La République de Djibouti a, par la voie de son Ministère de la Santé, donné ce mardi un coup d’accélérateur fulgurant à son programme de lutte contre le paludisme.
Joyau de la technologie moderne, ce programme repose sur le principe de formater en dirigeant le cycle naturel de développement de la nymphe porteuse de germe hautement pathologique.
Pour rappel, seules les femelles moustiques piquent pour un repas sanguin indispensable au développement de la prochaine génération et c’est au cours de ce repas qu’elles sont contaminées elles même par un humain préalablement infecté par le plasmodium. Elles vont donc ainsi continuer la chaine de transmission de la maladie.
Après son accouplement avec un moustique mâle auquel un caractère d’autolimitation est inséré, la génération suivante sera exclusivement composée de mâles car les nymphes femelles verront leur développement avorté et ainsi cette nouvelle génération sera réfractaire à toute forme de transmission de la maladie.
Les équipements techniques sont disponibles et vont servir à identifier l’espèce à risque élevé Anophèles stephensi, à faciliter le travail des laboratoires affectés à l’insertion génétique du gène autolimitant et soutenir les procédés de marquage nécessaires à son recueil pour observation et analyse postérieure…. Tout est mis en œuvre pour, à terme, proscrire droit de cité à Djibouti et plus tard dans la Corne et en Afrique à cette menace qui risque de faire basculer durablement dans le pire l’ épidémiologique du paludisme si rien n’est entrepris rapidement et efficacement.
Notre pays mène ce volet ambitieux nouveau de sa lutte contre le paludisme en partenariat avec la société Oxitec, établissement biotechnologique de renommée internationale et, spécialisée dans le contrôle de vecteurs.
Le pays compte expérimenter le projet sur le terrain, en Février-Avril 2023, à travers une 1ère phase d’essai limitée à deux zones, deux sites de Djibouti choisis sur la base de leurs commodités respectives à offrir une représentation privilégiée des milieux urbains et ruraux de notre pays.
Insigne marque d’un élan appelé à rendre définitivement inoffensif le paludisme sous nos cieux, le programme nouveau entériné jouit d’une palette intégrée de moyens et de personnels hautement qualifiés, et donne tous les gages d’un additif complémentaire judicieux aux procédés déjà en vigueur chez nous, notamment la gestion des sites larvaires et la pulvérisation spatiale, pour signer le triomphe définitif de notre société sur le paludisme.
Quant à l’intervention de la cérémonie dédiée au lancement de ce programme dans un symposium régional dévolu aux maladies vectorielles, elle est loin d’être un fruit du hasard.
Elle est révélatrice du rôle de leadership en devenir que notre pays est invité, en sourdine, à incarner dans cette partie du monde en matière de lutte contre le paludisme.