L’escalade tragique de la violence au Soudan se poursuit dans l’indifférence générale. Mais la République de Djibouti qui préside en ce moment l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), elle, ne pouvait rester silencieuse. C’est ainsi qu’elle a élevé sa voix avec gravité et clarté en dénonçant les massacres à Wad Madani et ailleurs au Soudan. Ces actes de cruauté, caractérisés par leur mépris des droits humains fondamentaux, mettent à nu les blessures d’une nation soudanaise déjà fracturée.
La prise de position djiboutienne ne se limite pas à une simple condamnation. Elle est un signal fort, adressé non seulement aux acteurs du conflit, mais aussi à la communauté internationale. Au-delà des mots – « profonde préoccupation » et « ferme condamnation » – elle traduit une exigence de justice et soulève, au final, une question essentielle : à quel point les institutions régionales et internationales sont-elles prêtes à agir face à ces horreurs ?
La stabilité du Soudan est inséparable de celle de la Corne de l’Afrique. Une implosion prolongée menace de jeter des centaines de milliers de réfugiés sur les routes, d’intensifier les trafics transfrontaliers et de saper les efforts de développement dans toute la région.
Djibouti, fidèle à son rôle de médiateur, ne cesse d’appeler à un dialogue inclusif. Mais cet appel, aussi louable soit-il, se heurte à une réalité brute : la méfiance et les intérêts divergents des parties en conflit. Pourtant, l’Histoire a prouvé qu’aucune paix durable n’émerge sans compromis. Les leaders soudanais, les voisins et les partenaires internationaux doivent s’engager dans une action concertée et crédible pour éviter que ce conflit ne devienne l’épicentre d’une déstabilisation généralisée.
L’heure est à l’urgence et à la lucidité. Notre communauté régionale doit prendre conscience que la paix et la stabilité sont une responsabilité partagée. À l’IGAD, aux Nations Unies, et aux grandes puissances de répondre à cet appel, non pas par de simples déclarations, mais par des actions concrètes et immédiates.
La nation sœur soudanaise mérite plus qu’une solidarité de façade. Elle requiert un engagement sans faille pour redonner à son peuple espoir et dignité. Un tel défi, bien que monumental, est à la hauteur des valeurs que Djibouti incarne sur la scène régionale.