C’est un de ces gestes que l’on ne peut s’empêcher de saluer parce qu’ils vont tout simplement droit au coeur. Des anciens élèves du lycée de Balbala, rebaptisé depuis peu lycée Ahmed Farah Ali, ont formé une association. Le but : venir en aide à leurs “frères et soeurs” qui fréquentent aujourd’hui ce même établissement, en particulier ceux issus des familles en situation de précarité. Les hommes et femmes qui ont fait le choix d’unir leurs forces au sein de ce mouvement associatif n’ont plus rien en commun. Ils sont ingénieurs, médecins, magistrats, universitaires, entrepreneurs : leurs profils divers et variés en disent long sur les itinéraires très différents qu’ils ont été amenés à suivre une fois le bac en poche. Les hasards de la vie ont fait le reste.
Malgré les vicissitudes du temps, ils n’ont pas oublié, ni cette étiquette d’anciens élèves du lycée de Balbala qu’ils ne sont pas peu fiers de porte, ni le devoir de tendre la main à celles et ceux qui les ont suivis sur les bancs de ce qui fut autrefois leur établissement. Ainsi, ils ont fait don de livres et d’uniformes à leur ancien lycée pour la deuxième année consécutive. Ainsi, ils ont accepté de refaire le chemin en sens inverse en venant à la rencontre des élèves et du personnel de l’établissement, retrouvant certains visages qui leur étaient familiers. A l’image de la bibliothécaire Oubah Ahmed Waîs, la doyenne. Bien sûr, elle était là quand le lycée a accueilli sa toute première promotion d’élèves. Depuis son coin à l’extrêmité des étagères chargées des livres, elle a vu les années défiler. Les générations aussi. “Ce qui sous-tendait la création de cette structure associative, c’était aussi la volonté de nous retrouver nous-mêmes en nous ouvrant aux autres, de mesurer le chemin parcouru. Outre le souci d’aider nos élèves à s’en sortir, nous avons en partage le désir de montrer l’exemple”, confie un membre de l’association.
Quel meilleur exemple aurait-il pu montrer ?
Isman O.