Le ministère de la femme et de la famille en avec collaboration celui des affaires musulmanes et des biens waqfs, mène depuis le 8 novembre dernier des discussions de proximité visant à sensibiliser la communauté religieuse contre la pratique des mutilations génitales féminines, dans les communes de Balbala et Boulaos. Il s’agit ici de vulgariser la déclaration de Djibouti dans ce domaine.

Malgré les lois réprimant la pratique sous nos cieux, de toutes les formes d’excision ou de mutilation génitale féminine, cette tradition néfaste et barbare continue à faire souffrir en silence beaucoup de jeunes djiboutiennes, vivant surtout dans les quartiers pauvres de la capitale. Pour en finir avec cette pratique aussi stupide que cruelle, une équipe du ministère de la femme et de la famille appuyée par des religieux du ministère des affaires musulmanes et des Biens Waqfs, mène depuis le 8 novembre dernier des causeries de proximité, visant à sensibiliser la communauté et notamment les imams contre cette coutume, dans les communes de Boulaos et de Balbala.

Conduite par le coordinateur du volet MGF au MFF, Houmed-Gaba Omar Abdoulkader, cette équipe a également pour mission de vulgariser la déclaration de Djibouti concernant la pratique des MGF. Il s’agit ici d’éradiquer complètement toutes les formes d’excisions de Djibouti. Pour ce faire, le MFF enrôle les religieux dans ce combat. Car l’Islam joue un rôle très important dans la vie quotidienne des familles. Les imams et oulémas sont reconnus comme référence religieuse et sociale, tant dans les régions de l’intérieur  que dans les milieux urbains.  Aussi, renforcer les capacités des leaders religieux pour promouvoir l’abandon des mutilations génitales féminines s’avère donc primordial.

Du CDC de Hadji Dideh dans la commune de Boulaos à celui de PK 12 en passant par le CDC du quartier 5 et 7, puis ceux des quartiers Cheikh Moussa et Wahlé Daba dans la commune de Balbala, Cheikh Yayo Osman Ahmed et son collègue Elmi Abdillahi Abar étaient catégorique dans ce domaine. «Cette pratique n’est fondée sur aucune base religieuse», «Nous, Ouléma savons parfaitement qu’il n’existe ni verset ni sourate dans le coran évoquant la pratique de ces chirurgies sur les appareils génitaux des filles alors nous avons la charge d’abolir ces pratiques néfastes!» ont-ils répété à chaque rencontre, fournissant également des éclaircissements aux chefs religieux rassemblés dans chaque étape.

Il est à noter que ce programme financé dans le cadre du FEMFI par l’Union Européenne et qui a bénéficié d’un appui technique du FNUAP a mobilisé pas moins de 150 participants au cours de ces différents déplacements dans les communes de Boulaos et de Balbala. Lesquels semblaient adhérer à cette cause.

Rappelons que ce département ministériel commencera à partir de dimanche prochain à sensibiliser les femmes leaders religieuses communément appelé dans le jargon local les «mouchidates».

Selon Houmed Gaba Omar Abdoulkader, alors coordinateur du volet MGF au MFF également chef de cette délégation qui mène ces causeries de proximité visant à sensibiliser la communauté dont notamment les imams des mosquées contre la pratique de ces chirurgies néfastes pour la santé de nos filles, un livret contenant des versets coraniques et des Hadiths interdisant la pratique des MGF, seront bientôt mis à la disposition dans les mosquées et seront également distribués à la population en vue d’abolir complètement les MGF sur l’ensemble du territoire national. 

Rachid Bayleh