Cette année, la journée internationale des droits de l’homme a été célébrée en grande pompe au palais du peuple. Et pour cause, le monde commémorait les 70 ans de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Un moment clé dans l’histoire des Droits de l’Homme que les plus hautes autorités du pays et le système des nations unies ont tenu à fêter comme il se doit.

La journée internationale des droits de l’homme marque les commémorations du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. C’est donc un moment charnière que l’adoption de ce document fondateur qui a proclamé les droits inaliénables de chaque individu en tant qu’être humain, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. Il s’agit du document le plus traduit dans le monde, disponible en plus de 500 langues.

Respect des droits de l’homme, une vigilance de tous les instants. Le 10 décembre 1948,  la déclaration universelle des Droits de l’Homme a été signée à Paris. Il s’agit du texte juridique de base qui contraint tous les Etats membres des Nations unies, chose que l’Humanité célèbre chaque année comme une victoire sur la domination de l’homme par l’homme et la tyrannie sous toutes ses formes. Dans notre pays, le chef de l’Etat, Ismaïl Omar Guelleh, a mis un point d’honneur à veiller au respect, à garantir la protection mais aussi à promouvoir les Droits de l’Homme. C’est d’ailleurs lui qui parraine cette cérémonie, à quelques exceptions près, lorsque les obligations de sa haute fonction l’en empêchent. 

Cette année, c’est le Premier ministre Abdoulkader Kamil qui a présidé la cérémonie au palais du peuple. Organisée par la commission nationale des droits de l’homme(CNDH), sous l’égide du ministère de la Justice en charge des droits de l’homme. Plus généralement, la cérémonie a attiré une foule de personnalités dont, en premier, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Moumin Ahmed Cheikh, le président de la CNDH, Saleban Omar Oudine, la représentante résidente du PNUD et coordinatrice du système des nations unies, Barbara Manzi, les représentants du corps diplomatique et les officiels d’organisations internationales. Les gradins de la salle étaient noirs d’un public joyeux composé de jeunes lycéens, d’acteurs  du tissu associatif et de la société civile. 

Et pour marquer le  coup, la CNDH et le Ministère de la Justice avec l’appui du Système des nations unies ont donné à la fête une saveur toute particulière. Tant et si bien que plus d’un susurrait que la salle des fêtes du palais du peuple n’a jamais aussi bien porté son nom qu’hier, lors de la célébration de la journée internationale des droits de l’homme. La ‘faute’ à une troupe de théâtre qui a fait un sketch à mourir de rire et la belle prestation d’un groupe de lycéens de la classe de première littéraire du lycée d’Etat de Djibouti qui a fait une formidable présentation dans une courte vidéo des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme en français mais aussi dans les langues du pays.

Les officiels ont successivement pris la parole au micro de la tribune pour dire combien le respect des Droits de l’Homme était important et qu’il nécessitait une vigilance de tous les jours. Cette année, c’est sous le thème « Œuvrons pour l’égalité, la justice et la dignité humaine » que fut célébrée la journée internationale des Droits de l’Homme.

Œuvrer pour l’égalité, la justice et la dignité humaine. Le directeur général de l’agence nationale des personnes handicapées (ANPH), Doualeh Said Mahamoud, lui-même malvoyant, a longuement plaidé la cause des personnes à besoins spéciaux. L’occasion pour lui de remercier les autorités publiques et le législateur pour avoir mis en place l’arsenal législatif et les conditions de respect et de protection de leurs droits. Il a ensuite encouragé la société civile et les particuliers à toujours montrer le plus grand respect et la plus grande affection aux personnes souffrant de handicaps comme lui et ce dans la vie de tous les jours.

De son côté, le président de la  commission nationale des droits de l’homme (CNDH),  Saleban Omar Oudine, a rappelé les grands principes et a balayé large sur le travail quotidien des membres de son institution  qui sillonnent les maisons d’arrêt et vont à la rencontre des citoyens pour recueillir leurs doléances et agir dans l’intérêt et le respect du droit de chacun. Des propos repris par le Garde des Sceaux, Moumin Ahmed Cheikh, qui a rendu hommage à la CNDH pour son bilan plus qu’honorable durant toutes ses années d’action sur le terrain. La représentante résidente des Nations unies, Barbara Manzi et le représentant régional du Haut commissariat des nations unies pour les Droits de l’Homme,  Idrissa Kane, ont quant à eux repris le message des Nations Unies en direction des dirigeants de la planète pour le respect de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. 

