Le président de la République, Ismaïl Omar Guelleh, a participé au XVIIIe sommet du Mouvement des non-alignés qui s’est tenu les 25 et 26 octobre à Bakou, en Azerbaïdjan, et qui a rassemblé plus de 60 chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que des dirigeants d’organisations internationales.

Les pays membres de ladite organisation, dont le mouvement a été fondé à l’époque de la guerre froide en 1961 à Belgrade, ont fait l’objet de discussions en profitant de cette plateforme multiforme afin de faire tout leur possible pour le renforcement de la paix et de la sécurité internationale, le développement du dialogue et de la coopération entre les pays.

57 ans après sa création, le Mouvement des Non-alignés joue toujours un rôle important dans l’assurance de la paix et de la sécurité internationales. Il regroupe 120 Etats représentant 55% de la population mondiale.

A l’heure de la mondialisation, le mouvement doit faire face à de nombreux enjeux. Le plus important consiste à renforcer la connectivité entre ses pays membres qui, mondialisation oblige, font partie de différentes organisations internationales, financières et sécuritaires, et dont l’intérêt porté au mouvement des non-alignés diminue.

Comment faire pour que ce mouvement puisse retrouver sa place et rivaliser avec les autres mécanismes de coopération à l’heure de la mondialisation ? C’est la question à laquelle les participants se sont efforcés de trouver une réponse lors de ce sommet de Bakou.

L’objectif primaire est de formaliser une coopération plus étroite entre les pays membres et le rôle croissant du mouvement dans l’édification d’un monde équitable et où les intérêts des pays du Sud seront pris en compte.

A cette occasion, la république de Djibouti plaide contre la gestion des problématiques actuelles par l’« unilatéralisme» en rejetant l’idée qu’elle puisse être pensée comme outil de politique étrangère.

Il est clair que les mutations du monde actuel peuvent à la fois donner raison à ceux qui avancent que la scène internationale n’a pas changé et à ceux qui avancent qu’elle a été profondément bouleversée.

« La promotion de la paix et de la sécurité internationales au service du développement durable » repose toujours sur des Etats, qui restent les unités fondamentales et les acteurs principaux. Ces Etats continuent de poursuivre des intérêts et à rivaliser entre eux pour faire progresser ces intérêts.

Les fléaux que sont le terrorisme et l’extrémisme sont la principale menace à la sécurité de tout un chacun et ces menaces rendent vital le renforcement de la coopération entre les pays.

Ainsi, le nouvel affrontement « Est-Ouest » est avant tout, de façon très classique, d’ordre géostratégique et Djibouti entend, grâce à son positionnement géographique exceptionnel, se définir en tant que promontoire, un pont et un carrefour d’une Corne d’Afrique exténuée de violences en formalisant notamment son rôle dans l’édification de la paix pour incarner, via son détroit maritime, le rôle audacieux des non alignés.

C’est pourquoi, l’assurance de la paix et de la sécurité dans le monde est un objectif commun prioritaire. Djibouti se prévaut, pour ce faire, d’être en avant-garde d’un monde post guerre froide et souhaite se braver des dissonances cognitives qui peuvent resurgir des éventuelles contraintes dans la gestion des tensions des Etats abrités sur son territoire national.

Si la présence des bases militaires pouvait encore récemment sembler anachronique, elle n’a jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui. Et l’argument ad hominem de Djibouti est de concourir pour préserver des intérêts commerciaux menacés par la piraterie.

Dans un contexte de lutte contre le terrorisme, Djibouti exprime ainsi sa volonté d’adhérer à plus de consensus et de concertation pour résoudre nos problématiques polymorphes avec des synergies multilatérales. Elle insistera donc sur la nécessité de développer une coopération étroite pour s’ériger en rempart aux dissensions de nos sociétés actuelles.

Nader Naguib