Le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a déclaré que « notre pays poursuit inlassablement ses efforts visant à faire de lui un hub logistique incontournable dans les échanges économiques et commerciaux du monde ».

Le chef de l’Etat djiboutien a fait cette sortie médiatique lors d’une interview accordée à la section somalie de la BBC. Et ce au terme du récent forum des intellectuels somaliens que le palais du peuple de notre capitale a abrité. « Les transformations entreprises de manière continue  en vue du renforcement de nos infrastructures et de l’amélioration de notre législation d’affaires découlent d’une volonté politique tendant à rentabiliser notre position géostratégique de premier plan », a-t-il dit à nos confrères de la BBC. « Nos principaux partenaires au développement, notamment les puissances militaires que nous accueillons sur notre sol, apprécient notre pays pour le précieux concours qu’il leur apporte dans le cadre de la préservation et la promotion de leurs intérêts dans cette partie du monde » a-t-il affirmé, balayant ainsi d’un revers de la main la perspective que la République Djibouti soit prise en étau par une probable dépréciation des relations entre les puissances qu’elle hébergent. «Les puissances sont là pour faire valoir des intérêts stratégiques majeurs de leurs Etats respectifs et, non pour se prêter à des prétendues rixes entre elles » a-t-il fait observer, mettant en exergue  « la stabilité et la quiétude irréversibles auxquelles la République de Djibouti est promise ». «En matière de politique intérieure aussi, notre pays est marquée par une stabilité  pérenne »  a-t-il noté, avant de qualifier de « non fondées les allégations relayées parfois ici ou là et faisant état des prétendues difficultés expérimentées par des opposants djiboutiens. »

«  Notre pays ne compte aucun détenu politique. Les opposants quittent et rentrent à loisir dans le pays. Hormis naturellement ceux qui sont sous le coup d’une décision de justice », a-t-il martelé avec insistance au micro de la BBC.

Outre les questions liées au développement et à la politique intérieure du pays, le Président de la République a également été interrogé sur le forum des intellectuels somaliens. « Ce fut une rencontre fructueuse, empreinte d’intelligence et de créativité », a-t-il souligné.

« Je suis foncièrement d’avis que les recommandations faites dans le cadre de ce forum sont de nature à fournir aux communautés somalies des procédés et recettes leur permettant de vivre en cohabitation pacifique avec les autres composantes démographiques de la région» a-t-il poursuivi. « Je suis d’avis aussi que ce forum ait débouché sur l’identification de mesures permettant aux peuples somalis de nouer avec le développement durable. », a-t-il poursuivi.

Au cours de cette interview, le Président Guelleh s’est par ailleurs exprimé sur les mutations en cours  dans la région, précisément sur le sentiment de Djibouti quant à l’alliance économique et politique nouvelle instaurée entre l’Ethiopie, l’Erythrée et la Somalie.

A ce sujet, le Président Guelleh a indiqué que « Djibouti se réjouit des transformations opérées en vue d’une plus grande stabilité de notre région. » « La République de Djibouti ne peut absolument pas être en désaccord avec l’amorce d’une plus grande détente de notre région. Cela en raison du fait que notre pays ait toujours  œuvré en faveur d’une plus grande quiétude dans cette partie du monde. », a-t-il rappelé en substance. « Les nouvelles alliances économiques annoncées entre les pays de la sous région  ne sont pas non plus de nature à compromettre l’essor de notre pays » a-t-il soutenu. « Nous avons des partenariats très importants avec l’Ethiopie dans la quasi totalité des domaines d’activités. Notre port fonctionne depuis 1926. Nous ne craignons donc nullement l’apparition d’une plus grande concurrence commerciale dans la sous région » a-t-il expliqué.

Au sujet de l’Erythrée et de la normalisation définitive de nos relations avec ce pays, le chef de l’Etat a indiqué qu’il s’agissait d’un « processus en cours de réalisation ». « La rencontre au sommet que j’ai eue à Djeddah avec le dirigeant de ce pays, reflétait  la volonté des deux Etats à régler définitivement leurs litiges », a-t-il ajouté. « Ce qui nous sépare désormais d’une normalisation complète de nos relations avec l’Erythrée, ce sont les conclusions de la commission mixte ministérielle instaurée entre nos deux pays, et la mise en œuvre du règlement des litiges en suspens qui seront identifiés par cette même commission », a-t-il conclu.