L’Union Africaine a déclaré l’année 2024, l’année de l’éducation pour l’Afrique. Une délégation conduite par le ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, M. Moustapha Mohamed Mahmoud, a récemment participé à la Conférence Continentale sur l’Éducation à Nouakchott, en Mauritanie, du 9 au 11 décembre. Placée sous le thème « Éduquer et Former l’Afrique pour le XXIe siècle ». Cette conférence a offert à Djibouti l’occasion de présenter ses réalisations en matière d’éducation et de formation, et d’affirmer son engagement à relever les défis du XXIe siècle, en termes d’accès, de rétention, d’équité, d’inclusion, de qualité et d’employabilité.  La participation active de Djibouti à des conférences internationales sur l’Education, illustre son engagement à s’inspirer des meilleures pratiques mondiales tout en poursuivant ses propres réformes. Djibouti est au rendez-vous des engagements des pays du continent en matière de financement de l’éducation : 20% du budget national est consacré à financer l’éducation nationale.

Le financement de l’éducation est une priorité budgétaire en république de Djibouti, en phase avec la vision du président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, de bâtir un système éducatif capable d’offrir un apprentissage de qualité, inclusif, équitable, enraciné dans nos valeurs culturelles et adapté aux mutations technologiques et sociétales de notre époque, tourné vers l’employabilité des jeunes ; un système éducatif soutenu par des ressources humaines et financières sures est mis en œuvre par des acteurs sociaux conscients de leurs responsabilités.

En dépit d’un contexte mondial marqué par de multiples crises régionales et mondiales, d’une conjoncture économique difficile et peu favorable, le gouvernement de Djibouti consacre, de façon constante, plus de 4% du Produit Intérieur Brut (PIB) au secteur de l’éducation.

La part du budget national allouée à l’éducation représente plus de 20 % du budget total de l’État. En outre, les dépenses courantes d’éducation sont en constance progression et ont augmenté globalement de près de 10% au cours des cinq dernières années. Enfin, la part des dépenses courantes d’éducation dans les dépenses courantes de l’État a augmenté, passant de 21 % à 23 % entre 2019 et 2023.

Ces efforts constants visant à assurer des ressources financières sûres et pérennes au secteur de l’éducation démontrent la volonté du gouvernement de Djibouti d’améliorer substantiellement la scolarisation, la formation et l’insertion des jeunes, et son engagement fort dans les agendas régional et mondial.

Par ailleurs, la pérennité du financement domestique, en volume et en efficacité, et la mise en place d’une politique éducative se focalisant sur la qualité de l’éducation, l’équité, l’inclusion et l’employabilité des jeunes, soutenue par des stratégies pertinentes et une planification réaliste constamment suivies, évaluées et ajustées, ont permis à Djibouti de mobiliser des financements supplémentaires auprès des partenaires.

En effet, au cours des cinq dernières années, sous le leadeurship du ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, le MENFOP a mobilisé d’importantes ressources financières auprès des partenaires internationaux tels que le GPE, la Banque Mondiale, l’AFD, l’UNICEF, le PAM, l’USAID et la JICA. Le MENFOP a ainsi mobilisé près de 100millions de dollars pour financer des projets stratégiques parmi lesquels figurent le projet PRODA, le projet SKILLS, ainsi que le projet NITOBE, soutenu par la coopération japonaise. À cela s’ajoutent des contributions notables de l’Ambassade de France, du Haut-Commissariat pour les Réfugiés ainsi que d’autres partenaires. Le ministère explore également des approches innovantes pour diversifier ses sources de financement. Cela inclut la mise en place de fonds à effet multiplicateur et des financements basés sur les résultats. Un accent particulier est mis sur le partenariat public-privé dans le domaine de la formation professionnelle pour renforcer les capacités d’employabilité des jeunes.

