Ali-Sabieh est le chef-lieu de la région éponyme située au sud-est du pays. Communément appelée affectueusement Aska-ville par ses habitants. Aska-jog signifie littéralement celui qui vit sur le paysage naturel à la terre de couleur rouge et ocre. Comme dans l’ensemble du pays, cette ville a un climat d’été méditerranéen durant la saison fraîche et un climat doux et sec appréciable au cours de la saison chaude.

La ville d’Ali-Sabieh demeure une destination privilégiée de l’intérieur du pays, des familles djiboutiennes fuyant la chaleur infernale estivale de la capitale. Et ce, depuis très  longtemps que  la ville des assajogs avait toujours accueilli des nombreux vacanciers.

Au cours de la dernière décennie et pour cause de croissance démographique,  la ville s’agrandit à vive allure. Des nouveaux quartiers aux habitations décentes apparaissent.

Des infrastructures publiques majeures comme le nouvel hôpital régional Docteur Ahmed Absieh Warssama,  la grande gare moderne de la nouvelle ligne ferrée électrifiée, l’usine de cimenterie, du centre d’entrainement de haut niveau des athlètes  ont amélioré l’environnement urbain de la ville, pour ne citer que ceux-ci.

Des hôtels aux prix abordables ont vu le jour. Ce qui permet aux personnes étrangères de passage dans la ville de se loger. De même, les activités commerciales diverses sont florissantes. Des cafeterias, des centres commerciaux modernes et des restaurants au haut standing apparaissent sur le paysage urbain de la ville.

Concernant les vacanciers en provenance de la capitale, ils affirment apprécier le climat de la ville et l’accueil fraternel de la population locale. Sauf, ils déplorent la cherté des montants de location des logements. Celle-là est due à la demande plus grande que l’offre. Surtout en période estivale.  En effet, ils exhortent les Assajogs qui ont  le moyen financier conséquent d’investir dans la construction immobilière.

Malgré la construction permanente immobilière, le manque de logements à louer se fait sentir d’année en année surtout en saison chaude. En conséquence les prix des locations des maisons ont explosé. Des nombreux assajogs et autres particuliers investisseurs du pays désireux de bâtir des habitations afin d’en profiter financièrement la demande forte de locataires réclament des parcelles à construire auprès de la préfecture, précise un employé  topographe.

C’est pour pallier au besoin des logements que le fonds de l’habitat avait édifié cinq appartements de six logements F3 chacun sur une zone périphérique de la ville. Une première dans une ville d’une région de l’intérieur.  Ils ont été inaugurés en avril 2018. Des habitations sociales distribuées à des fonctionnaires et autres agents de l’état dans le cadre de vente-location au délai à long terme.

Outre ceux édifiés par le fonds de l’habitat, une autre cité de cent logements a vu le jour  en février 2018 grâce à des fonds de  l’ONG internationale Al-Rahma. Des maisons F2 distribués gratuitement à des familles démunies et à des nombreuses personnes à besoins spéciaux.

En dépit de ses efforts divers, la demande des habitations à loyer reste forte. Avec l’agrandissement continuel de la ville et l’éloignement des quartiers d’habitations populaires des uns aux autres.  Et surtout des infrastructures hospitalières, des lieux d’apprentissages et autres endroits commerciaux du centre-ville, un transport en commun  privé est mis en service ces dernières années  par des particuliers. Il se développe à toute vitesse. 

Fiers de leur ville, les assajogs revendiquent  tel un leitmotiv  au pouvoir public : le développement des infrastructures routières urbaines notamment en les bitumant et la mise en œuvre d’un service public de voirie digne de leur ville en pleine croissance. En réponse à ce souhait qui relève de l’insalubrité urbaine croissante de la ville, l’instance régionale de la décentralisation a créé l’Agence de la Voirie d’Ali-Sabieh (AVAS). Une structure publique de ramassage de détritus populaires rentrée en action depuis peu et dont ses moyens humains et matériels sont limités pour s’acquitter efficacement de sa mission officielle.

Pour garder plus propre leur ville, les assajogs réclament de croitre la capacité de cette agence de nettoyage urbain.

En cette période actuelle de crise sanitaire planétaire  causée par le virus de coronavirus qui n’a pas épargné le pays.

Après la fermeture des établissements scolaires qui a provoqué  l’anticipation des grandes vacances  scolaires découlant du confinement prolongé du peuple et coïncidant avec ce mois béni de ramadan.  Des nombreuses familles issues de la capitale comptent y passer la saison chaude à Aska-ville.

Et la demande d’habitations à louer est partie en hausse encore une fois de plus cette année. Il est temps pour les instances gouvernementales comme les fonds de l’habitat ou la société immobilière de Djibouti (SID) d’édifier des  nombreux logements sociaux.

Cet appel concerne également, les hommes ou femmes originaires de la région qui ont les moyens financiers conséquents de pouvoir ériger sur place des appartements de location.

Une manière d’amoindrir le besoin en logement dans la ville pour cause d’accroissement démographique continuel.

Ali Ladieh