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La communication dans la lutte contre le paludisme à Djibouti

Depuis la création du Programme National de Lutte contre le Paludisme, les activités de communication ont toujours occupé une place de premier plan. En effet, en 2008, un plan de communication et des supports éducatifs  ont été élaborés pour contribuer aux efforts du Programme Stratégique National (PSN) d’arrêter l’avancée  du paludisme  à Djibouti. Ces outils servent  encore à ce jour sur le terrain. Les informations  recueillies à travers la revue documentaire et l’enquête CAP attestent à suffisance combien la composante communication a toujours été importante et quelle place elle devrait occuper dans la résolution des problèmes comportementaux face aux paludismes.

En février 2019, la Direction des Programmes de Santé Prioritaires du Ministère de la Santé a procédé à la revue du Programme National de Lutte contre le Paludisme couvrant la période de 2012 à 2018. Cette rencontre a permis de constater un accroissement épidémique des cas de paludisme entre 2012 et 2018 : « de 1905 à 1973 : probablement aucune transmission de paludisme dans le pays; 1974-2012 : paludisme hypo-endémique, instable avec des flambées atteignant au maximum 7468 cas enregistrés dans une année; 2013-2019 : progression continuelle an par an atteignant un maximum de plus de  20 000 cas en 2018 ». Selon les données du rapport de la surveillance épidémiologique de l’Institut National de Santé Publique de Djibouti (INSPD) citées par le Plan de Riposte, « en 2019, et jusqu’à la semaine épidémiologique 22, un cumul de 30304 cas a été enregistré par les structures sanitaires de Djibouti ville». Et l’une des grandes spécificités de cette flambée épidémique est le nombre croissant des victimes chez les hommes adultes. Face à cette situation, le Ministre de la Santé a recommandé l’élaboration d’un Plan de Riposte contre l’épidémie de paludisme qui vient de s’achever en mai 2019.

Une stratégie de communication de crise. Pour lutter contre les épidémies de Paludisme qui est devenu un problème de santé publique à Djibouti, la Revue du PNLP et le Plan de Riposte ont recommandé entre autres priorités le renforcement des activités de Communication à l’endroit de toutes les parties prenantes dans la lutte : «Une stratégie IEC doit faire partie intégrante des campagnes MILDA et un paquet de communication pour le chargement des comportements doit être élaboré dans les meilleurs délais; pour le Plan de Riposte, il faut renforcer «l’information et la communication par la mise en place d’une stratégie de communication de crise, le développement d’un plan de plaidoyer et la réadaptation du plan de communication  en appui au PNLP ». Le développement du Plan de communication en appui au PNLP est donc attendu  par toutes les parties prenantes avant de lancer  les campagnes de distribution de massé des MILDA et la pulvérisation intra-domiciliaires (PID) dans Djibouti-ville et dans les zones déjà ciblées en 2018, avec l’objectif de couvrir tout le pays en 2019.                            

Couvrir tout le pays en 2019

Le Ministère de la Santé a défini les priorités suivantes à mener dans les zones les plus touchées (à Djibouti : deux communes, Ras-Dika et Boulaos, qui ont pour Centres de Santé Communautaires : Arhiba, Fara-Had, Einguella, Khor-Bourhan, Ambouli, Quartier 7 et Ibrahim Balala, et ses quatre hôpitaux de référence).

Plusieurs facteurs favorisent l’épidémie de paludisme, dont les principales sont:

• Présence des différents gites artificiels à l’intérieur et à l’extérieur des habitations (eaux stagnantes, des bassins, des jars et de futs sans couvercles) ;

• Des égouts vétustes et qui provoquent le débordement des eaux usées ;

• Des déchets solides non contrôlés ;

• Manque ou insuffisance d’eau potable;

• Importants flux migratoires.

Source : Ministère de la Santé