
La République de Djibouti a franchi hier une étape décisive dans sa démarche de promotion de la bonne gouvernance, en validant officiellement le rapport bilan des progrès réalisés par les institutions et agences nationales dans le cadre du Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP). Organisé hier mardi dans la salle des conférences du ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale, l’atelier de validation a rassemblé autour de la même table les principaux acteurs du processus. Présidé par M. Mohamed Idris Farah, Conseiller principal du ministre des Affaires Étrangères, l’événement s’est déroulé en présence du Président coordinateur national du MAEP, M. Hamid Mohamed Aden, de la Secrétaire nationale du MAEP, Mme Amina Ahmed Yonis, des points focaux des institutions et agences nationales, ainsi que des commissaires thématiques des axes d’intervention du mécanisme.

Dans son allocution d’ouverture, M. Mohamed Idris Farah a rappelé que Djibouti, membre du MAEP depuis 2007, n’a cessé de démontrer sa volonté de soumettre sa gouvernance à un examen exigeant et transparent. Après un premier audit complet en 2015, puis une évaluation ciblée en 2019, le pays confirme aujourd’hui son engagement à poursuivre ses efforts pour renforcer la démocratie, la bonne gouvernance et la transformation socio-économique.
L’élaboration de ce rapport bilan, qui couvre la période 2015-2024, est le fruit d’un travail méthodique, mené par des experts nationaux avec l’appui des points focaux et des personnes ressources lors de nombreuses rencontres de terrain. Depuis le lancement de l’atelier d’information et de sensibilisation en novembre 2024, les équipes se sont mobilisées pour collecter données et témoignages, et mener une analyse approfondie des actions prioritaires et des résultats obtenus dans le cadre du Programme National d’Actions (PNA). « Cet atelier de validation est l’aboutissement d’un effort collectif qui traduit l’engagement et le sens de responsabilité de chacun », a déclaré M. Mohamed Idris Farah, saluant l’esprit d’équipe et la rigueur de tous les acteurs impliqués.

Prenant la parole à son tour, M. Hamid Mohamed Aden, Président Coordinateur National du MAEP, a précisé que cet atelier avait pour objectif général d’exploiter pleinement les capacités existantes, tant au niveau individuel qu ‘institutionnel, afin d’obtenir de meilleurs résultats. Il a insisté sur le rôle crucial de cette rencontre pour « discuter des progrès accomplis, des défis rencontrés et partager les expériences » en vue de réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD).
Dans cette perspective, l’atelier contribue également à renforcer la capacité du pays à préparer les examens nationaux volontaires pour le Forum Politique de Haut Niveau et à aligner ses rapports sur l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, véritable feuille de route du développement continental. M. Hamid Mohamed Aden a rappelé que « les objectifs mis en avant dans ce rapport concernent notamment la décentralisation, la transformation structurelle et la diversification de l’économie, qui constituent de véritables défis ». Il a également souligné l’importance de la promotion et de la protection des droits des femmes, des enfants et des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, qui restent au cœur des priorités nationales.
En conclusion, il a salué l’évolution du MAEP qui compte désormais 44 pays membres, dont la récente adhésion des îles Comores, et qui réunit pouvoirs exécutif, judiciaire, législatif et société civile autour d’un même objectif : promouvoir une gouvernance exemplaire et partagée.
Une contribution précieuse pour l’avenir
Au-delà de sa valeur d’évaluation, ce rapport bilan servira de référence pour accompagner l’élaboration du troisième Plan National de Développement (PND3), récemment lancé par le Premier ministre SEM Abdoulkader Kamil Mohamed. Les enseignements tirés de cet exercice contribueront à consolider les acquis et à orienter les politiques publiques pour répondre aux défis structurels et conjoncturels du pays. Si les défis restent nombreux, notamment face aux enjeux climatiques et aux besoins de transformation économique, cet atelier de validation aura permis de réaffirmer un engagement collectif : la bonne gouvernance est un socle indispensable pour bâtir une société plus juste et résiliente.
À l’issue de la rencontre, M. Mohamed Idris Farah a réitéré ses félicitations et ses encouragements aux acteurs du MAEP : « Votre engagement, votre sérieux et votre détermination sont des atouts précieux pour Djibouti, qui reste plus que jamais un acteur engagé pour une gouvernance exemplaire sur le continent africain. »
Avec ce rapport, Djibouti réaffirme son ambition de rester un modèle de transparence, de concertation et de progrès au service de ses citoyens et de l’Afrique.
Saleh Ibrahim Rayaleh