La semaine nationale du handicap dont les activités se déroulent depuis le 24 novembre bat son plein. Sous le thème ‘‘Soutenons l’inclusion, Célébrons la diversité du handicap’’, l’édition de cette année a été une occasion pour, l’Agence Nationale des Personnes Handicapées (ANPH), de promouvoir davantage le développement socio-économique, sanitaire et sécuritaires des djiboutiens à besoins spéciaux, en ne laissant personne de côté. Retour sur des initiatives qui redéfinissent les bases d’une société inclusive.  

Riches en inaugurations, en formations, en sensibilisations, mais également, en animations et en découvertes, la 6ème édition de la semaine nationale du handicap a servi de tremplin à l’ANPH, initiatrice de cet événement annuel, pour atteindre ses ambitions. Celles d’améliorer les conditions de vie des personnes à besoins spéciaux de notre pays.

Placée sous le thème ‘‘Soutenons l’inclusion, Célébrons la diversité du handicap’’, l’édition 2024 de cette semaine dédiée au handicap vise non seulement à éduquer le grand public, mais aussi à briser les stéréotypes, à changer le regard sur le handicap et à promouvoir l’égalité des chances sur le marché de l’emploi. Dans cette optique, l’ANPH, en collaboration avec les départements ministères et les organisations partenaires au développements, a organisé une série d’activités, les unes plus innovantes que les autres.  

Des acteurs du RNPH outillés…

En vue de promouvoir la santé et l’accès aux soins des personnes handicapées de notre pays, l’ANPH en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère de la Santé, a organisé du 24 au 26 novembre dernier, dans la salle de conférence du camp de la Garde des Côtes, un atelier de renforcement des capacités des acteurs du Réseau National des Personnes Handicapées (RNPH).

Durant ces trois jours, les participants ont acquis des compétences cruciales pour sensibiliser leurs communautés sur des thématiques essentielles : vaccination, santé maternelle et infantile, lutte contre le paludisme, santé mentale et surveillance communautaire. Ils ont également été formés à l’identification précoce des maladies, à l’orientation vers les structures sanitaires et à la collecte de données sur des pathologies telles que la polio, la rougeole et la malnutrition.

Un environnement scolaire exempt d’harcèlement….

L’évènement qui s’est tenu au lycée d’État de Djibouti a réuni élèves, enseignants et experts pour traiter d’un problème universel : le harcèlement en milieu scolaire. L’atelier, co-présidé par le ministre de l’Éducation Nationale, Moustapha Mohamed Mahamoud, et le directeur général de l’ANPH, Doualeh Saïd Mahamoud, a abordé les différentes facettes du harcèlement – qu’il soit verbal, physique ou psychologique. À travers des discussions interactives et des témoignages poignants, les participants ont exploré des stratégies de prévention et des moyens concrets pour identifier, signaler et gérer ces comportements. « Chaque enfant, qu’il soit valide ou en situation de handicap, a le droit de s’épanouir dans un environnement scolaire qui valorise ses capacités et protège sa dignité », a affirmé le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, dans une déclaration faite au cours du lancement de cet atelier.

Le ministre Moustapha Mohamed Mahamoud a également appelé à un changement de paradigme culturel, insistant sur l’importance de voir le handicap non comme une limitation, mais comme une forme d’habilité, méritant respect et soutien. Ce moment d’échange a également permis d’identifier des solutions pratiques pour prévenir et gérer ces situations dans les établissements scolaires.

L’objectif est clair : créer un cadre scolaire où chaque élève, quelle que soit sa condition, peut s’épanouir et réussir.

« Nous avons un rôle à jouer, non seulement en tant qu’éducateurs, mais aussi en tant que citoyens, pour éradiquer la stigmatisation et promouvoir la tolérance », a souligné Doualeh Saïd Mahamoud, directeur général à l’Agence Nationale des Personnes Handicapées (ANPH).

Les retombées de cet atelier vont au-delà de la sensibilisation. Il s’agit d’un cas concret vers une école inclusive, où élèves, enseignants et parents collaborent pour éradiquer le harcèlement et promouvoir des valeurs de bienveillance et d’entraide.

