Mercredi dernier était le jour de gloire de la première cohorte d’épidémiologistes de terrain djiboutiens, formée par le réseau africain axé dans ce domaine, ou AFENET de son acronyme en anglais. Celle-ci était forte de vingt-deux hommes et femmes qui ont décroché leurs précieux parchemins au terme de trois mois de cours théoriques, assortis d’un travail de recherches, de collectes de données et d’analyses, menées sur le terrain.

Détecter à temps les épidémies, pour mieux protéger la population contre une éventuelle propagation, est une priorité pour le ministère de la santé de notre pays. Pour y parvenir, la mise en place d’un personnel de qualité capable de réagir rapidement pour la riposte à tous les niveaux, s’avère donc nécessaire.

Dans cette optique, l’institut national de la santé publique (INSPD) a mis en place un vaste programme visant à outiller, non seulement des agents du ministère de la santé, mais également ceux de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et des différents corps constitués à savoir la Gendarmerie Nationale, la Police Nationale, la Garde Républicaine, la Garde des côtes et des Forces Armées Djiboutiennes, dans le domaine de l’épidémiologie de terrain où FETP-Frontline.

Il s’agit ici, pour l’INSPD organisateur de ce stage, en collaboration avec, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le réseau Africain d’Epidémiologie de terrain (AFENET), l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Autorité intergouvernemental pour le développement (IGAD), d’améliorer la capacité des agents de surveillance à collecter, analyser, interpréter les données de surveillance et à prendre des mesures. Il est également conçu selon l’AFENET initiateur du programme de formation pour améliorer la qualité, l’exhaustivité et l’actualité des données.

A l’issue de trois mois de cours théoriques, assortis d’un travail de recherches, de collectes de données et d’analyses, menées sur le terrain, la FETP-Frontline s’est clôturée le mercredi 9 février dernier, au Sheraton Hôtel, par une cérémonie de remise de diplômes aux lauréats, bénéficiaires de cette formation d’importance sanitaire.

Présidé par le ministre de la santé, Dr. Ahmed Robleh Abdilleh, l’évènement a réuni sur place, la représentante de l’organisation mondiale de la santé (OMS) à Djibouti, Dr.  Renee Van de Weerdt, la coordinatrice du système des Nations Unies, Emma Ngouan Anoh, la cheffe du bureau local du FNUAP,  Aicha Ibrahim Djama, le secrétaire général du ministère de l’environnement et du développement durable, Dini Abdallah Omar, du directeur exécutif de l’AFENET, Dr. Simon N. Antara, du directeur général de l’INSPD, Dr. Houssein Youssouf Darar, des représentants de l’USAID, des nombreux hauts cadres de plusieurs départements ministériels du pays, des responsables sanitaires des différents corps de défense et de sécurité ainsi que les heureux lauréats, de cette formation, au nombre de 22.

Dispensée par des mentors expérimentés, mobilisés pour cette occasion par le réseau africain d’épidémiologie de terrain (AFENET), cette formation permet aux participants, selon ses initiateurs, de faire des investigations, de mettre en place une stratégie de riposte sur les cas et les épidémies et d’identifier les causes critiques de certains problèmes de qualité des données afin de proposer des actions d’amélioration.

Au cours de la cérémonie, le Dr. Simon Antara, alors directeur exécutif de l’AFENET a, dans son intervention prononcée à cette occasion, mis l’accent sur l’objectif de création de son organisation.

«L’AFENET a été créé pour aider à étendre la capacité d’épidémiologie de terrain à travers l’Afrique comme un moyen de renforcer les systèmes de santé sur le continent» a-t-il précisé.

«L’Afrique, avec une population de 1,2 milliard d’habitants, a besoin d’un minimum de 6 000 épidémiologistes formés aux niveaux avancé et intermédiaire dans son système de santé pour avoir un impact» a indiqué Dr. Antara.

«Nous devons continuer à travailler ensemble pour combler cet écart» a-t-il ajouté avant de déclarer que son organisation, «continuera à engager ses partenaires et les Ministères de la Santé pour continuer à améliorer la situation».

Pour sa part, le ministre de la santé, Dr. Ahmed Robleh Abdilleh a rappelé que l’objectif du programme FETP est «de former les personnels de santé en épidémiologie de terrain en mettant à disposition des compétences épidémiologiques aux autorités sanitaires nationales et régionales». Selon le ministre, Dr. Ahmed Robleh, «Elle permettra de renforcer la capacité à répondre aux urgences de santé publique, à effectuer la surveillance, à mener des activités de recherche sur les problèmes prioritaires de santé publique et d’améliorer les échanges d’informations sanitaires pour la prise de décision».

«Djibouti est souvent confronté à des situations d’urgence liées aux épidémies de dengue, brucellose, de rougeole, …etc. La réponse à ces situations d’urgence de santé publique connaît souvent des insuffisances» a-t-il constaté.

«Mais la mise à la disposition du ministère de santé de personnel de qualité constitue une opportunité pour pallier cela. C’est dire donc toute l’importance que revêt cette formation en épidémiologie de terrain à mes yeux qui s’achève ce jour» a déclaré le Dr. Ahmed Robleh Abdilleh, alors ministre de santé à Djibouti.

«Vous êtes à présent outillés pour contribuer au développement de notre système de santé. Les différents concepts qui ont été enseignés au cours de la formation doivent vous permettre de choisir les meilleures alternatives pour améliorer les performances de notre pays respectif dans un contexte de Global Health» a-t-il aux bénéficiaires, avant de les exhorter à mettre en pratique les différents paradigmes et concepts qui ont été développés.

Rachid Bayleh