Hier, dans son siège, la Cour des Comptes a tenu son audience solennelle pour l’année 2020 en présence du Ministre de la Justice et des Affaires Pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme M.Ali Hassan Bahdon et des hautes personnalités invitées à l’audience. Cette audience solennelle était l’occasion de dresser le bilan de la Cour des comptes mais aussi ses perspectives d’avenir.

Cette manifestation vient de se dérouler à une année charnière pour la vie de l’Institution.

En effet, la redynamisation des activités de contrôle de la Cour des Comptes qui ont suivi la mise en place d’un nouveau cadre juridique en 2016, lui-même faisant écho à la grande réforme institutionnelle qu’a connu l’Institution Supérieure de Contrôle  (ISC) en 2008 où grâce à la Loi constitutionnelle n°215, elle a obtenu le statut de Cour des Comptes.

Ces réformes ont  permis à l’Institution d’élargir son périmètre de compétence en lui octroyant le mandat de mener de nouveaux contrôles comme l’évaluation des politiques publics, les contrôles thématiques et l’appréciation des impacts sur l’environnement. L’ISC a vu aussi son indépendance accrue dans la mesure, où elle a été autorisée depuis, de publier son Rapport Général auquel peuvent être jointes les réponses des entités auditées par tout moyen approprié, et, ce dès la remise de ce rapport au Président de la République et au Président de l’Assemblée Nationale. Ainsi, elle produit et remet régulièrement depuis 2017 au Président de la République et au Président de l’Assemblée, le Rapport Général Annuel.

Dans les trois dernières années, le Rapport Général Annuel  a été toujours publié et mis à la disposition du grand public à travers du site Web de la Cour des Comptes.

La Cour a veillé de façon particulière à la diffusion du Rapport Public , l’atelier de diffusion et de publication qui a été organisé en 2017, pendant deux journées pleines, lors de la production du premier Rapport Général par l’Institution en tant que Cour des Comptes en est une preuve. Par ailleurs, le chantier de la planification stratégique des activités de la Cour des Comptes vient de se matérialiser par la production du Plan Stratégique de la Cour pour la période 2019-2023. Il s’agit d’un outil de pilotage de premier plan pour  l’ISC  dans les cinq années à venir. Aussi, il aborde tous les aspects du développement de l’Institution et sa mise en œuvre revêt d’une importance capitale pour le renforcement institutionnel, organisationnel et professionnel de la Cour.

Redoubler d’effort en vue d’accroître sa production. Ce document a été élaboré par une équipe interne, mais le processus de son élaboration  a été participatif, car, de nombreuses séances ont été tenues avec la participation des parties prenantes internes et externes de l’ISC.  Ces dernières ont donné leur approbation de principe quant aux grands axes structurant ce Plan Stratégique.

Grâce à cette stratégie de gestion,  la Cour escompte de redoubler d’effort en vue d’accroître sa production aussi bien en termes de quantité qu’en  qualité. Elle fait sien l’objectif de renforcer les capacités professionnelles de son personnel. Elle veut également accroître sa visibilité au niveau régional et international, en prenant part aux contrôles coopératifs à l’instar de l’audit sur les Objectifs de Développements Durables où elle s’est déjà beaucoup investie.

Avec une vision claire, des missions bien fondées et des valeurs centrales, dont l’ambition est de faire la Cour des Comptes une institution performante, crédible et utile au renforcement de la bonne gouvernance des finances publiques dans notre pays, le Plan Stratégique s’inscrit dans une dynamique de développement de long terme. L’audience solennelle d’hier a été ponctuée par une série d’allocution.   Le ministre de la Ministre de la Justice et des Affaires Pénitentiaires, chargé des Droits de l’Homme M.Ali Hassan Bahdon a rappelé que la Chambre des comptes  symbolise cette volonté du gouvernement  d’atteindre une bonne gouvernance, qui passe par la transparence dans la gestion des deniers publics. Chaque citoyen Djiboutien doit savoir que la gestion des finances publiques est le premier devoir du gouvernement. « Aujourd’hui,  a-t-il dit, notre institution de contrôle des finances publiques peut rivaliser avec les institutions de contrôle qui existe par le monde, car elle exerce ses prérogatives en toute autonomie. »

Un investissement professionnel total. Le ministre a par ailleurs signalé que «  La Cour a des défis à relever et elle s’y prépare en s’entourant de l’expertise nécessaire pour y parvenir. Elle a accompli en l’espace de quelques années, des efforts considérables, en produisant régulièrement des rapports, accessible à tous, en émettant des recommandations et en s’’attelant à l’élaboration d’un code de déontologie. Le travail fait montre un investissement professionnel total dans la mise en œuvre des missions que le législateur lui a confiées.  Nous l’en félicitons.»

M.Ali Hassan Bahdon a par ailleurs indiqué que :  « Cette audience solennelle est l’occasion de rappeler qu’il faut un renforcement des relations de la Cour des comptes avec toutes les parties prenantes institutionnelles et non  institutionnelles, internes et externes, pour la promotion de la bonne gouvernance, l’assainissement des finances publiques et l’amélioration de la gestion des ressources de l’État est primordiale. »

De son côté la Première  Présidente de la Cour des Comptes Mme Ismahan Mohamoud Ibrahim,  a abordé les grandes lignes  des trois axes de développement du plan stratégique 2019-2023.  Sur les trois dernières années, la Cour a produit régulièrement les 2 rapports les plus importants aux regards des travaux de La Cour. : il s’agit du Rapport sur l’Exécution de la Loi de Finances et du rapport public. Ces deux rapports s’inscrivent dans les missions de conseil et d’information qui contribuent à la transparence et à la sincérité des finances publiques. Elle a tenu à rappeler qu’ en matière de gouvernance interne, en 2019, la Cour a œuvré pour finaliser son plan de développement stratégique à moyen termes. Il vise à renforcer les capacités de la Cour sur les trois axes que sont : Les activités de contrôle non juridictionnelles,  Les activités de contrôle juridictionnelles  et la gouvernance interne et les relations avec les parties prenantes. Ces trois axes fondent les  perspectives de développement de la Cour des Comptes.

Enfin, la Procureur Général près de la Cour des Comptes Mme Madiba Ismael Aouled, elle a axé son intervention sur la neutralité de la Cour des Comptes qui est nettement distinguée par rapport aux autres corps de contrôle et se positionne à équidistance entre le parlement et l’exécutif. Elle éclaire chaque partie, sur les conditions dans lesquelles les fonds publics ont été utilisés.