… Des réalisations et des chantiers en cours

Ces fonds ont permis de lancer des initiatives structurantes et innovantes pour moderniser l’éducation et améliorer son accès grâce à une série de réformes et de projets ambitieux. Ainsi, le MENFOP a achevé la révision des curricula et des manuels scolaires de l’enseignement fondamental en renforçant les disciplines fondamentales comme les langues, les mathématiques, les sciences et l’informatique, tout en intégrant les technologies de l’information et des communications (TICE) dans les enseignements – apprentissages.

Des thématiques transversales comme l’éducation à l’environnement et au développement durable, la citoyenneté mondiale ainsi que les compétences de vie ont également été intégrées dans les nouveaux programmes de l’enseignement fondamental.

Le MENFOP a également accéléré le développement du préscolaire à travers la construction de nouvelles salles de classe et le recrutement d’enseignants qualifiés et formés, en vue d’assurer une année pré-primaire pour tous les enfants de cinq ans d’ici 2029.

La scolarisation des enfants handicapés a été renforcée par la création de centres d’enseignement spécialisé et la promotion de l’éducation inclusive. Les enfants réfugiés, quant à eux, ont été intégrés dans le système éducatif national, une démarche qui a permis la scolarisation de milliers d’enfants réfugiés.

Des efforts significatifs ont été déployés pour étendre l’accès à l’éducation en zones rurales, notamment par la construction de nouvelles écoles rurales dans les zones enclavées et le lancement du concept des Écoles Rurales Intégrées(ERI). Le nombre d’écoles rurales a augmenté globalement de 32% au cours des cinq dernières années.

Ce modèle, actuellement en phase pilote, vise à offrir non seulement des services éducatifs, mais aussi des infrastructures communautaires de base dans des zones enclavées. Un programme d’éducation accélérée, appelé école de seconde chance, a permis de scolariser 22 400 enfants non scolarisés, témoignant de la volonté du MENFOP de réduire le décrochage scolaire.

Sur le plan de l’efficacité et de l’équité, le MENFOP a mis en œuvre des mécanismes de gestion rigoureux, notamment des audits réguliers et des plateformes numériques pour le suivi des dépenses et des résultats. L’équité a été renforcée par des initiatives telles que la mise en place de cantines scolaires, la construction de latrines séparées pour les filles, et la distribution de kits d’hygiène. Ces actions ont permis de réduire les disparités et de garantir une éducation accessible à tous.

Enfin le MENFOP a rehaussé le niveau de recrutement des enseignants et amélioré leur formation et leur déploiement. Le recrutement des enseignants qualifiés a fortement augmenté, le nombre d’enseignants qualifiés recrutés et formés au cours des cinq dernières années représente 44% des effectifs des enseignants actuellement en poste dans le public.

… Des performances encourageantes au rendez-vous

Les performances du système éducatif ont connu une nette amélioration. Le taux de participation au préscolaire des enfants de cinq ans est passé de 18 % en 2019 à 40,7 % en 2024. L’accès au primaire a également progressé, avec un taux brut de scolarisation qui est passé de 93 % à 99 %, tandis que le taux de redoublement de fin primaire a chuté de 24 % (en 2016) à 5 % (en 2024).

Au niveau du collège, le taux d’admission brut est passé de 64 % à 84 %, avec des gains notables pour les filles. Les efforts pour améliorer l’accès et la rétention des élèves, en particulier dans les zones rurales, se poursuivent, avec l’ouverture de classes de collège dans les écoles rurales.

Les premières évaluations des apprentissages des élèves de 2ème année montrent des résultats encourageants. 67% des enfants de 2ème année atteignent le seuil minimum de compétences en lecture, et le taux de réussite au baccalauréat général des candidats scolarisés est passé de 30% (2016) à 70% (2024).

Les progrès réalisés démontrent la capacité de Djibouti à transformer son système éducatif malgré les défis. En effet, Djibouti, s’engage résolument vers une éducation universelle et inclusive d’ici 2025 et ce, grâce à des politiques cohérentes, une combinaison de financements domestiques et internationaux et une vision centrée sur l’accès, l’équité, la qualité et l’inclusion.