M. Mohamed Ali Houmed, Président de l’Assemblée nationale et Président de l’Union Parlementaire Africaine :

– Qu’est-ce que les projets PRAN I et PRAN IIont apporté à l’Assemblée nationale ?

Les projets PRAN sont des éléments essentiels du renforcement de l’Assemblée nationale. Ils se sont déroulés au cours de la huitième législature et ont permis aux députés de renforcer leurs capacités de parlementaires, c’est-à-dire d’hommes et de femmes élus qui doivent contribuer au bien-être de la population de Djibouti. L’Assemblée nationale de Djibouti est un acteur déterminant et central dans la prise de décision de la République de Djibouti. N’oublions pas que le travail des députés est d’une importance cruciale. Je rappelle que les députés sont des élus du peuple et à ce titre, ils doivent être à l’écoute de l’ensemble de la communauté nationale. Ils doivent échanger avec nos concitoyens, discuter, recueillir leurs points de vue et leurs doléances et les défendre ensuite au sein de notre illustre hémicycle.  L’Assemblée nationale constitue donc le lien indéfectible entre les citoyens et la Loi.

Dans ce cadre, les parlementaires doivent posséder tous les outils nécessaires pour mener à bien leurs nobles tâches. Les projets PRAN ont donc aidé les parlementaires à se munir de ces outils indispensables à la bonne réalisation de leurs fonctions. L’accent mis par le projet sur la défense des droits humains est large. Les domaines concernés sont très vastes et peuvent recouvrir le droit à l’éducation, le droit à l’eau et à l’alimentation, le droit à un environnement sain, le droit des personnes à besoins spéciaux, l’égalité hommes-femmes, le droit au développement…

Dans le cadre des projets, nous recherchons sans cesse des solutions adaptées à la population de Djibouti. C’est pourquoi, j’ai voulu par exemple que l’Assemblée nationale puisse se doter d’une commission sur les droits humains, qu’elle renforce l’organisation de son administration et qu’elle s’équipe d’une salle de visioconférence moderne qui soit à la disposition de tous les parlementaires.Les questions d’égalité entre les hommes et les femmes sont particulièrement importantes à mes yeux. Je veux souligner ici la mobilisation sans failles des femmes parlementaires dans la réussite des projets PRAN.La création du Caucus des femmes parlementaires s’inscrit notamment dans cette démarche de permettre à la Femme djiboutienne de pouvoir exprimer pleinement son potentiel pour le bénéfice de la société toute entière.

Enfin, je souhaite rapprocher au maximum l’Assemblée nationale des citoyens djiboutiens. C’est pourquoi, je souhaite délocaliser une partie des activités dans les régions de l’intérieur. Cela permettra d’échanger avec les citoyens, de se rapprocher au plus près de leurs préoccupations et de collecter leurs doléances.

Pourquoi est-ce important que l’Assemblée nationale collabore avec des partenaires internationaux ?

Il est important que l’Assemblée nationale de Djibouti s’ouvre et collabore avec l’ensemble des acteurs de la communauté internationale. Nous sommes un pôle de stabilité dans une région en proie à des difficultés. Nous pouvons en être fiers. C’est un résultat majeur et crucial de l’ensemble de la République de Djibouti. Cette stabilité nous la devons aux efforts de notre Président de la République, S.E Ismail Omar Guelleh et de l’ensemble de la diplomatie djiboutienne. Ici aussi, le Parlement peut jouer un rôle central. Le cœur de notre action diplomatique, la « diplomatie parlementaire » permet de renforcer la connaissance mutuelle, d’échanger de bonnes pratiques avec nos pairs, de faire progresser nos relations avec nos voisins et au-delà. Tout cela contribue au bon développement de notre pays. A cet égard, l’Union Interparlementaire (UIP) est un partenaire de premier plan. Elle organise chaque année deux Assemblées qui fonctionnent comme le Parlement des Parlements. J’entretiens des relations anciennes et fructueuses avec l’UIP et son Secrétaire général, S.E Martin Chungong. L’UIP permet d’avoir, par exemple, recours à des experts internationaux de haut niveau (anciens ministres et parlementaires, haut-fonctionnaires parlementaires) qui vont échanger leurs connaissances avec les députés et en faire profiter à l’ensemble de la population djiboutienne.

L’Union européenne (UE) est un partenaire fiable et précieux. Elle tient ses engagements et anime un dialogue politique sain entre elle et les autorités djiboutiennes. Elle permet aussi, via ses financements à ce que l’Assemblée puisse bénéficier par exemple d’un projet comme le projet PRAN. Dans le cadre de ce projet, l’UE s’est montrée très disponible et a toujours défendu le projet et notre collaboration avec ardeur et enthousiasme. Je tiens d’ailleurs à saluer et à remercier S.E Aidan O’Hara pour son engagement personnel dans la réussite du projet. Enfin, je peux témoigner de mon rôle en tant que Président de l’Union Parlementaire Africaine, qu’il est crucial que les parlements de l’ensemble du continent africain puissent continuer à se réunir. Je fus très heureux d’avoir accueilli en novembre 2019 et en octobre 2021, les Conférences de l’Union Parlementaire Africaine. Ce fut un grand moment dans l’histoire de notre Assemblée.

Un mot sur la loi sur la stratégie nationale du handicap adoptée par l’Assemblée nationale ?

La séance plénière de l’Assemblée nationale du 29 novembre 2021, fut l’occasion d’adopter un texte particulièrement important pour notre pays :

• Le projet de loi n 136/AN/21/8ème L portant adoption de la stratégie nationale du handicap 2021-2025.

Je suis très heureux de l’adoption de ce projet de loi car celui-ci va permettre une meilleure inclusion des personnes à besoins spéciaux et une meilleure protection et promotion de leurs droits humains. Cela est particulièrement important pour garantir la cohésion de notre communauté nationale. Ce projet de loi est issu de la vision et de la volonté du Chef de l’Etat, S.E Ismail Omar Guelleh dont il est indispensable de souligner ici le rôle primordial pour assurer la cohésion nationale, notamment des personnes à besoins spéciaux. Le Président de la République est l’artisan principal de cette feuille de route qui bénéficiera à l’ensemble de la population djiboutienne. L’Assemblée nationale se tient prête à accompagner la démarche du Chef de l’Etat et son travail infatigable pour permettre que les droits de chaque citoyenne et de chaque citoyen soient garantis en République de Djibouti.