Le  code de la famille vise à garantir les droits fondamentaux des personnes en particulier ceux de la Femme et de l’Enfant. Ainsi, il contient des dispositions nouvelles qui permettent de mettre fin à certaines discriminations. Par contre, le texte étant élaboré dans un esprit assumé de respect « des traditions djiboutiennes et des valeurs fondamentales du pays », il ne permet pas de rompre définitivement avec les vieux stéréotypes sur le rôle de la femme dans la société.

Malgré certaines dispositions qui sont clairement discriminatoires à l’égard des femmes, le code de la famille est d’un avis assez général considéré comme ayant permis d’améliorer la situation de la femme djiboutienne.

Le juge, Al Ma’doun Al Char-i, en cas de situation conflictuelle ou de divorce, peut rendre des décisions visant à garantir à la femme les moyens nécessaires pour subvenir à ses besoins et à ceux de ses enfants. Le Code de la famille se retrouve ainsi associé, dans l’opinion publique, à ces mesures exécutoires pouvant aller jusqu’aux prélèvements à la source des pensions alimentaires effectués sur les salaires des conjoints.

Les élections législatives de 2003. Dans le cadre historique et particulier des élections législatives de janvier 2003, les partis politiques ont l’obligation de « faire figurer sur leurs listes une proportion de l’un ou de l’autre sexe équivalente au moins à 10% des sièges à pourvoir » (loi N°1924/AN/02 4e L du 13 novembre 2002, article 2).

Pour la première fois de l’histoire du pays, plusieurs partis, répartis en deux grandes coalitions (UMP et UAD), participent aux élections. Le 14 janvier 2003,  le Conseil Constitutionnel  proclame solennellement les 65 candidats de l’UMP élus députés à l’Assemblée nationale issus du scrutin des législatifs. Le mode de scrutin étant à liste majoritaire à un tour ne permet pas à l’opposition d’être représentée à l’Assemblée nationale.

Les femmes qui figurent sur la liste de l’UMP sont donc directement élues députées.  Pour la première fois, 7 femmes entrent au Parlement djiboutien lors de cette 5e Législature. Il s’agit de Aicha. Mohamed Robleh, Hasna Hassan Ali, Hasna Mohamed Dato, Hawa Ahmed Youssouf, Ismahan Abdi Douksieh, Kadidja Mohamed Ali et de Mariam Ibrahim Farah.

Sur un plan purement juridique et sur la recherche de l’égalité de droit entre les femmes et les hommes, l’instauration et le respect de la politique du quota constituent un succès organisé dans un contexte sociopolitique mouvementé.

Néanmoins, la présence des femmes dans la représentation nationale a soulevé quelques remous sur la scène politique et dans les sphères claniques.

Dans une société profondément patriarcale comme la société djiboutienne, un homme est censé représenter le clan. Le principe étant que chaque député représente une circonscription administrative officiellement affichée, mais aussi son clan sans que ce dernier statut ne soit formellement exprimé.

L’avancée la plus significative à laquelle on peut attribuer la politique du quota est ainsi celle d’avoir bousculé les règles tacites qui organisent le consensus clanique à la djiboutienne.

Abdallah Hersi