Le Ministre du Travail, chargé de la Formalisation et de la Protection sociale Mr OMAR ABDI SAID a présidé hier  un atelier sur le système d’information du marché de travail de la migration à l’Institut des Etudes Diplomatiques (IED). Comme la plupart des pays au monde, l’impact de l’immigration à Djibouti sur le marché de travail est un sujet récurrent.

La République de Djibouti a une longue histoire de migration. Les politiques mises en place après l’indépendance ont contribué à attirer de multiples migrants. Après l’Afrique du Sud, c’est le pays qui accueille le plus d’immigrés sur le continent africain. Une réalité qui fait toujours débat dans la vie sociale djiboutienne. Le migrant économique est souvent représenté comme une personne qui est entrée de manière irrégulière dans un pays en vue d’y travailler sans y être autorisé. Cependant, cette représentation est trompeuse car la réalité est plus complexe, car il est aussi celui qui a été admis de manière légale dans un pays avec un titre de séjour pour exercer une activité professionnelle, avant de rentrer dans son pays d’origine.

Djibouti eldorado des migrants. Selon l’ONU, la République de Djibouti abrite plus de 100 000 immigrants, ce qui représente 10% de la population. Depuis la période coloniale, l’économie djiboutienne dépend en grande partie de la main-d’œuvre étrangère et les Somaliens, éthiopiens et les yéménites sont les plus grandes communautés du pays. Djibouti, capitale économique est un carrefour de mobilités et un terrain d’observation privilégié de ces nouvelles logiques migratoires.

Un eldorado où les migrants peuvent travailler facilement bien plus que les autres pays africains. Si un immigré choisit de venir à Djibouti c’est non seulement pour l’attractivité économique du pays et pour approcher un parent proche (maris, enfants, parents..), la république de Djibouti est l’un des Etats très restreints au monde qui accorde vivement et sans distinction l’asile aux réfugiés d’exilés économiques, politiques et culturels, conformément à la loi n° 159/AN/16/7ème L du 5 janvier 2017 portant statut des réfugiés.

Certes, on confond constamment dans le débat public entre le réfugié et migrant économique souvent irrégulier, ce qui fausse le débat. Les migrants économiques sont bien plus souvent des travailleurs légaux et qui se plient aux règles du code de travail du pays. C’est une personne qui dispose d’un titre de séjour qui lui a été délivré par l’Etat en vue d’y exercer de manière légale une activité.

L’impact de l’immigration sur le marché de travail affecte intensément l’économie. La migration entraîne dans le pays d’immigration non seulement une augmentation de l’offre et de la demande du travail, mais aussi une hausse de la demande de biens et services.

Rappelons que cette initiative organisée par le Ministère de Travail en partenariat avec le BIT est financé par le Foreign Commonwealth & Development Office (FCDO) du gouvernement de Royaume-Uni dans le cadre du programme régional intitulé « Meilleur Gestion Régionale des Migrations (BRMM)» qui vise à améliorer la gouvernance de la migration de travail.

Dans un discours prononcé à cette occasion, le ministre du Travail chargé de la Formalisation et de la Protection sociale M. OMAR ABDI SAID a déclaré : «Cette rencontre offrira aux personnels des institutions productrices de statistiques de s’enquérir avec l’approche du BIT, de construire un système d’information efficace et la possibilité de consolider le cadre institutionnel pour mieux profiter des données disponibles.

Les informations fournies par les statistiques anticipent la bonne gouvernance du pays et l’atteinte des objectifs du développement durable auxquels Djibouti est souscrite nécessitant des instruments d’évaluation fiable. »