Le somptueux décor du Gadileh Resort de Tadjourah abrite depuis hier un conclave de trois jours qui mobilise l’ensemble des acteurs et des parties prenantes qui interviennent dans les thématiques de la gestion des déplacements forcés et de la protection et l’assistance aux réfugiés.
Après le mot de bienvenue du préfet de la région de Tadjourah, M. Hassan Dabaleh, c’est le Secrétaire général du ministère de l’Intérieur, M. Sirag Omar Abdoulkader, qui a lancé les travaux du dialogue national sur les déplacements forcés. L’occasion pour lui de rappeler qu’il s’agit du second rendez-vous autour de la thématique des déplacements forcés. Une rencontre qui est prévue dans moins d’une année du Forum Global sur les Réfugiés, prévu en décembre 2023.
Après ce rappel, il a indiqué que ce dialogue doit permettre d’identifier les ressorts et les implications du déplacement forcé et la protection et l’assistance offerte aux réfugiés à Djibouti. L’occasion pour lui de saluer la large participation des autorités préfectorales, et l’ensemble des parties prenantes sur la question des réfugiés issus des départements ministériels concernés, et administratives des régions, le secteur communautaire et les organisations non gouvernementales ainsi que le secteur privé et la société civile.
Le Secrétaire exécutif de l’ONARS, M. Houssein Hassan Darar, a pour sa part mis l’accent sur la position de notre pays qui est un carrefour des mouvements humains, au cœur d’un nœud qui relie les continents africain, asiatique et européen. Ce qui en fait un lieu de transit et de destination pour des dizaines de milliers de réfugiés, demandeurs d’asile et de migrants. « Djibouti est un épicentre des déplacements forcés dans la région, avec près de 35 000 réfugiés et demandeurs d’asile qui sont pris en charge par le Gouvernement à travers l’ONARS » a-t-il rappelé. Ce dialogue est propice à « une large réflexion autour des solutions communes aux déplacements forcés à Djibouti et ainsi promouvoir la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile dans le cadre d’un mouvement migratoire plus large » a-t-il encore justifié.
La Directrice de la division santé et du développement sociale de l’IGAD, Mme Fathia Alwan Aboubaker, a pour sa part rappelé que « notre région abrite environ 4.5 millions de réfugiés et 12 millions de personnes déplacées ». D’où la mobilisation de l’IGAD au plus près « des nombreuses populations déplacées » qui « ont du mal à se libérer du cycle de la dépendance à l’aide humanitaire et à trouver des solutions durables ». Une mobilisation sous la forme d’efforts concertés, avec le soutien de généreux partenaires, visant à défendre des approches inclusives et axées sur le développement pour faire face aux déplacements et des situations d’impasses prolongées dans l’existence de milliers de personnes dans les camps de réfugiés de la région. « Djibouti est un bénéficiaire direct du projet de réponse du développement à l’impact des déplacements (DRDIP) qui a transformé les zones d’accueil des réfugiés grâce à des initiatives communautaires. Djibouti travaille également avec le Fonds régional pour la migration de l’IGAD sur la santé » a-t-elle soutenu. Elle a conclu son intervention en soulignant que le dialogue national permettra de rassembler les différentes parties prenantes travaillant sur les déplacements forcés dans le pays pour améliorer la cohérence des réponses et de renforcer la collaboration entre les ministères, les départements techniques, les agences et les parties prenantes.
A l’issue des interventions officielles, les travaux du Dialogue national ont démarré par une série de présentations sur les tendances mondiales et régionales du déplacement forcé, le cadre juridique et institutionnel de gestion des réfugiés à Djibouti, la mise en œuvre des recommandations internationales sur les statistiques relatives aux déplacés internes et aux réfugiés et enfin la mise en œuvre du cadre d’action globale en faveur des réfugiés, etc.
Les participants ont pu échanger et travailler à l’élaboration de solutions communes et cohérentes visant à améliorer la prise en charge et le soutien adéquat pour les personnes réfugiées dans notre pays. A noter que le Dialogue permettra d’identifier les goulots d’étranglements et de prendre les mesures adéquates pour accélérer la mise en œuvre des activités identifiées pour renforcer la qualité des réponses aux déplacements forcés.
A l’issue des trois journées de rencontres et d’échanges, des recommandations seront formulées pour l’élaboration de solutions communes et cohérentes aux problématiques des déplacements forcés. Notons enfin que le Dialogue national se déroule dans le cadre somptueux du Gadileh Resort de Tadjourah, situé en bordure de mer.