La République de Djibouti regarde vers l’avenir. Outre le formidable développement de son économie mené ces dernières années tambour battant, le petit pays de la Corne de l’Afrique a fait des pas de géant en vue de jouer sa partition au sein du concert des nations, dans un ordre mondial fortement influencé par la mondialisation.

La République de Djibouti constitue déjà une plaque-tournante financière dans la corne de l’Afrique, en référence à son attractivité vis-à-vis des pays de la région dans le domaine de la paix et de la sécurité, mais surtout en matière d’investissement et de hub financier.

La politique d’expansion économique de la République de Djibouti, à travers l’intégration régionale, est l’un des piliers du programme de développement à long terme, la Vision “Djibouti 2035”.

En tant qu’instrument de mise en œuvre de cette intégration régionale, le port de Djibouti joue un rôle majeur car il est situé à l’entrée sud de la mer Rouge, au carrefour des grandes lignes maritimes internationales reliant l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Il s’agit d’un emplacement optimal par rapport à la principale route commerciale Est-Ouest et constitue une plaque tournante régionale sûre pour le transbordement et le relais des marchandises. Depuis 1998, le port a traité 100% du trafic maritime éthiopien, qui se déplace vers et depuis Addis-Abeba par camion et par chemin de fer. Pour accueillir cette activité importante, le port a mis à disposition des infrastructures de qualité supplémentaires ainsi que la plus grande zone-franche de l’Afrique. Le port de Djibouti est idéalement situé pour desservir le marché du COMESA, reliant 19 pays et 380 millions de personnes.

Dans ce cadre, l’appartenance de la République de Djibouti à ce vaste espace économique avait donc ouvert un potentiel commercial considérable et des opportunités de croissance et d’investissement, dans le cadre d’une économie ouverte centrée sur les activités portuaires et logistiques pour la République de Djibouti.

La République de Djibouti est un pays dont l’atout économique majeur est son infrastructure existante sur l’une des routes maritimes et commerciales les plus fréquentées au monde. L’objectif affiché était de viser à optimiser les avantages comparatifs en desservant le marché du COMESA, ainsi que les pays enclavés d’Afrique centrale et même d’autres régions.

Le développement économique est soumis à l’afflux de fonds. Jusqu’à présent, le pays a sécurisé et utilisé sa situation géo-économique stratégique, son environnement sécuritaire et sa monnaie stable pour attirer les investisseurs et développer d’autres sources de revenus.

Djibouti utilise efficacement sa principale base de ressources, qui est sa situation géostratégique et géoéconomique sur la mer Rouge, combinée aux infrastructures portuaires, commerciales et logistiques performantes existantes. Ceci est encore démontré par des investissements à grande échelle dans le transport maritime et le secteur des services, y compris l’expansion et la construction de la zone franche et des parcs industriels.

Toutes ces infrastructures de pointe sont pensées et mises en œuvre afin de faire de Djibouti la porte d’entrée des pays du COMESA, qui constitue une place de marché majeure pour le commerce tant interne qu’externe.

Afin de développer davantage ses capacités pour une plus grande implication dans les grandes préoccupations internationales en matière de comportement responsable dans les domaines de l’environnement, du changement climatique et du développement durable, la République de Djibouti salue cette nouvelle et louable initiative de l’Inde pour parler au nom des pays du Sud dans le forum du G20, avec un accent particulier à l’esprit collectif dans l’élaboration des priorités de chaque nation du SUD.

La République de Djibouti suit avec beaucoup d’intérêt le rôle croissant des pays émergents du Sud Global. Elles ont été décisives pour surmonter les divergences entre les grands acteurs géopolitiques. Le sommet de Bali était le premier d’une série de présidences du G20 du Sud mondial. Les prochaines présidences du G20 seront assurées par des membres du groupe BRICS : l’Inde en 2023, le Brésil en 2024, puis l’Afrique du Sud en 2025.

Dans l’ensemble, la République de Djibouti s’est engagée à promouvoir la coopération Sud-Sud comme moyen de soutenir son développement et sa prospérité avec d’autres pays en développement et de favoriser un ordre mondial plus équitable et inclusif.

Alors que la présidence actuelle indienne du G20 offre une occasion spéciale aux PMA (pays les moins avancés) et aux pays en développement qui ne font pas partie du processus du G20 d’être entendus, cette initiative unique d’organiser un sommet virtuel appelé « La voix du Sud global » sous le thème « UNE VOIX, Un OBJECTIF COMMUN » permettra à la République de Djibouti de partager ses opportunités d’investissement et ses principales préoccupations concernant les enjeux globaux tels que l’environnement et le changement climatique, à travers cette plate-forme virtuelle commune mise à disposition par l’Inde, avec plus de 120 pays invités à participer.

