Le premier long métrage de notre cinéaste de gloire, Lula Ali Ismaïl, fait fureur un peu partout dans le monde. Le film sera projeté dans de prestigieux festivals de cinéma internationaux.

Dhalinyaro, l’histoire des trois jeunes lycéennes qui se préparent à passer leurs bacs et qui se posent des questions existentielles sur leurs avenirs fascine au-delà de nos frontières. « Deka, Asma et Hibo, ces jeunes héroïnes qui vivent les péripéties de leur âge» ont-elles conquis le cœur des cinéastes du monde entier ? Lula Ali Ismaël aurait-elle réussi son pari en tablant sur la spontanéité, l’originalité et l’esprit ingénu de ces trois adolescentes ? Lula Ali Ismaël est-elle en train de conquérir le cinéma mondial ?

La question n’a pas l’air de perturber Lula, qui vit sa (non) ses petites vies tranquille de cinéaste, de mère de famille et de femme engagée dans les questions de société de son temps. La récente rencontre qu’elle nous a accordée, nous en a convaincu. Attablée non loin du comptoir de la Cafétéria de son conjoint, elle tape à la machine le texte de son prochain documentaire pendant qu’elle répond à mes questions.

« En effet, j’ai reçu plusieurs invitations pour participer à la projection de DHALINYARO dans une série de festival de cinéma internationaux. A Yaoundé, au Cameroun d’abord, mon film a été placé dans les films en compétition au festival Ecrans Noirs, qui se déroule du 13 au 20 juillet 2019. Malheureusement, je n’ai pas pu y aller car certaines obligations familiales et professionnelles m’ont retenue. »

Au même moment, une file de clients se forment devant le comptoir. Elle se dresse et commence à servir pour soulager les jeunes serveuses-vendeuses. Dix bonnes minutes avant que la longue file ne commence à se clairsemer, puis elle revient vers moi.  « Une femme peut faire plusieurs taches en même temps » sourit-elle.

Sur un ton légèrement sarcastique, je lui lance un « Ah oui ? Où en étions-nous alors ? ». La réponse fuse : « Mais à notre second festival, très cher. Le festival international des films de la diaspora africaine qui se tiendra dans trois salles. A Washington du 9 au 11 Aout, puis à Paris du 6 au 8 Septembre, et enfin à New York, à une date à déterminer. »

« Bravo ! Quelle présence d’esprit ! » Concédais-je, pris à mon propre piège. « Passons ! Je ne sais pas encore si j’y serais, tant je suis prise à la gorge par mon agenda », reprend-elle. Moment que choisit la nounou de son enfant, Loyan. Un beau bébé de 22 mois qui croque la vie à pleines dents. L’enfant accourt vers sa maman, et le visage de notre jeune mère-cinéaste s’illumine.  Elle enlace tendrement son enfant et le couvre de baisers affectueux. « C’est ma raison d’être avant le cinéma, il me donne le courage et la force de persévérer lorsque je suis en proie au doute, à l’hésitation ! » assène-t-elle ! Ce formidable moment de tendresse est l’intermède idéal pour marquer notre seconde pause. L’occasion d’aborder la question des rôles et des responsabilités sociétales au sein de la famille. « Vois-tu, les femmes doivent gérer plus de choses que les hommes ! »

« Absolument » soupirais-je, admiratif, comme émerveillé devant tant de force et de tendresse d’une femme plutôt frêle pour un talent et une détermination hors du commun.

« Une chose est sûre, j’irais en Allemagne pour le festival du film africain de Cologne Filminitiativ Koln, qui se déroule entre le 20 et le 29 Septembre » me lance-t-elle. « Mais je ne suis pas encore certaine de ma participation au festival international Black Star qui se tiendra du 20  au 26 Aout à Accra au Ghana, où Dhalinyaro sera projeté hors compétition, dans la catégorie spéciale. J’invite tout de même les Djiboutiens de la Diaspora à regarder le film partout où il sera projeté. Car oui, Dhalinyaro est inscrit en attendant la sélection l’annonce de la sélection des films qui seront projetés à Carthages, en Tunisie, mais aussi à Marrakech, au Maroc, puis à Londres au Royaume Uni, au Rwanda et au Nigéria » finit-elle ! « Le film est inscrit dans une longue série de festival que je ne pourrais malheureusement pas honorer de ma présence, car je dois aussi m’occuper de ma famille et boucler l’écriture de mon prochain film-documentaire ».

« Je suis néanmoins heureuse d’annoncer que Dhalinyaro sera projeté dans les salles de cinéma du Bawadi Mall lors d’une belle cérémonie qui sera organisée en présence de nombreuses personnalités et de prestigieux invités parmi lesquels les principaux producteurs associés à Samawada Films qui a réalisé le long métrage ! »

Rendez-vous est donc pris avec les cinéphiles djiboutiens et tous les fans de notre cinéaste de renom. Vivement la rentrée pour vivre cette belle soirée cinéma !

MAS