La Banque mondiale a organisé vendredi dernier une conférence régionale à Tunis pour débattre des transformations de la nature du travail et de la nécessité d’adapter les systèmes éducatifs pour exploiter ces opportunités. La République de Djibouti y était représentée par le secrétaire général du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFOP). Citons en l’occurrence Mohamed Abdallah Mayhoub qui a pris part aux travaux la conférence à l’instar de plusieurs décideurs du secteur public et des représentants de la société civile et du secteur privé d’Algérie, d’Égypte, de Libye, du Maroc, de Tunisie et d’autres pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
Il s’agissait de débattre des conclusions de deux rapports récemment publiés par la Banque mondiale et qui appellent à investir davantage dans les populations pour préparer les économies de demain. Ces rapports plaident en faveur de l’accroissement des investissements dans la santé et l’éducation et de l’amélioration des systèmes de protection sociale, des conditions essentielles pour s’adapter aux mutations induites par la technologie et saisir les occasions qui en découlent.
Lors de son intervention, le secrétaire général du MENFOP a affirmé que « le développement des ressources humaines et la gouvernance sont des éléments importants pour obtenir des résultats dans les réformes des systèmes éducatifs, de même que mettre l’effort sur des formations ciblées ».
M.Mohamed Abdallah Mayhoub a également indiqué que « la solution réside dans la possibilité d’apporter des solutions innovantes aux jeunes et de leur donner une insertion décente. Djibouti s’engage sur l’agenda numérique et met en place des réformes éducatives ». Il a en outre déclaré qu’ « à Djibouti, le projet de transformation du système éducatif pour des résultats rapides repose sur 4 axes: une éducation inclusive, régionale et rurale, le développement du préscolaire, la gouvernance et l’accès pour tous aux technologies ».
Par ailleurs, le haut responsable djiboutien a souligné le principe d’ « investir dans les compétences de communication et les compétences technologiques des jeunes. Nous voulons un ordinateur par élève et un ordinateur par enseignant. Cela garantit aux étudiants un accès de qualité à l’information et nous permettra non seulement d’enseigner des compétences mais également de changer la mentalité et la culture».
A noter que cet événement était présidé par le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, et le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Ferid Belhaj. La rencontre avait pour but d’engager un débat approfondi autour d’une feuille de route ambitieuse destinée à améliorer les résultats en matière d’éducation et de formation.
Le rapport sur le développement dans le monde 2019, intitulé « Le travail en mutation », démontre que les technologies numériques renforcent la demande de compétences cognitives avancées, d’aptitudes socio-comportementales et de capacités d’adaptation sur les marchés du travail.
L’économie numérique — en particulier par l’intermédiaire des plateformes en ligne — offre par ailleurs la possibilité de créer davantage d’emplois. Ainsi, l’application de réservation de véhicule avec chauffeur Careem est aujourd’hui une entreprise qui pèse un milliard de dollars et qui a créé des milliers d’emplois dans la région.
En outre, comme la localisation des emplois importe moins aux plateformes numériques, elles offrent des débouchés dans les régions moins développées. Néanmoins, pour tirer parti des possibilités offertes par l’économie numérique mondiale, les pays de la région MENA devront étendre l’accès au haut débit et aux paiements numériques pour permettre à tous leurs citoyens de bénéficier des avantages de la technologie.