C’est le Premier ministre qui a clôt les interventions officielles. M. Abdoulkader Kamil Mohamed a souligné que la Déclaration universelle des droits de l’homme est intégrée à la Constitution djiboutienne. Ce qui lui a valu de fustiger toutes les violations du droit fondamental et universel des êtres humains.  « La République de Djibouti s’associe donc à la communauté internationale pour penser aux victimes des graves atteintes aux droits de l’Homme les plus élémentaires, qui partout dans le monde souffrent des guerres, des combats fratricides, des viols et des souffrances systématiques faites aux femmes, des maltraitances aux migrants, du terrorisme, de la famine ou de la soif ». 

Le Premier ministre a appelé à faire progresser la démocratie puisque c’est le pilier du respect des droits individuels et collectifs. Il a assuré que « la bonne gouvernance et la transparence politique voulues par le président de la République sont un exemple de l’avancée du pays dans le domaine des droits de l’Homme. L’évolution de l’activité de la CNDH en est un autre exemple ».   

A l’issue des interventions officielles, le Premier ministre et le reste des hautes personnalités ont remis des cadeaux aux jeunes lycéens qui ont bien rendu l’esprit et la lettre des 30 articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ils ont dit…

Moumin Ahmed Cheick, ministre de la Justice et des Affaires pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme : – ”  Le 10 décembre 1948, il y a 70 ans, l’Assemblée Générale des Nations Unis adoptait la déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule dans son article premier de la résolution 217 « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. La déclaration universelle des droits de l’homme est en vigueur de facto et met l’accent sur les droits fondamentaux tels que la dignité, l’égalité, l’équité et le bien-être, bref la justice. Ces droits doivent être respectés universellement en faisant fi des discriminations et distinctions basées notamment sur la race, les croyances, les sexes et l’opinion politique. Dans ce cadre, je voudrai rappeler ici que la République de Djibouti a signé toutes les conventions qui composent la charte internationale des droits de l’homme à savoir : La déclaration internationale des droits de l’homme, Le pacte relatif aux droits civils, politique, économiques, sociaux et culturels, La convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, La convention des droits de l’enfant, La charte africaine des droits de l’homme et des peuples”.

Saleban Omar Oudin, président de la CNDH : -“C’est pour moi un immense honneur de célébrer avec vous la journée internationale des droits de l’homme.  Je voudrais exprimer mes sincères remerciements et ma profonde gratitude à l’endroit du Premier ministre pour avoir bien voulu honorer de sa présence  cette journée importante malgré son agenda très chargé. Pour cette année, la journée est consacrée à « la célébration des 70 ans de la déclaration universelle des droits de l’homme ». L’attachement de la République de Djibouti à cet instrument universel n’est plus à démontrer. En effet, la déclaration universelle des droits de l’homme fait partie intégrante de notre constitution. La ratification de la convention relative aux droits de l’enfant dés 1990 et celle de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples en 1991 en sont de parfaites illustrations. La commission, qui comptait 6 membres depuis le 30 mai 2016 date de sa prise de fonction, a été complétée par l’arrivée d’Ali Mohamed Ali, ici présent, qui nous a rejoints le 11 février 2018. En matière des droits de l’homme, l’événement culminant de l’année 2018 a été la présentation du 3ème rapport de notre pays à l’EPU le 10 mai 2018. La CNDH a aussi poursuivi ses missions de protection et de promotion des droits de l’homme. En matière de protection, elle a bien entendu effectué les visites des lieux de détention : à savoir la prison centrale, les postes de police et les brigades de gendarmerie. Dans sa quête de promotion des droits de l’homme, elle a organisé plusieurs activités. La célébration de la semaine dédiée aux droits de la femme : elle a notamment procédé à la remise de kits aux femmes détenus sous l’égide du ministère de la Femme et de la Famille, et de l’UNFD. Elle a organisé également deux ateliers de formation sur  la migration et les droits des migrants au profit  du personnel et des organisations de la société civile avec l’appui de GIZ- BMM. D’autres de nos activités ont été une table ronde à Tadjourah pour commémorer la journée mondiale sur la migration en mettant l’accent sur les droits des enfants migrants, deux ateliers de formation sur les droits de santé reproductive et leurs liens avec les MGFs à l’endroit de la société, des journalistes, des magistrats et des OPJ avec l’appui du FNUAP, et Un atelier de formation initiale pour la CNDH et la société civile avec l’appui de l’OIF, le HCDH, l’AFCNDH et le CNDH du Maroc”.

MAS/Souber