Du 14 au 17 avril 2024, la mise en œuvre de la première phase du PASEC se déroulera à Djibouti avec la mise à l’essai des outils. Cette phase est cruciale dans le processus d’évaluation.

Dans cette phase de mise à l’essai, il s’agira d’évaluer la qualité psychométrique des items sélectionnés et élaborés en fin janvier de l’année 2023 à Cotonou (Bénin), lors de l’atelier de conception des outils par toutes les équipes nationales des pays participants. Pour ce faire, un échantillon représentatif d’écoles, de collèges et d’élèves de 2e, 5e et 9e années testeront lesdits outils et contribueront à la sélection des items qui serviront à la véritable collecte de données prévue pour mars/avril 2025.

Ce sont les administrateurs sélectionnés et recrutés pour l’occasion qui assureront la passation desdits tests. Cela se passera exactement de la même manière dans les 21 pays participants.

Qu’est-ce que le PASEC ?

Le PASEC, c’est l’acronyme du Programme d’analyses des systèmes éducatifs des pays membres de la Conférence des ministres de l’éducation des Etats et gouvernements de la francophonie, la CONFEMEN. Ce programme a été créé à Djibouti lors de la 43e session ministérielle de la CONFEMEN qui s’est tenue les 11 et 12 mars 1991. Sa première mise en œuvre date de 1994 et avait visé 3 pays : le Congo, Djibouti et le Mali.

Le PASE est une plateforme qui, au cours de ses trente-quatre années d’existence, n’a cessé de grandir, de se perfectionner, de gagner des galons, de suivre et d’analyser les tendances mondiales en matière d’éducation. Il a continuellement rehaussé son niveau d’exigence, la qualité de ses productions et s’est doté des moyens nécessaires pour être toujours à la pointe de la recherche scientifique dans le domaine, ceci pour offrir de la matière de qualité aux pays et à leurs experts et nourrir les réflexions et les analyses.

Pour ce cru 2024, soit sa 4ème édition, l’évaluation concerne 21 pays. Comparée aux précédentes éditions, elle s’est étendue aux Etats non francophones, qu’ils soient lusophones ou anglophones ou qu’ils aient opté pour enseigner dans leurs langues maternelles, mesure le niveau de maitrise des compétences attendues et inclut les apprenants à besoins spéciaux.

En outre, ce sont non seulement les élèves de 2e et 5e années qui seront testés en mathématiques et en langues d’enseignement mais également, pour la première fois, les collégiens en fin de parcours moyen, soit la classe de 9e année, ainsi que, encore une autre nouveauté, les enseignants du primaire et du collège. De plus des questionnaires contextuels seront soumis aux parents et aux directeurs d’écoles.  C’est dire combien tous les paramètres sont passés à la loupe pour avoir du système étudié la vision la plus complète possible et en faire l’analyse la plus rigoureuse. Et c’est en cela que le PASEC répond aux attentes et aux impératifs du MENFOP en matière de rigueur et de qualité.

En effet, la volonté de participer à cette 4e édition s’inscrit dans une logique d’exigence à laquelle le système éducatif djiboutien souscrit continuellement.

Que ce soit, pour exemples :  

– en 2000 quand, à la suite des Etats généraux de 2000 sur l’éducation, le pays a fait le choix de se désarrimer du système français, de réformer en profondeur son dispositif éducatif et a pris le temps nécessaire pour faire au mieux ;

– ou en 2016 quand, avec l’ensemble de la communauté éducative, d’experts, des parents, et, bien sûr des premiers concernés, nos bénéficiaires, un colloque pour interroger les avancées accomplies, identifier les faiblesses et en tirer les leçons idoines fut organisé. Il en a découlé une révision des curricula pour corriger, rectifier, améliorer, innover les enseignements et les apprentissages ;

– ou quand les inspections générales ont été renforcées et chargés d’encadrer et de programmer une évaluation biennale à l’endroit des enseignants, quelque soit leur ancienneté ;

– ou quand a été créé un cadre de système d’assurance-qualité dans lequel sont définis les normes et standards auxquels l’école djiboutienne doit se conformer ;

– ou quand le service de l’évaluation a été redynamisé et renforcé en compétences en travaillant sur des supports comme EGRA et EGMA

– ou encore quand les évaluations nationales indépendantes (ENI) ont été implémentées, qui ont permis de mesurer, en interne, et à l’échelle nationale, les performances de les élèves et partant, la qualité de l’offre éducative djiboutienne, etc. La liste des actions entreprises est longue et l’on ne peut en faire une énumération exhaustive.

Mais s’il y a une chose à préciser, c’est qu’évaluer ses performances est rentrée dans les habitudes du ministère depuis quelques années et qu’il est venu le temps de passer à un autre niveau, un niveau supérieur : un niveau international.

Ce sera donc chose faite avec le PASEC.

Quelle plus-value va-t-il apporter en sus de toutes ces différentes évaluations ?

Riche des données des pays participants, le PASEC peut disséquer, examiner, comparer, étudier de manière plus informée et donc plus scientifique les facteurs de réussite d’un système éducatif. Par conséquent, il peut explorer et offrir aux spécialistes de l’éducation des sujets de recherche et aux systèmes dédiés des Etats les choix possibles des stratégies éducatives les plus efficaces, soit un champ de repères et d’indicateurs plus grand et un horizon de possibilités plus large pour s’améliorer.

Et pour ce faire, il faut de la rigueur et l’observation stricte d’un protocole établi pour garantir la qualité des données collectées. C’est à cet objectif que répond la formation de la semaine qui s’est achevée au CFEEF et qui a rassemblé des candidats aux rôles d’administrateurs de tests. Le ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, Moustapha Mohamed Mahamoud, en personne a tenu â être présent pour marquer l’importance de l’évènement et a lancé ladite formation.

En effet, pendant cinq jours, du 31 mars au 4 avril, l’équipe nationale (EN) PASEC a encadré, expliqué longuement les instruments et les procédures de collecte et transféré les compétences requises à des conseillers pédagogiques du MENFOP, des cadres du Ministère du travail et des formateurs du programme d’Alphabétisation de l’UNFD.  Ceci sous la supervision de Conseillers Techniques du PASEC, Mme Fatime Zora Bokar du Niger et M. Bassile Zavier du Cameroun qui ont traversé le continent pour observer et appuyer dans la formation des administrateurs.

M. Moustapha Mohamed Mahamoud a, quant à lui, eu un message d’encouragement à l’endroit de tous, futurs administrateurs et EN, et les a exhortés, à chaque étape du processus, à la rigueur dans leur travail et à un professionnalisme sans faille. Il a ensuite exprimé toute sa fierté quant au travail accompli par l’équipe nationale, composée d’experts de notre ministère (inspecteurs, pédagogues, statisticiens, économètres, informaticien) et conduite par le chef de service de l’évaluation M. Mohamed Bille Barreh, Responsable National (RN) PASEC. Cette équipe, a-t-il informé l’assistance, s’est distinguée et a été félicitée, par un cabinet international spécialisé, Capstan, pour leur rigueur sur les activités de révision des items. Il n’a pas manqué de joindre ses félicitations et exprimé toute sa gratitude à tous les participants.

Ayan Omar,

Commission CONFEMEN