Les jeux olympiques de Paris approchent à grand pas. C’est l’occasion pour nous de dresser le portrait des femmes et des hommes que Djibouti alignera durant ces jeux pour récolter des médailles. Au premier rang desquels se trouvent Mohamed Ismail ibrahim alias Fatah. Une valeur sûre de l’athlétisme djiboutien ou plutôt une révélation qui pourrait faire la différence durant cette olympiade.
La région d’Ali-Sabieh est connue comme une pépinière de l’athlétisme djiboutien. En effet nombreux sont les athlètes originaires de cette région et qui ont brillé à l’échelle internationale. Parmi eux, Ahmed Salah Houssein, porte flambeau du sport djiboutien dans les années 80 et 90. Un marathonien de renom qui a rendu célèbre notre pays. Mohamed Ismail Ibrahim alias Fatah est de cette lignée. Il voit lui aussi le jour à Ali -Sabieh en 1997 dans une famille nombreuse. Il est le 3e d’une fratrie de 10 enfants. D’emblée il nous a confié qu’il fréquentait à l’école primaire un établissement située à 3 kilomètre de son domicile. Ce qui a forgé très tôt son endurance et sa capacité à faire plusieurs fois cette distance Au collège, durant l’épreuve d’EPS, ses résultats impressionnent ses professeurs qui le détectent très tôt. Aussitôt, il est pris en main par un coach qui s’appelait Chaban Daher Moussa, un professeur d’Education Physique et Sportive qui l’a pris sous ses ailes. Ce dernier était chargé de l’athlétisme au sein de la fameuses Association Sportive d’Ali-Sabieh (ASAS) qui avait marqué le sport national à tous les niveaux.
En 2009, il est sélectionné pour être inscrit à l’école sport et étude d’Ali-Sabieh qui fut inaugurée par le Président de la République M.Ismail Omar Guelleh.
Une structure de formation sportive et d’enseignement général et professionnel.Une école chargée de former des jeunes sportifs Djiboutiens qui pourraient prendre la relève de leurs ainés.Un centre qui faisait office de pépinière de sportifs. Selon Fatah, le rythme était très soutenu alliant cours et sport intensif. Il opta finalement à se consacrer uniquement au sport.
Pour lui, c’est le commencement d’une carrière d’athlète. Ses débuts sont certes difficiles car il a fallu s’adapter, se surpasser, et se serrer la ceinture pour réaliser des performances convenables. Après de longues séances d’entrainements, des conseils avisés de son entraineur,de continuels entrainements, il gagne en confiance en soi et améliore régulièrement ses résultats. En 2014 il participe aux jeux olympiques de la jeunesse et remporte une médaille de Bronze. Les succès s’enchaînent que ça soit aux jeux de la Francophonie, aux jeux islamiques, aux championnats arabes, les meetings en Europe mais aussi au niveau national et surtout le marathon de Djibouti. « J’ai beaucoup travaillé pour arriver là où je suis aujourd’hui. J’ai enduré des défaites qui m’ont point découragé et qui, au contraire, m’ont permis de persévérer dans ma voie. J’ai cru en mon potentiel et finalement la réussite a été au rendez-vous », dit –il.
En 2022, Fatah fait partie des athlètes qui ont bénéficié de la subvention du Président Ismail Omar Guelleh. Pour lui c’était un tournant car le chef de l’Etat a voulu à travers ce geste insuffler une nouvelle dynamique au sport national et en particulier à l’athlétisme pour que nos athlètes puissent se préparer dans de bonnes conditions aux différentes compétions internationales.Les bons résultats ne se sont pas fait attendre.
«Aujourd’hui, les athlètes djiboutiens ont amélioré leurs performances, les chronos qu’ils réalisent démontrent si besoin était qu’ils sont capables de concurrencer les grands champions du monde.Je suis très confiant en leur capacité à ramener des médailles aux JO de Paris. Sans l’ombre d’un doute ils brilleront et seront une fierté nationale », insiste Fatah avec force et conviction.
Il tient à remercier ses différents entraineurs outre M.Chaban, il cite M.Parra Luisa, un coach cubain qu’il l’a aussi marqué mais aussi Djama Aden (Somalia) Hassan Said, Abdi Osman ; Addu Ruiter de la Hollande et enfin Houssein Shiba son actuel entraineur éthiopien.
Il ne peut omettre aussi de rendre hommage au chef d’Etat-major Général des Armées le général Zakaria Cheikh Ibrahim qui l’a toujours soutenu et encouragé depuis son engagement dans l’armée en 2012. Aujourd’hui il porte le grade de capitaine et il est chargé d’organiser l’équipe nationale d’athlétisme dont il est le porte-drapeau.
Hassan Said, entraineur de l’équipe nationale d’athlétisme ne tarit pas d’éloges à son égard : « Fatah est un athlète qui a la hargne de gagner, il est fort mentalement et possède un physique prêt à rivaliser avec les grands athlètes du monde. Au dernier championnat d’athlétisme du monde à Budapest il a été vice-champion Avec un temps de 12’56 sur 5000m il est un potentiel médaillé durant ces prochains jeux olympiques de Paris Sa spécialité et le 3000 steeple–chase avec un temps de 8’22. Je peux dire qu’il possède toutes les pièces maitresses comme la vitesse, l’endurance, la résistance Nous attendons beaucoup de lui aussi durant les prochains championnats d’Afrique qui auront lieu à Yaoundé du 21 au 26 juin »
Pour Said Ismail Hassan Président de la Fédération djiboutienne d’Athlétisme, «Fatah est un garçon sérieux et travailleur. De par les performances qu’il vient de réaliser ces trois dernières années, il est de loin notre meilleur athlète. Il est doublé aussi de qualités de leader. Il est responsable de l’équipe nationale. Fatah est mon relais à Addis-Abeba et celui de la Présidente du Comité Nationale Olympique et Sportif, mais aussi celui de l’entraineur national de l’équipe d’athlétisme Non seulement il montre l’exemple sur la piste mais aussi il montre l’exemple sur la vie de tous les jours ».
Marié et père de deux enfants Mohamed Ismail Ibrahim alias Fatah attend avec impatience cette olympiade de Paris à laquelle il s’est longtemps préparé. Nous lui souhaitons bon vent.
Kenedid Ibrahim Houssein
Encadré
Ses chronos dans les différentes courses et ses médailles
10000m : 27;22
5000m 12:56
3000m steeple-chase 8:22
3000m 7:46
1500m 3:36
3:36
