La République de Djibouti, considérant que les maladies vectorielles sont un problème majeur de santé publique, a initié depuis 2021 le développement du programme « moustique allié de Djibouti », en collaboration avec la société de biotechnologie Oxitec Inc. Il s’agit dans ce programme de développer un nouvel outil innovant dans la lutte contre les vecteurs du paludisme et de la dengue notamment. Cette technologie, utilisant le principe « Gene drive », intervient dans le cycle de reproduction du moustique en bloquant la génération de moustiques femelles responsables de la transmission des maladies.

C’est dans l’objectif de présenter un bilan d’étape et les perspectives à venir de ce projet qu’une table ronde a été organisée à l’hôtel palace Kempinski par les parties en charge du programme. Cette table ronde, présidée M. Mohamed Ali, Secrétaire général du ministère de la santé, s’est déroulée en présence de représentants de différents partenaires tels que le système des nations-unies et l’USAID, ainsi que des cadres du ministère de la santé et d’Oxitec Inc.

Les différentes présentations ont été animées par Grey Frandsen, Kelly Matzen et Neil Morrison ainsi que par les initiateurs du projet Dr Bouh Abdi et Dr Abdoul-Ilah Ahmed, respectivement coordinateur et conseiller en matière de santé du Chef de l’Etat et superviseur du programme.

Les discussions ont principalement concerné la partie paludisme du programme et le développement de la technologie sur le vecteur de cette maladie à Djibouti : l’anophèle stephensi. Il apparait ainsi que différentes étapes ont été franchies et validées tels que le monitorage et la connaissance du vecteur à Djibouti. Ainsi des données et des connaissances sur son comportement et son écologie ont été acquises à Djibouti sur ce vecteur peu connu en Afrique et originaire de l’Asie du sud-est.  Ces données seront utiles dans les phases de déploiement de la technologie.

Par ailleurs, les souches de moustiques alliés de Djibouti ont été développées et sont en élevage en insectarium et une étape préliminaire de déploiement pilote est en cours de préparation.

Enfin les étapes de sensibilisation et de « community engagement » sur les sites d’études et de déploiement prévisionnel sont robustes et sont en cours d’exécution. En se référant à l’usage de la technologie au Brésil pour l’Aedesaegypti, vecteur de la dengue, où une suppression du vecteur à hauteur de 94% a été relevé, le développement de cette technologie pour anophèle stephensi à Djibouti augure de belles perspectives dans la lutte contre le paludisme dans notre pays et en Afrique en général.

La prochaine étape étant la construction d’un centre de développement et de production de la technologie, Djibouti, en collaboration avec Oxitec, se projette dans l’apport d’une innovation dans la lutte contre les maladies vectorielles dans la région et au-delà.

Source : Ministère de la Santé