A l’instar du monde entier, la République de Djibouti célèbre aujourd’hui la Journée Internationale de la Lutte contre la Corruption. Ces dernières années, la Commission Nationale Indépendante pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption  (CNIPLC) a réalisé un travail formidable sur le terrain afin de sensibiliser la population sur cette mauvaise pratique en organisant entre autres  une campagne active de sensibilisation contre la corruption en adoptant une approche novatrice qui a mobilisé les influenceurs de la jeunesse djiboutienne afin de placer les jeunes au cœur du débat public sur les conséquences négatives de la corruption dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. La stratégie de communication lors de cette campagne a misé sur l’utilisation des réseaux sociaux et des plateformes numériques, leviers modernes pour atteindre un large public. A cette occasion, nous partageons avec vous le discours de la Présidente de la CNIPLC, Mme Badria Zakaria Cheikh Ibrahim à l’occasion de cette journée.

« Nous célébrons aujourd’hui, 9 décembre 2024, la Journée Internationale de la Lutte contre la Corruption sous un thème porteur d’espoir et d’action : « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : Former l’intégrité de demain ».

Comme j’ai eu à le dire plus d’une fois, la corruption ne freine pas seulement le développement économique du pays ; elle affaiblit surtout nos institutions, et érode la confiance en nos systèmes administratifs et judiciaires.

Cependant, face à cette menace, nous avons un atout majeur qui est notre jeunesse. A Djibouti, les jeunes de moins de 25 ans constituent 51,7% de la population totale selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitat de 2024. Au sein d’une population aussi jeune, la lutte contre la corruption est une nécessité vitale pour l’avenir de plus de la moitié de la population nationale.

Nos jeunes représentent l’énergie, l’innovation et le potentiel indispensable pour lesquels et sur lesquels nous devons nous appuyer pour bâtir un avenir plus juste et transparent. Ils sont et doivent être les architectes d’une société où l’intégrité, l’équité et la responsabilité sont les valeurs cardinales.

Pour permettre à notre jeunesse de jouer ce rôle crucial, nous devons leur fournir les outils et l’éducation nécessaires pour reconnaître et rejeter la corruption sous toutes ses formes. Cela commence par :

L’éducation à l’intégrité : Il est essentiel d’introduire dans nos écoles et universités des programmes qui enseignent l’éthique et les principes de bonne gouvernance. Former les citoyens de demain, c’est leur donner les clés nécessaires  pour combattre la corruption et pour promouvoir la transparence.

L’engagement actif des jeunes : Nous devons encourager nos jeunes à participer aux initiatives citoyennes, à surveiller les pratiques dans leurs communautés et à s’engager activement dans la construction d’une société intègre.

L’utilisation de la technologie : Les innovations numériques offrent des outils puissants pour détecter et prévenir les pratiques corruptives. En formant nos jeunes à maîtriser ces outils, nous leur donnons un avantage dans ce combat.

Dans ce sens la Commission, convaincue de la force de la jeunesse et des outils numériques  dans le combat contre la corruption a mené en août 2024 une campagne active de sensibilisation contre la corruption en adoptant une approche novatrice qui a mobilisé les influenceurs de la jeunesse djiboutienne afin de placer les jeunes au cœur du débat public sur les conséquences négatives de la corruption dans les domaines de l’éducation, de la santé et du développement économique. La stratégie de communication lors de cette campagne a misé sur l’utilisation des réseaux sociaux et des plateformes numériques, leviers modernes pour atteindre un large public. L’initiative visait à éveiller la conscience des jeunes face à la problématique de la corruption, tout en recueillant leurs témoignages et suggestions dans une démarche participative pour prévenir et combattre ce fléau. Cela a permis aux jeunes Djiboutiennes et Djiboutiens à l’intérieur comme à l’extérieur du pays de proposer des initiatives concrètes, des solutions innovantes et des recommandations visant à améliorer la transparence et l’intégrité au sein des institutions publiques, privées et au sein de la société. L’idéal exprimé par les jeunes est que Djibouti, notre cher pays, soit un modèle de gouvernance, d’équité et de prospérité. Cette vision a constitué une source d’inspiration et d’engagement pour leurs actions futures ; et il est essentiel que les décideurs politiques prennent en compte leurs voix et leurs propositions.

Par ailleurs, conformément à son plan d’action 2023-2027,  la Commission envisage d’engager très prochainement  des discussions avec le Ministère de l’éducation nationale  et le Ministère de l’enseignement supérieur pour introduire des modules sur la corruption dans les programmes scolaires.

En cette journée spéciale, je renouvelle l’engagement de la Commission Nationale Indépendante pour la Prévention et la Lutte contre la Corruption  à renforcer le combat contre la corruption en accordant une place de choix aux jeunes, et à promouvoir la transparence et l’intégrité car je suis sure qu’ensemble, unis avec notre jeunesse, nous pourrons bâtir une société où la corruption n’a plus sa place, une société où chaque citoyen peut s’épanouir dans la dignité et la justice.

À nos jeunes, je veux dire ceci : Vous êtes les gardiens de notre avenir. Vous avez le pouvoir de redéfinir les normes, de dénoncer les injustices et de promouvoir une culture d’intégrité. Ne doutez jamais de votre impact dans la lutte. »