Déconcentrer les services publics essentiels : voilà un pari ambitieux dont le gouvernement n’a cessé de faire son cheval de bataille. En matière de santé, un pas significatif a indubitablement été franchi avec l’implantation de l’Hôpital Bourhan Mohamed Aref à Tadjourah. Trois dates sont à retenir à ce sujet : octobre 2022 (lancement de la construction), décembre 2024 (inauguration par le chef de l’Etat) et janvier 2025 (adoption du cadre juridique).
La réalisation de l’hôpital régional de Tadjourah s’inscrit dans une stratégie d’équilibre territorial et de réduction des disparités sanitaires. Cette structure moderne, conçue pour offrir une gamme complète de services médicaux et chirurgicaux, permettra de répondre aux besoins spécifiques des régions nord du pays. Avec, à la clé, le désengorgement ô combien urgent des établissements saturés de la capitale.
Le choix de la ville blanche comme pôle régional de santé témoigne d’une reconnaissance longtemps attendue de l’importance des régions de l’intérieur dans le développement national. Trop souvent, Djibouti-ville fait l’objet de toutes les attentions, absorbant la part du lion des investissements publics au détriment des régions. Cette centralisation a creusé des inégalités profondes, privant les populations rurales d’un accès à des soins de qualité et augmentant leur dépendance envers la capitale.
Au-delà de l’infrastructure elle-même, l’Hôpital Bourhan, reflète une vision sociétale à long terme. En mettant en place des programmes de prévention et de lutte contre les maladies épidémiques et endémiques, il est appelé à devenir un pilier de la santé publique dans notre pays.
De plus, l’initiative répond aux Objectifs de Développement Durable (ODD), lesquels promeuvent l’accès universel à des soins de qualité.
Cependant, la réalisation de cette vision exige plus qu’une simple promulgation de loi. Le défi principal réside dans l’exécution. Le succès de la mission assignée à l’Hôpital Régional de Tadjourah dépendra de la disponibilité de ressources humaines qualifiées et d’équipements modernes. Sans oublier, bien sûr, un financement adéquat. Il convient également de s’assurer que cette initiative s’inscrive dans une politique globale d’amélioration des infrastructures sanitaires et d’éducation à la santé.
Aujourd’hui plus que jamais, le moment est venu de concrétiser nos ambitions en matière de développement équitable. Les ambitions d’une nation qui aspire à assurer à chacun de ses citoyens, où qu’il se trouve, le droit fondamental à la santé. Sans sous-estimer l’étape cruciale qui vient d’être franchi, soyons vigilants et exigeants pour que cette promesse devienne une réalité pérenne.