Dans un discours prononcé à l’occasion de la séance solennelle d’ouverture du Sommet de la Ligue des Etats arabes à Tunis, le Président Ismaïl Omar Guelleh a passé en revue les défis auxquels sont confrontés les pays arabes et qui constituent une grave menace pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement. Il a souligné la nécessité de trouver des solutions efficaces afin de remédier à la situation. Le président Guelleh a surtout évoqué les questions les plus importantes à l’ordre du jour du sommet de Tunis, notamment la question du Golan et la situation en Syrie, au Yémen, en Libye et en Somalie, en indiquant qu’il est impératif d’unifier les efforts, de réaliser la coordination requise et de mettre en place des mécanismes efficaces pour atteindre les objectifs souhaités, particulièrement le maintien de la sécurité nationale arabe et la construction d’un avenir meilleur.

Nous nous réunissons aujourd’hui à un moment où la région arabe traverse une situation extrêmement délicate et sans précédent, à un moment où notre région connait de grands défis face à une menace majeure pour la paix, la sécurité, la stabilité et le développement de nos pays.

En effet, notre responsabilité est très grande afin d’empêcher la détérioration de la situation arabe et de faire face à l’escalade des crises et aux risques croissants qui pèsent sur nos pays. Ce qui nécessite des solutions efficaces qui nous permettent de remédier aux causes et aux conséquences de ces crises.

À cet égard, nous sommes appelés à unifier nos efforts, à réaliser la coordination requise, à faire face aux changements et à mettre en place des mécanismes efficaces pour atteindre les objectifs souhaités, particulièrement le maintien de la sécurité nationale arabe et la construction d’un avenir meilleur qui répondent aux espoirs de nos peuples et empêchent toute ingérence dans nos affaires intérieures.

La juste lutte du peuple palestinien et ses droits légitimes.  Nous devons réaffirmer le caractère central de la question palestinienne au sein de la nation arabe ainsi que le droit de l’État de Palestine à la souveraineté sur l’ensemble de son territoire occupé en 1967, y compris Jérusalem-Est. Il est également de notre devoir de réaffirmer notre position inébranlable sur la juste lutte du peuple palestinien et ses droits légitimes ainsi que notre rejet catégorique des pratiques israéliennes unilatérales qui visent à changer les faits sur le terrain et à saper la solution à deux États. Dans le même temps, nous soulignons la nécessité de résoudre le conflit israélo-arabe conformément aux résolutions de légitimité internationale et à l’initiative de paix arabe de 2002.

Rejet de la reconnaissance de l’administration américaine de la souveraineté d’Israël sur le Golan occupé. En ce qui concerne la situation en Syrie, nous affirmons la nécessité d’une solution politique qui mettra un terme à la crise tout en répondant aux aspirations du peuple syrien frère et en garantissant l’unité de la Syrie et la préservation de sa souveraineté et de son indépendance. Nous exprimons notre rejet quant à la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté d’Israël sur le Golan occupé. Nous affirmons notre ferme position selon laquelle le Golan est un territoire syrien occupé, conformément à toutes les résolutions de légitimité internationale qui indiquent clairement qu’il n’est pas permis de saisir le territoire d’autrui par la force.

Situation en Libye, au Yémen, en Somalie et au Soudan. En ce qui concerne l’évolution de la situation en Libye, nous réitérons l’importance d’une solution politique globale à la crise libyenne et  l’engagement en faveur des résultats du dialogue parrainé par le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies. Il est également nécessaire de commencer à unifier les institutions de l’État, de mettre fin à l’état de division et de parvenir à la stabilité afin de préserver l’unité et la cohésion sociale de la Libye.

Pour la situation au Yémen, nous réaffirmons notre plein appui à la légitimité constitutionnelle, sous la présidence du Président Abdo Rabbo Mansour Hadi, ainsi que notre soutien aux efforts déployés par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour relancer le processus politique sur la base de termes de référence convenus. Nous renouvelons également notre soutien à l’accord de cessez-le-feu conclu à Hodeïda, en soulignant la nécessité de mettre pleinement en œuvre cet accord en tant que première étape vers l’instauration d’une paix durable dans ce pays frère et pour faciliter l’accès humanitaire aux personnes dans le besoin au Yémen.

Dans le même contexte, nous renouvelons notre entière solidarité avec la république de Somalie et la république du Soudan et nous exprimons notre soutien à leurs efforts pour établir la sécurité et la stabilité et relever les défis économiques et de développement.

La responsabilité historique de sortir la région arabe de ses crises. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins et nous avons la responsabilité historique de sortir la région de ses crises et de la protéger des dangers du terrorisme, de la violence et des problèmes qui la menacent. Nous devons assumer cette lourde responsabilité et cela ne peut être réalisé que par une volonté sincère, la mobilisation de toutes les énergies et la prise en charge du contrôle. Dans ce contexte, nous ne devons ménager aucun effort pour tenir la promesse que nous avons faite et la concrétiser.

Nous espérons que le Sommet de Tunis constituera un nouveau départ pour notre travail commun, compte tenu de la sagesse des frères Tunisiens d’obtenir les résultats souhaités et de donner une impulsion à l’action arabe collective.