Un centre orthopédique révolutionnaire pour changer des vies

Dans la continuité de cette dynamique d’inclusion, un autre événement marquant de cette semaine a été l’inauguration d’un centre d’appareillage orthopédique et de réadaptation à l’hôpital Cheiko de Balbala. Ce centre incarne une avancée majeure dans la prise en charge des personnes en situation de handicap.

Doté d’équipements de pointe, celui-ci propose en effet, une gamme complète de services : fabrication et maintenance de prothèses, rééducation personnalisée, et suivi médical global, ce centre englobe plusieurs disciplines, telles que la kinésithérapie, l’ergothérapie, l’orthophonie et la psychologie clinique, offrant ainsi une prise en charge multidimensionnelle et adaptée.

Pour Doualeh Saïd Mahamoud, directeur général de l’ANPH, « ce représente un espoir, une promesse de mobilité et de dignité pour des centaines de familles djiboutiennes qui, jusqu’alors, faisaient face à des obstacles insurmontables pour accéder à des soins spécialisés. »

Le centre vise à soulager non seulement les personnes handicapées, mais aussi celles souffrant de pathologies neurologiques, rhumatologiques ou congénitales. Les nouveau-nés et nourrissons nécessitant une réadaptation physique y trouveront également des soins adaptés à leurs besoins.

ANPH/EPED : Trois formations, un objectif commun

Dans le cadre de son engagement envers une société plus équitable, l’Agence Nationale des Personnes Handicapées (ANPH), en partenariat avec l’Église Protestante Évangélique de Djibouti (EPED) et l’Union Européenne (UE), a lancé un programme de formation professionnelle destiné à offrir des compétences techniques adaptées aux besoins actuels du marché du travail aux jeunes filles et garçons en situation de handicap.

Ainsi, une première cohorte, composée de 40 participants, bénéficie de formations spécialisées réparties dans trois domaines clés tels que l’infographie où une quinzaine de jeunes explorent les fondamentaux du design numérique et de la création graphique.

Dans celui de l’audiovisuel une dizaine d’autres s’initient à la production et au montage vidéo, des compétences très demandées dans l’ère numérique. Quant à l’installation et la maintenance de panneaux solaires, un secteur porteur, aligné avec les objectifs de développement durable, 15 jeunes se forment dans le cadre de ce programme, financé par l’Union Européenne, dans le cadre du projet “Renforcement des capacités des associations de personnes handicapées et de la formation professionnelle en vue de la promotion de l’emploi”.

Lors de l’événement, les jeunes ayant déjà suivi une formation sur les compétences de base en employabilité ont reçu leurs certificats. Il est à noter que ce volet est également soutenu par l’USAID dans le cadre de son projet pour l’employabilité des jeunes.

Des divertissements et des découvertes, au centre des activités de la semaine.

Une kermesse animée a illuminé les Enfants à Besoins Spéciaux du Centre d’Enseignement Spécialisé le jeudi passé. Jeux ludiques et activités récréatives ont permis à aux enfants de ce centre de savourer des moments de joie et de détente dans un cadre propice à leur épanouissement. Le lendemain, l’île Moucha a offert un cadre paradisiaque à une excursion inédite. Pour la première fois, des personnes en situation de handicap ont exploré les mangroves et les fonds marins grâce à une plongée adaptée. Cette expérience, riche en émotions, a souligné l’importance d’ouvrir les portes des loisirs et de la nature à tous.

Le sport a clôturé cette série que l’ANPH a organisé dans le cadre de cette semaine pour renforcer la morale des personnes en situation de handicap. Organisé au complexe omnisport de Balbala, l’évènement a rassemblé des membres des associations de personnes handicapées des trois communes de la capitale et notamment le directeur général de l’ANPH, Doualeh Saïd Mahamoud et le Colonel Waïs Omar Bogoreh, Commandant des Garde-Côtes Djiboutiennes. Marche, football et tennis de table ont permis aux participants de démontrer leur talent tout en célébrant l’inclusion et l’égalité des chances dans le domaine sportif. Des trophées ont récompensé les performances, rappelant que le sport est un droit et une passion universels.

RACHID BAYLEH