
Au cœur de la Cité Hodan, dans un quartier en pleine expansion de la capitale, un nouvel espace attire depuis quelques mois une foule toujours plus nombreuse. On y entend des rires d’enfants, des encouragements de spectateurs venus assister à des matchs amicaux, des conversations animées autour des tables de restauration. Les couleurs vives du lieu, la vitalité de ses activités et la convivialité qui s’en dégage traduisent un souffle nouveau. Cet espace n’est pas un lieu ordinaire : c’est le Complexe de Loisir Djicimbir, une initiative privée qui incarne l’audace et la détermination de la jeunesse djiboutienne à bâtir des projets à la hauteur de ses rêves.

Le Complexe de Loisir Djicimbir n’est pas sorti de terre par hasard. Il porte l’empreinte d’une histoire familiale et d’un engagement personnel. Son fondateur, Souleiman Elmi Abdillahi, ingénieur de formation et ancien cadre du Port de Djibouti, a voulu donner une dimension concrète à une ambition nourrie depuis des années. Derrière son initiative se profile la mémoire de son père, feu Elmi Abdillahi Okieh, surnommé Djicimbir, figure respectée dont il voulait perpétuer le nom et l’esprit. En choisissant de baptiser le complexe ainsi, Souleiman a voulu lier son projet à un héritage, tout en lui insufflant une orientation tournée vers l’avenir. Ce lieu, pensé pour accueillir aussi bien les familles que les jeunes, s’impose peu à peu comme une référence dans la vie sociale de la capitale. Les terrains qui accueillent des matchs passionnés, l’académie qui forme les talents émergents, l’espace réservé aux plus petits et les services de restauration ne constituent pas seulement des installations. Ils forment un tout cohérent qui donne à Djibouti un centre moderne où se rencontrent loisirs, sport et convivialité. L’initiateur du projet, loin de s’arrêter là, nourrit d’autres ambitions. Une piscine et une salle de sport viendront bientôt compléter les équipements existants. Ce développement progressif témoigne d’une vision claire : faire du Complexe Djicimbir un lieu incontournable, où chaque Djiboutien pourra trouver un espace qui lui correspond.

Réaliser un tel projet n’a pas été sans défis. Le financement, la recherche des terrains, la mise en place des infrastructures et les démarches administratives ont représenté autant d’obstacles qu’il a fallu franchir avec patience et détermination. Mais Souleiman aime à rappeler que les difficultés sont formatrices. Elles forgent le caractère et poussent à innover. Pour lui, l’entrepreneuriat n’est pas une aventure linéaire, c’est une école de vie où l’on apprend de ses erreurs, où chaque pas en avant se mérite, et où l’on sort grandi des épreuves. Son parcours illustre aussi la soif d’apprendre qui anime une nouvelle génération. Ingénieur en électromécanique, il a jugé nécessaire de se former en gestion pour maîtriser les outils nécessaires à la conduite de ses projets. À ses yeux, l’apprentissage ne se termine jamais. C’est cette conviction qui l’a poussé à enrichir ses compétences, afin de donner plus de solidité à son initiative.
Une jeunesse encouragée à entreprendre
L’émergence du Complexe Djicimbir est aussi le reflet d’un contexte national favorable. L’État, sous l’impulsion du président Ismaïl Omar Guelleh, encourage depuis plusieurs années l’initiative privée et crée un climat propice aux investissements. Ce soutien, Souleiman le souligne avec gratitude. Sans un cadre clair et sécurisant, il aurait été beaucoup plus difficile de donner vie à son ambition. Pour lui, la politique nationale en faveur de l’entrepreneuriat donne aux jeunes Djiboutiens une opportunité unique de transformer leurs idées en projets concrets et de participer activement au développement du pays.
Au-delà de l’aspect économique, le Complexe Djicimbir joue aussi un rôle social. Dans une capitale en pleine mutation, les espaces de loisirs modernes sont essentiels. Ils offrent à la jeunesse des lieux d’expression, de détente et d’épanouissement. Ils contribuent à renforcer les liens familiaux et sociaux. Ils participent enfin à la construction d’une identité urbaine plus riche, où la modernité dialogue avec les traditions.
Souleiman adresse un message clair à la jeunesse djiboutienne : croire en ses idées, persévérer malgré les obstacles, et ne jamais cesser d’apprendre. Pour lui, le succès ne se mesure pas uniquement aux résultats financiers, mais aussi à la capacité d’un projet à inspirer, à créer de l’emploi et à ouvrir de nouvelles perspectives. Chaque jeune, dit-il, doit comprendre qu’il a un rôle à jouer dans la construction du pays. Les opportunités existent, il appartient à chacun de les saisir et de les transformer en réalités.
Le Complexe Djicimbir ne représente pas seulement l’aboutissement d’un rêve personnel. Il marque une étape dans une dynamique plus large. Souleiman et son équipe veulent aller plus loin, développer de nouvelles infrastructures, diversifier les services, et contribuer encore davantage au dynamisme économique et social de Djibouti. Le nom qu’il porte rappelle un héritage, mais son esprit est résolument tourné vers l’avenir. Dans les allées animées où les enfants s’amusent, sur les terrains où les matchs s’enchaînent, autour des tables où les familles partagent un repas, se dessine l’image d’un Djibouti en mouvement. Le Complexe Djicimbir devient ainsi bien plus qu’un lieu de loisirs. Il est le symbole d’une jeunesse confiante, créative et déterminée à bâtir son avenir, en s’appuyant à la fois sur la mémoire de ses aînés et sur l’élan d’une modernité assumée.
Nima Aden