière et la croissance inclusive. Il s’agit notamment d’encourager la mise en œuvre des cadres juridiques et institutionnels visant à améliorer la gestion des finances publiques et la gouvernance des entreprises publiques. L’équipe du FMI remercie vivement les autorités djiboutiennes pour leur hospitalité, leur excellente collaboration, et la grande qualité du dialogue.