Réunis hier autour du président de la République pour une retraite studieuse qui va durer deux jours au palais présidentiel, les membres du gouvernement, en présence d’experts internationaux, ont pu suivre différents exposés relatifs au développement socioéconomique de Djibouti mais aussi débattre des grands  défis que notre pays doit relever pour avancer dans son chemin vers l’émergence dans les années à venir. Une rencontre qui a permis de passer au peigne fin les défis, challenges et perspectives. 

Une chose est sûre et tous les avis sont concordants dans ce sens : la République de Djibouti  a enregistré sur tous les plans un développement qui s’est accéléré ces dernières années. Comme en témoignent la croissance soutenue  et le développement des infrastructures portuaires, aéroportuaires et ferroviaires. Dès son introduction,  la note de contexte de cette  rencontre  fait le point de la situation    « La transformation de l’économie de Djibouti est en cours, le PIB et  les investissements  ont augmenté rapidement. En 2019 le pays achèvera deux décennies de croissance ininterrompue de son PIB par habitant, la plus longue période de son histoire, grâce à la stabilité politique, sociale et macroéconomique  et un partenariat fructueux  et mutuellement bénéfique avec l’Ethiopie est tirée par les exportations  de service principalement vers l’Ethiopie qui a maintenu une forte demande de service  de transport et de logistique, de télécommunication et de services  financiers  au cours des deux dernières décennies. L’inflation a été faible,  passant en dessous de 3% grâce à l’ancrage stable de la monnaie à travers la Caisse d’émission. »        

Dans une brève allocution faite  en anglais lors de  l’ouverture de cette retraite, le Président de la République, Ismaïl Omar Guelleh  a indiqué qu’ «  on a beaucoup parlé de Djibouti, de ses nombreux avantages et des progrès réalisés, parfois dans des conditions très difficiles. Cependant, bien que nous ayons capitalisé sur certains de nos actifs les plus évidents, il reste beaucoup à faire. Cela ne diminue en rien nos progrès, cela montre simplement à quel point nous sommes ambitieux et impatients d’atteindre notre plein potentiel».

Il a abordé le déficit en infrastructure qui a été comblé ces dernières années. Pour le chef de l’Etat, il s’agit de faire le bon choix tout en tirant un meilleur profit de ce que nous avons.

Quant au président de l’Autorité des ports et des zones franches de Djibouti(APZFD), Aboubaker Omar Hadi, il a fait une  présentation détaillée sur le développement de nos infrastructures portuaires ces dernières années visant à faire de Djibouti une plateforme multimodale au service des pays enclavés de la région.

De son côté, le directeur général de l’Agence nationale du système d’information de l’Etat  (ANSIE), Moustapha Mohamed Ismaïl, a effectué un exposé sur les objectifs de son institution qui sont  d’interconnecter toutes les administrations du pays par un réseau haut débit avec des outils de communications collaboratifs, de développer des applications informatiques  transversales, et de les héberger dans un datacenter  unique afin d’améliorer l’efficacité et le rendement de l’administration.  

Cette rencontre a vu la participation de plusieurs experts internationaux de haut niveau. Citons, entre autres la secrétaire exécutive de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique,  Vera Songwe, la directrice régionale de la Banque mondiale, Marina Wes, l’ancien président de la Banque africaine de développement (BAD), Donald Kaberuka, et l’ancien directeur adjoint en charge de la stratégie au Fonds monétaire international(FMI), Ali Mansour.

Ces économistes et financiers internationaux  ont  tous été unanimes : « Djibouti a fait un travail remarquable et doit redoubler d’effort ».

Par ailleurs, ils ont loué la politique économique efficiente et la politique sociale de proximité, poursuivie par le gouvernement djiboutien sous le leadership du Président Ismaïl Omar Guelleh.

L’exploitation des potentialités touristiques de notre pays a été abordée aussi et elle demeure de loin le futur catalyseur du développement socioéconomique durable de notre pays.  « Djibouti devrait se concentrer sur le développement de l’économie numérique, du tourisme  et du secteur financier, et  dans une moindre mesure, la pêche selon les avis concordants des experts.

L’exploitation de la position stratégique de notre pays a été au centre du développement amorcé ces dernières années.  Mais la forte croissance,  enregistrée, n’a pas permis de réduire les inégalités. Et elle est loin d’être inclusive  bien que de nombreux efforts ont été faits pour faire sortir de la pauvreté une part importante de la population par le lancement de différents programmes de solidarité au profit des nécessiteux.

Il s’agit de maintenir le cap tout en accélérant la cadence et en instaurant une gestion axée sur le résultat. Bref, recadrer ce qui doit l’être et relancer la machine pour relever les défis du futur.