La coopération Sud-Sud est un concept qui désigne l’ensemble des échanges et collaborations qui ont lieu entre les pays du Sud, c’est-à-dire les pays en développement. Djibouti, en tant que pays en développement situé en Afrique de l’Est, peut être impliqué dans diverses formes de coopération Sud-Sud avec l’Inde. Par exemple, Djibouti entretient des relations étroites avec ses voisins de la région, notamment l’Éthiopie, avec laquelle il partage une longue frontière commune et des liens historiques et culturels. Les deux pays ont développé en collaboration des projets communs dans divers domaines, tels que les transports, l’énergie et le commerce.

Djibouti entretient également des relations de coopération avec d’autres pays en développement, notamment en Asie et en Afrique. Par exemple, elle a signé des accords de coopération avec l’Inde qui visent à promouvoir le commerce et l’investissement dans le cadre de la coopération entre l’Asie et l’Afrique. En bref, la coopération Sud-Sud est importante pour Djibouti car elle lui permet de développer ses relations avec d’autres pays en développement et de bénéficier de leur expérience et de leur savoir-faire.

D’un autre côté, l’Inde est un fervent partisan de la coopération Sud-Sud, qui fait référence aux échanges et aux collaborations qui ont lieu entre les pays du Sud global, ou pays en développement. L’Inde participe depuis longtemps à la coopération Sud-Sud et a fourni une assistance à d’autres pays en développement dans divers domaines, notamment la santé, l’éducation et les infrastructures.

Un exemple notable et historique de la participation de l’Inde à la coopération Sud-Sud est son rôle dans la formation du Mouvement des non-alignés (NAM) pendant la guerre froide. Le NAM était un groupe de pays en développement qui cherchait à rester neutre dans la lutte mondiale pour le pouvoir entre les États-Unis et l’Union soviétique. L’Inde a joué un rôle clé dans le NAM et a utilisé son influence pour promouvoir les intérêts des pays en développement sur la scène mondiale.

Aujourd’hui, l’Inde continue de participer à la coopération Sud-Sud à travers une variété d’initiatives et de programmes et constitue un contributeur majeur à l’Association sud-asiatique de coopération régionale (ASACR), en établissant de solides partenariats avec d’autres pays en développement d’Afrique et d’Amérique latine.

En tant que président et hôte du Sommet du G20, et avec une longue histoire de coopération avec l’Afrique, la République de Djibouti salue l’engagement de l’Inde à devenir la voix des pays du Sud en soutenant le développement du continent à travers le plaidoyer des pays en développement et les moins avancés via cette plate-forme commune virtuelle.

D’autre part, l’Inde a mis en place un certain nombre d’initiatives et de programmes pour promouvoir la coopération avec les pays africains, notamment le Sommet du Forum Inde-Afrique, qui se tient tous les trois ans pour faciliter un dialogue de haut niveau entre les deux régions.

La coopération de l’Inde avec la République de Djibouti couvre également un large éventail de domaines, notamment le commerce, l’investissement, les infrastructures, la santé et l’éducation. L’Inde est l’un des plus grands partenaires commerciaux de l’Afrique et a investi dans un certain nombre de secteurs sur le continent, notamment les télécommunications, l’énergie et la fabrication.

Outre la coopération économique et culturelle, la République de Djibouti est prête à apprécier le soutien que l’Inde apporte aux pays africains sous la forme d’aide au développement et de programmes de renforcement des capacités, à l’instar de son financement des projets de soins de santé et d’éducation dans divers pays africains ainsi que l’envoi des équipes médicales et la formation des professionnels africains dans divers domaines.

Dans l’ensemble, la coopération de l’Inde avec l’Afrique repose sur un esprit de partenariat et un engagement commun à promouvoir le développement et la prospérité sur le continent.

Pour conclure mon interview, permettez-moi de rendre un vibrant hommage au Premier ministre de l’Inde, Shri Narendra Modi, pour sa vision et sa lutte continue pour le bien-être de sa nation.

Il est très louable que le même esprit ait amené l’Inde à offrir une plate-forme commune virtuelle aux pays du Sud afin de se constituer en Porte-Voix leurs perspectives et leurs priorités, au cours de sa présidence du G20.

S.E.M. ISSE ABDILLAHI ASSOWEH

Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire de la République de Djibouti en Inde