Djibouti ! Pour tous les marins français, le nom de Djibouti est un appel du large, l’un de ces lieux qui résonnent des déploiements de nos unités de combat, un lieu tissé des liens forts noués avec les forces armées djiboutiennes et les forces françaises qui y sont stationnées. Djibouti, c’est un peu de notre cœur, un amer majeur de nos missions en zone indopacifique, un pivot de notre soutien pour opérer dans la région et une base solide pour les échanges avec nos partenaires. Alors, quand au cœur de sa mission ANTARES le groupe aéronaval s’apprête à effectuer une relâche opérationnelle à Djibouti, tous ces regards se croisent et je mesure la chance que nous avons de pouvoir bénéficier de votre amitié et de votre soutien indéfectible.

Si c’est loin d’être la première fois que j’accoste à Djibouti, c’est une grande joie d’y revenir à la tête des 3 000 militaires du groupe aéronaval que j’ai l’honneur de commander. Pour nous qui avons débuté notre mission il y a plusieurs semaines déjà, Djibouti est un point de bascule marquant de notre déploiement.

De la Méditerranée à l’océan Indien, ce sont deux zones stratégiques dans lesquelles la France engage son groupe aéronaval pour défendre le droit international; deux régions où les tensions sont de plus en plus fortes et dans lesquelles nous nous employons avec constance et détermination à garantir la stabilité et la liberté de circulation maritime et aérienne. Nos opérations en mer Rouge et par la suite en Océan Indien témoignent de notre fiabilité envers tous nos partenaires de la région. Malgré la poursuite du conflit en Ukraine et ses conséquences jusqu’au Moyen-Orient, nous respectons nos engagements, nous maintenons les liens qui nous unissent et nous attachons très concrètement à développer l’ensemble de nos partenariats.

Que ce soit avec un bâtiment de combat isolé comme j’ai pu le faire à de très nombreuses reprises ou bien en force constituée autour du porte-avions Charles de Gaulle, faire relâche à Djibouti c’est bénéficier d’un soutien stratégique dans la corne de l’Afrique, une position centrale entre le continent africain et l’espace indopacifique. C’est reprendre son souffle pour entretenir notre pleine capacité opérationnelle, c’est aussi faire découvrir et transmettre aux plus jeunes marins le lien particulier qui nous unit. Je sais que le groupe aéronaval pourra toujours trouver à Djibouti une escale aussi précieuse sur le plan logistique que sur le plan humain, grâce au soutien de la base navale française et des installations sur le port de Djibouti mais aussi à la chaleur de votre accueil. Ces escales, ce sont aussi, et je m’en félicite, des retombées économiques pour les entreprises et commerces djiboutiens.

Pour le groupe aéronaval, se déployer au large de Djibouti, c’est également participer à la défense de nos intérêts communs; c’est conduire des coopérations opérationnelles avec les forces armées djiboutiennes et des pays partenaires engagés dans la région ; c’est consolider nos capacités militaires conjointes en s’appuyant sur les forces françaises stationnées sur place.

En mer, dans les airs, depuis le large jusqu’à terre, le groupe aéronaval est un formidable agrégateur de toutes ces volontés. Qu’il s’agisse de renforcer les liens entre les armées françaises et djiboutiennes, de souligner l’entente entre nos gouvernements au cours de rencontres à bord du porte-avions ou encore d’associer les autres partenaires à nos coopérations, le groupe aéronaval français est un exemple vivant du lien fort qui continue de nous unir à la République de Djibouti.

Pour tous ces regards que nous pouvons porter, pour tout le soutien reçu et les coopérations conduites à l’occasion de la mission ANTARES, nul doute que Djibouti restera une fois de plus profondément ancré dans l’esprit de tous les marins du groupe aéronaval.

Contre-amiral Christophe Cluzel,

commandant le groupe aéronaval français.